Déclaration du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, à l'issue de sa rencontre avec le Secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit (Le Caire, 13 juillet 2021)

Déclaration du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, à l'issue de sa rencontre avec le Secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit (Le Caire, 13 juillet 2021)Monsieur le Secrétaire général,

C'est en effet un grand plaisir pour moi de vous rencontrer pour la deuxième fois en l'espace de quelques mois.

La signature du mémorandum d'entente aujourd'hui est l'aboutissement d'efforts conjoints.

Il constitue une base pour renforcer les consultations politiques et nos relations.

Entre la Ligue arabe et la Grèce. Entre la Grèce et les États arabes également.

Comme vous le savez, la Grèce entretient traditionnellement - et vous avez eu l'amabilité de le mentionner il y a quelques minutes - des relations très étroites avec le monde arabe.

C'est grâce aux chercheurs arabes que les œuvres des philosophes de la Grèce antique ont été connues de l'Occident.

Les Grecs ont prospéré pendant des siècles dans le monde arabe. En commençant par l'Égypte.

La Grèce a toujours soutenu les aspirations du peuple égyptien à l'indépendance et à la prospérité.

Je voudrais vous dire d'ici au Caire, où je me trouve, qu'hier à Bruxelles, au Conseil des ministres de l'Union européenne, j'ai eu l'occasion de rencontrer mon ami Sameh Shoukry, lors d'un petit-déjeuner de travail auquel il était invité.

Des liens très étroits unissent la Grèce et les pays arabes.

Le monde d'aujourd'hui a évolué, tout comme les défis auxquels nous sommes tous confrontés.

Des pays de notre région, des nations qui n'appartiennent pas à la Ligue arabe, constituent par leurs actions une menace très sérieuse pour la stabilité régionale.

Ils interviennent militairement, soit directement, soit par l'intermédiaire de mandataires.

Ils cherchent à établir des sphères d'influence. Ils tentent de faire revivre des empires religieux, fantômes des siècles passés.

Et de saper l'ordre qui a été établi.

Notre réponse commune doit être basée sur nos principes et valeurs partagés : le respect de la souveraineté, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale de tous les Etats de la région, y compris la Libye, la Syrie et l'Irak.

À cet égard, nous demandons le retrait de toutes les forces étrangères, y compris les mercenaires, de ces pays.

Nous soulignons notre plein attachement au droit international, y compris le droit international de la mer.

Nous condamnons fermement les actes des Etats qui menacent ou utilisent la force contre leurs voisins en violation flagrante de la Charte des Nations Unies.

Nous soulignons l'importance du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États.

Nous condamnons tous les actes de terrorisme. Nous condamnons toutes les menaces contre nos alliés et amis.

Nous condamnons le recel de terroristes et d'extrémistes qui cherchent à déstabiliser notre région.

Le mémorandum que nous avons signé aujourd'hui n'est pas seulement une occasion de renforcer les relations et les consultations politiques.

Nous, en Grèce, pensons qu'il ouvre de nouvelles voies de coopération entre la Grèce, les États arabes et la Ligue arabe. Et il ouvre également la voie à d'autres cadres internationaux.

La Grèce essayera de renforcer le dialogue entre l'Union européenne et la Ligue arabe.
Nous allons également accroître nos consultations et notre coordination au sein des organes des Nations unies. Et nous espérons que les États arabes nous aideront  également - ils aideront la Grèce – à faire face à des questions délicates  dans le cadre d'autres organismes régionaux, tels que l'Organisation des États islamiques.

Enfin, tout aussi important est notre effort pour aider à construire un pont d'amitié entre l'Europe et le monde arabe, en renforçant nos liens bilatéraux avec les États arabes et en concluant des accords importants.

Des accords qui, il y a quelques années encore, sembleraient inimaginables.

En mettant en place des initiatives multilatérales qui visent à rapprocher les pays de la région. Et en renforçant la coopération dans des domaines clés, tels que l'énergie, la santé, le tourisme et les transports.

Monsieur le Secrétaire général,

Nous franchissons aujourd'hui une étape importante dans nos relations. Ce n'est pas la fin d'un chemin. Ce n'est que le début d'un autre.

Je me réjouis de vous accueillir en Grèce et à Athènes. Merci beaucoup pour votre aimable hospitalité.

July 13, 2021