N. DENDIAS : Merci Sabri, merci cher collègue. C’était un grand plaisir pour moi de me trouver aujourd’hui ici à Alger.
Avec mon collègue nous avons notamment discuté de nos relations bilatérales qui se trouvent à un très bon niveau. Bien évidemment, celles-ci peuvent être davantage améliorées et nous œuvrerons dans ce sens à l’avenir.
En outre, nous avons débattu des questions régionales ayant trait à la région de la Méditerranée et, bien évidemment, de la situation en Libye.
La situation en Libye est en effet une source de grande préoccupation pour nos deux pays. Tant la Grèce que l’Algérie pensent qu’il faut mettre fin aux hostilités et à toute ingérence étrangère en Libye.
Toutefois, les protocoles d’accord qui ont été conclus entre M. Sarraj et la Turquie, vont dans le sens contraire. Cette situation ravive le conflit, tout comme les flux continus d’armes et de mercenaires, et crée de grands problèmes aux pays de la région mais aussi aux pays de la Méditerranée.
Ce comportement constitue une violation flagrante des résolutions y relatives du Conseil de sécurité de l’ONU.
Ils entravent davantage les efforts consentis par le Conseil de sécurité des Nations unies et l’envoyé spécial, M. Salamé, ainsi que les efforts continus de la communauté internationale et plus particulièrement les efforts déployés dans le cadre du Processus de Berlin. Des efforts que la Grèce a d’emblée soutenus. Et, je dois dire que la Grèce soutient tout effort visant à stabiliser la situation, à mettre fin à l’ingérence étrangère et à créer un pays fonctionnel, une société fonctionnelle en Libye.
S’agissant de l’accord sur la délimitation des zones maritimes, je voudrais réitérer que ce dernier est nul et non avenu, n’entre absolument pas dans le champ d’application du droit international et n’entraîne aucun effet juridique.
J’ai écouté avec un grand intérêt les observations de mon collègue concernant le fait qu’aucune entité en Libye aujourd’hui ne peut invoquer son pouvoir légitime de signer des mémorandums, des accords ou de représenter le peuple libyen.
En tant que pilier de stabilité en Méditerranée orientale et pays qui manifeste un intérêt particulier à l’égard des développements en Libye, la Grèce est prête à soutenir tout effort visant à parvenir à une solution politique au conflit en Libye.
Nous sommes convenus avec mon collègue aujourd’hui de maintenir nos contacts et de poursuivre cet échange de vues dans l’intérêt de la paix et de la stabilité dans notre région commune.
Cher Sabri, je vous remercie beaucoup de l’accueil que vous nous avez réservé aujourd’hui.
JOURNALISTE : […] Que pensez - vous du rôle de l’Algérie en Libye ?
N. DENDIAS : Premièrement, l’objectif de ma visite est le renforcement de nos relations bilatérales. Nos deux pays entretiennent des relations amicales et il n’y a aucun problème bilatéral à résoudre entre nous. Mais nous pouvons toujours améliorer nos relations et ensemble nous pouvons faire davantage. Nous nous trouvons dans le même voisinage. Nous sommes deux pays méditerranéens et tel est notre voisinage et notre avenir commun.
En outre, je voudrais également discuter avec mon collège de la situation en Libye en vue de comprendre et me renseigner sur la position de l’Algérie à l’égard de la Libye. Et je dois dire que je suis tout à fait satisfait de ce que j’ai écouté. Car j’ai appris que l’Algérie œuvre dans le sens de la mise en place d’une société stable en Libye, d’un Etat fonctionnel et de plus l’Algérie est contre toute ingérence étrangère dans la région. Cela constitue pour l’Algérie une véritable « ligne rouge ». Par conséquent, cela nous a énormément réjouit. C’est ainsi que les pays doivent fonctionner à notre avis et cette règle doit être appliquée dans notre région.
Je vous remercie.
February 13, 2020