Déclaration du ministre des Affaires étrangères, M. Nikos Dendias, à l'issue de sa rencontre avec le ministre indien des Affaires étrangères, Dr. Subrahmanyam Jaishankar (Athènes, 26 juin 2021)

[En anglais] Cher Dr Jaishankar, c'est un grand plaisir de vous accueillir aujourd'hui à Athènes.  La dernière visite d'un ministre indien des Affaires étrangères à Athènes remonte à 18 ans. Bien entendu, cela ne reflète pas du tout le véritable niveau de notre partenariat.

Et maintenant, si vous me le permettez, je vais continuer en grec.

J'ai eu l'occasion et le grand plaisir de discuter avec mon homologue indien d'un certain nombre de questions bilatérales et internationales.  Avant de poursuivre, je voudrais souligner un point extrêmement important.

La relation entre nos deux pays, une relation que nous espérons transformer en une relation stratégique, est fondée sur des principes et des valeurs communs tels que le respect du droit international, de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, c'est-à-dire l'UNCLOS, et le règlement pacifique des différends.

Nous pensons que ces principes doivent régir les relations entre les pays. Et même entre pays voisins.

La Grèce et l'Inde, chacune dans sa propre région, sont confrontées à des opportunités et des défis similaires. Toutes deux ont cosigné des accords pour délimiter leurs zones économiques exclusives avec les pays voisins sur la base du droit international de la mer.

Et lorsque cela n'a pas été possible dans les deux cas, la question a été portée devant la Cour internationale de justice de La Haye.  

La Grèce et l'Inde sont toutes deux confrontées à un défi important posé par un ou plusieurs pays voisins. Ces pays refusent de régler les questions bilatérales sur la base du droit international.

Ils menacent de recourir à la force contre leurs voisins et s'ingèrent dans les affaires intérieures. Toutefois, je tiens à préciser que le règlement des différends sur la base du droit international est toujours l’unique voie et cela doit être compris par les pays qui refusent de l'accepter.

Aujourd'hui, nous avons discuté des perspectives de développement de notre coopération bilatérale et de notre commerce bilatéral.  

La proclamation de l'Inde comme pays d'honneur de la Foire internationale de Thessalonique 2019 est une preuve concrète de l'importance que la Grèce accorde à l'Inde.


Nous avons mis l'accent sur la coopération dans le domaine de l'énergie et des énergies renouvelables, des énergies vertes.

Vous savez que la position permanente du gouvernement Mitsotakis est d'investir dans les énergies vertes et c'est pourquoi j'ai eu le grand plaisir de signer récemment l'accord-cadre de l'Alliance solaire internationale.

Une initiative du Premier ministre indien, M. Modi, à laquelle participent plus de 120 pays, la position de la France étant la plus importante.

Nous avons également discuté de notre coopération dans le cadre de divers autres dispositifs, à commencer par les Nations unies où l'Inde est membre du Conseil de sécurité pour la période 2021-2022. Et la Grèce est candidate à un siège non permanent pour la période 2025-2026.

Nous avons également discuté, et même longuement, de la relation entre l'Union européenne et l'Inde, ainsi que de nos relations avec d'autres États amis avec lesquels nous entretenons des relations particulièrement étroites, comme les Émirats arabes unis.

J'ai informé mon homologue indien de l'évolution de la situation en Méditerranée orientale, notamment du problème chypriote, et je l'ai remercié pour le rôle particulier et constructif que l'Inde a joué au fil des ans.

J'ai souligné que la Grèce, puissance maritime, attache une grande importance à la liberté de navigation et au plein respect du droit de la mer.

Dans ce contexte, j'ai salué et accueilli favorablement la déclaration du Dialogue quadrilatéral pour la sécurité (Quad), auquel l'Inde participe aux côtés des États-Unis, du Japon et de l'Australie. Une déclaration qui fait explicitement référence à ces principes.

Dans le cadre du débat sur la réponse à la pandémie, j'ai exprimé notre entière solidarité avec le peuple et la société indiens.

Et je voudrais également remercier publiquement mon homologue indien pour son appréciation de l'assistance que nous avons offerte avec les possibilités que nous avons à offrir à l'Inde, à la fois indépendamment et par le biais de l'Union européenne.

C'est également un grand plaisir et un honneur pour moi d'être présent aujourd'hui à l'inauguration de la statue de Mahatma Gandhi à Athènes, aux côtés du maire d'Athènes, M. Bakoyannis, et du président du groupe d'amitié parlementaire Grèce-Inde, l'ancien Premier ministre, M. George Papandreou.

Le Mahatma Gandhi a été un pionnier de l'indépendance de l'Inde, mais aussi un pionnier de la paix et de l'opposition à la violence, d'où qu'elle vienne. Il a pour cela le respect du monde entier.  

Cher Dr Jaishankar, une fois de plus, je tiens à vous remercier pour cette visite très importante en Grèce. J'espère qu'elle sera le point de départ d'un engagement à construire un partenariat solide entre les deux pays.

Merci d'être là aujourd'hui, merci pour la visite.

June 26, 2021