« Cher ministre, mon cher Fouad,
[(En arabe) Paix à tous, bienvenue à Athènes.]
Tout d’abord, j’aimerais remercier mon homologue irakien pour sa visite d’aujourd’hui qui fait suite à ma visite à Bagdad, en octobre dernier. Ce fut la première visite à Bagdad, en Irak, d’un ministre grec, après 20 ans. Et cela montre combien nos relations peuvent être améliorées et approfondies.
Avant de passer aux questions que nous avons abordées aujourd’hui et hier soir avec le ministre, j’aimerais condamner fermement les attentats terroristes perpétrés contre des civils à Bagdad, le 21 janvier et exprimer le soutien sans faille de notre pays au gouvernement et au peuple d’Irak.
Nos pays ont de nombreux points communs. Ils sont tous deux les berceaux de civilisations anciennes. La présence historique seulement d’Alexandre le Grand constitue une force unificatrice entre la Grèce et l’Irak.
En outre, les deux pays sont aujourd’hui fermement attachés aux valeurs que défendent les Nations Unies. Ils sont fermement attachés au plein respect du droit international, qui inclut, bien entendu, le droit de la mer. Ils sont attachés à la défense de la paix. Ils sont attachés à la défense de la stabilité dans la région.
La Grèce soutient pleinement l’unité et l’intégrité territoriale de l’Irak. La Grèce condamne toutes les invasions illégales sur le territoire de l’Irak, appelées par euphémisme des opérations de maintien de la paix.
Nous pensons, par principe, que les différends sont résolus de manière pacifique sur la base du droit international.
La menace de la force, le recours à la force n’est ni toléré, ni cautionné par la Grèce.
En outre, dans le cadre des relations de bon voisinage, nous soutenons que les pays ont l’obligation d’éviter le chantage, quel qu’il soit. La Grèce a pour objectif de promouvoir la paix et la prospérité.
Dans ce contexte, d’ailleurs, elle a organisé hier le Forum Philia avec la participation de sept pays. Et je réitèrerais aujourd’hui que le Forum Philia n’est pas une alliance. Ce n’est pas une alliance contre quiconque. C’est un effort de coopération multipartite, ouvert à tous les pays, à l’exception de ceux qui y participent déjà, qui respectent le droit international et soutiennent la consolidation de la stabilité dans la région.
Et il est regrettable que cet effort, au lieu d’être favorablement accueilli, fasse l’objet d’une lecture erronée de la part de certains centres et que des accusations et des insultes soient même proférées contre nous. Nous n’avons pas l’intention de nous laisser entraîner dans cette rhétorique. Notre objectif est la désescalade et, lorsque les conditions le permettront, la création d’un climat de coopération avec tout le monde. Et nous continuerons d’œuvrer dans ce sens.
Aujourd’hui, nous avons eu l’occasion, avec mon ami le ministre, de discuter en détail de nos relations bilatérales. Malheureusement, pour cas de force majeure, lorsque j’étais à Bagdad en octobre dernier, je n’ai pas pu me rendre à Erbil, comme le voulait mon programme initial, où la Grèce a un consulat comme chacun sait.
Nous nous sommes mis d’accord sur le fait que je reviendrai bientôt à Bagdad et qu’à cette occasion je visiterai Erbil et Basra, car cela sera dans l’intérêt du développement de nos relations économiques qui pourraient être largement développées.
Outre les importations de pétrole brut – nous sommes un très bon client pour ce qui est du pétrole irakien – nous devons étendre, élargir notre coopération dans de nombreux autres domaines. Le secteur de la construction, les sources d’énergie renouvelables, les produits agricoles, sont des domaines où nous pouvons faire beaucoup plus de choses. Le tourisme est un domaine où nous pouvons faire beaucoup plus de choses. C’est pourquoi je proposerai d’organiser une délégation commerciale qui m’accompagnera, ainsi que Kostas Fragogiannis, lors de ma prochaine visite en Irak.
Certes, un élément indispensable au développement des liens économiques est la création d’un climat positif pour ce qui est des investissements directs.
Cher ministre, pour finir j’aimerais vous remercier ainsi que l’Irak pour votre contribution dans le soutien des positions grecques au sein des différentes organisations internationales.
Et la Grèce, dans le cadre de la réciprocité, continuera de soutenir l’Irak, à commencer par les questions concernant l’Irak au sein de l’Union européenne.
Je vous remercie encore pour votre présence aujourd’hui à Athènes, qui plus est dans les conditions sanitaires actuelles. Je me réjouis à la perspective de vous revoir très bientôt à Bagdad.
Merci beaucoup ».
February 12, 2021