Je vous remercie mon cher collègue, votre Excellence, c’est un plaisir pour moi d’effectuer aujourd’hui une visite en Irak. C’est à la fois une grande joie et un honneur de me trouver à Bagdad, une capital historique dans l’histoire de l’humanité.
L’occasion qui m’a été donnée de rencontre mon cher collègue, le ministre des Affaires étrangères d’Irak, Fuad Hussein, était très importante. Il s’agit de la première visite d’un ministre grec des Affaires étrangères en Irak après 22 ans. Et je suis certain que dans un avenir proche, nos rencontres, comme celle d’aujourd’hui, seront plus fréquentes, car je constate avec satisfaction la volonté mutuelle de renforcer et de développer davantage nos relations.
Le dialogue entre deux pays amis peut porter ses fruits sur la base de l’engagement commun en faveur de la paix et de la stabilité. Un engagement commun en faveur de la prospérité de nos peuples. Les liens qui nous unissent, comme l’a mentionné son Excellence, sont historiques. La Grèce entretient de longue date des relations amicales avec l’Irak. La Grèce et le monde arabe sont unis de longue date par des liens d’amitié.
Aujourd’hui, nous avons eu l’occasion d’échanger des vues sur un large éventail de questions concernant nos relations bilatérales ainsi que des questions régionales. Les relations entre la Grèce et l’Irak sont d’ores et déjà à un très bon niveau. Les deux protocoles d’accord (MoU) que nous venons de signer sont la preuve de notre volonté commune de renforcer ces relations. Bien entendu, comme je le dis toujours, il y a toujours des possibilités d’amélioration, tant au niveau politique, qu’au niveau économique, notamment dans le secteur des investissements et du commerce.
Il y a, par exemple, un grand nombre d’entreprises grecques qui souhaiteraient investir et développer des activités commerciales en Irak. Il y a d’énormes possibilités de coopération dans des domains comme la construction, les sources d’énergie renouvelables, les médicaments et autres domaines.
Permettez-moi de saisir cette occasion pour réaffirmer le plein soutien de mon pays à l’intégrité territoriale de l’Irak, son unité politique et sa souveraineté.
La Grèce soutient pleinement la stabilité et la prospérité de l’Irak, qui entretiendra des relations équilibrées avec ses voisins. Sur la base, bien entendu, du respect de la souveraineté et du droit international.
Dans cet esprit, nous aimerions saluer le développement de notre coopération dans le cadre de modèles multipartites également, comme le mécanisme tripartite entre l’Irak, l’Egypte et la Jordanie.
Nous avons également discuté de la coopération de l’Irak avec l’Union européenne et plus particulièrement des efforts déployés dans le sens de l’instauration de la sécurité. J’ai assuré mon confrère que la Grèce demeure prête à soutenir l’Irak dans la promotion de ses relations avec l’Union européenne.
Enfin, l’occasion a été donnée d’informer mon collègue des evolutions en Méditerranée orientale et de la diplomatie de la canonnière qu’exerce la Turquie, une pratique qui – permettez-moi de le dire – remonte aux siècles passés et qui, malheureusement, continue. Et plus particulièrement, des activités illégales de la Turquie sur le plateau continental grec ainsi que sa décision d’ouvrir le littoral de Varosha dans la partie occupée de la République de Chypre.
Il s’agit d’une violation du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Lesdites décisions ont été largement condamnées par la communauté internationale.
Je vous incite à recourir à la déclaration faite hier par le State Department. La Grèce a, à maintes reprises, déclaré au plus haut niveau sa volonté d’engager un dialogue avec la Turquie, sur la base du respect du droit international et du principe des relations de bon voisinage. Toutefois, nous avons fait clairement savoir que le dialogue entre deux Etats souverains ne peut jamais se dérouler dans un environnement marqué par l’agressivité et les menaces.
Je pense qu’aujourd’hui, il est plus que jamais évident que la Turquie agit en tant que perturbateur de la paix et de la stabilité dans la région élargie. En fait, toute crise, toute situation problématique dans la région, comme le Haut-Karabakh, la Libye, la Syrie, Chypre, la Méditerranée du Sud-est, mais aussi l’Irak, a un dénominateur commun : la Turquie.
En conclusion, j’aimerais te remercier mon cher Fuad, mon cher collègue, pour le chaleureux accueil que tu m’as reserve personnellement et à ma délégation et j’espère nous revoir très bientôt à Athènes car j’ai appris que tu visites souvent mon pays.
Nous serons fiers de t’accueillir. Je te remercie beaucoup.
October 14, 2020