Déclaration du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, à l'issue de sa rencontre avec ses homologues chypriote, égyptien et français (Athènes, 19.11.2021)

Déclaration du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, à l'issue de sa rencontre avec ses homologues chypriote, égyptien et français (Athènes, 19.11.2021)Cher Jean-Yves,
Eazizi Sameh,
Cher Niko,

C'est un grand plaisir de vous accueillir aujourd'hui à Athènes, deux ans après notre dernière  rencontre au Caire en janvier 2020 et après notre réunion en ligne en mai 2020, à laquelle a participé notre ami et homologue des Émirats arabes unis, le cheikh Abdullah.

Aujourd'hui, au cours de nos longues discussions, nous nous sommes penchés sur nos défis communs, mais aussi sur nos opportunités communes dans la région élargie, en Méditerranée orientale, au Moyen-Orient, au Sahel.

Nous avons envisagé d'approfondir notre coopération déjà importante dans des domaines stratégiques, comme  l’énergie, l’économie,  le tourisme, l’interconnexion qui est nécessaire pour promouvoir l'économie et la prospérité.

Nous pensons que la solidarité entre les pays de la région est essentielle pour relever nos défis et pour créer la prospérité et la stabilité que nous souhaitons.

Je voudrais vous exprimer à nouveau la gratitude de la Grèce, car tous les pays présents ici nous ont soutenus pendant la crise de l'été dernier. Et, bien sûr, pour notre part, nous sommes solidaires de la France, de l'Égypte et de Chypre.

Nous avons également abordé des questions telles que la propagation du terrorisme en Afrique, les migrations, mais aussi l'accès aux biens essentiels comme l'eau du Nil, qui préoccupe particulièrement l'Égypte.

Mesdames et Messieurs, la relation stratégique entre nos quatre pays repose sur la base solide de nos principes communs, tels que le respect du droit international, le droit de la mer, le règlement pacifique des différends, l'interdiction de la menace du recours à la force, comme le stipule explicitement la Charte des Nations unies.

Et, bien sûr, sur le respect que nous avons tous pour la souveraineté et les droits souverains de tous les États.

Ces principes sont reflétés dans les communiqués conjoints que nous avons adoptés depuis janvier 2020 à ce jour.

Il est regrettable que, bien que près de 24 mois se soient écoulés depuis, les questions qui nous préoccupent restent d'actualité.

En d'autres termes, les défis auxquels nous sommes confrontés dans la mer Égée, en Méditerranée orientale et en Libye sont les mêmes. Et le dénominateur commun de la plupart d'entre eux reste notre voisin la Turquie.

La Turquie continue de menacer la Grèce de guerre, continue de violer notre souveraineté et nos droits souverains, continue d'occuper illégalement le territoire de la République de Chypre, continue de violer ses zones maritimes, continue d'encourager les Frères musulmans.

Elle a donné l'exemple de l'instrumentalisation de la question de la migration, exemple qui est maintenant suivi en Biélorussie.

Et, bien sûr, la Turquie maintient des forces militaires et des mercenaires en Libye et insiste sur  le mémorandum turco-libyen inexistant et illégal.

Mais je veux être clair. La réunion d'aujourd'hui n'est pas une réunion contre la Turquie.
Nous, tous les pays, souhaitons avoir de bonnes relations avec la Turquie et un dialogue constructif, mais, bien sûr, toujours dans le cadre du droit international et du droit international de la mer.

Notre vision commune est de consolider la paix, la sécurité et la prospérité dans notre région élargie.

Et nous espérons que la Turquie adhérera un jour à ces principes dans le cadre du droit international, notamment la Charte des Nations unies et la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, ce qui ouvrira de nouveaux horizons dans nos relations.

Bien sûr, aujourd'hui, cela semble être un rêve lointain.

Nous sommes toujours confrontés à la menace de la guerre, il y a toujours l'occupation des territoires d'autres pays, l'exportation de mercenaires, l'exportation de drones, les violations des droits de l'homme et l'emprisonnement de journalistes.

Mais en ce qui concerne notre rencontre, je dois dire qu'elle démontre l'existence d'une grande dynamique qui caractérise les relations entre nos pays.

Cette dynamique peut, compte tenu de l'importante opportunité offerte par la présidence française de l'Union européenne à partir du 1er janvier 2022, créer une nouvelle réalité dans la région, servant précisément les principes de stabilité, de paix et de prospérité des peuples.

Je vous remercie chaleureusement et du fond du cœur pour votre présence à Athènes aujourd'hui.

J'attends avec impatience notre prochaine rencontre.

November 19, 2021