Ν. DENDIAS : C’est pour moi un plaisir immense de me trouver aujourd’hui ici, à Zagreb et d’avoir l’occasion de m’entretenir avec mon cher collègue, le ministre des Affaires étrangères et européennes, Gordan Radman.
Tout d’abord, permettez-moi de vous féliciter pour votre nouveau mandat en tant que Présidence de l’UE, une tâche difficile que vous accomplirez cher collègue avec plein succès, j’en suis sûr.
Nous avons débattu des questions bilatérales ainsi que des dossiers d’intérêt régional et européen. Nos deux pays entretiennent d’excellentes relations bilatérales qui ont été davantage renforcées depuis l’adhésion de la Croatie à l’UE. Et c’est pourquoi, nous soutenons fermement l’adhésion de la Croatie à l’espace Schengen, la zone euro ainsi qu’à l’OCDE.
Je voudrais vous assurer de l’attitude et de la coopération constructives de la Grèce au cours de votre Présidence, pour ce qui est tout particulièrement du renforcement de la coopération régionale et la promotion de la perspective européenne de nos voisins dans la région des Balkans occidentaux.
Cela constitue un objectif stratégique de la Grèce depuis la Réunion au sommet de Thessalonique en 2003. Nous sommes convaincus que telle est la meilleure façon de promouvoir la paix, la stabilité et la prospérité dans notre région souvent tourmentée. Bien évidemment, nous attendons avec un grand intérêt la Réunion au sommet entre l’UE et les Balkans occidentaux qui se tiendra ici, à Zagreb en mai prochain, et apprécions énormément votre soutien à la conférence ministérielle qui sera organisée par notre pays à Thessalonique le 24 février.
Il est d’une importance vitale de donner dans les plus brefs délais le feu vert à l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Albanie et la Macédoine du Nord en vue de donner une nouvelle impulsion aux réformes dans les deux pays et d’assurer la stabilité dans la région élargie, à la condition bien évidemment de respecter la conditionnalité telle que celle-ci a été fixée.
Nous avons également débattu des développements récents en Libye et en Méditerranée orientale. Nous avons exprimé notre engagement en faveur tant de l’application des Conclusions de la Conférence de Berlin que du respect du droit international qui constitue la pierre angulaire des politiques de l’UE. Par conséquent, conformément à la position ferme et claire de l’UE, nous dénonçons les activités illégales et les provocations qui vont crescendo dans notre région.
En guise de conclusion, je voudrais vous remercier cher collègue de l’accueil que vous nous avez réservé aujourd’hui. Je voudrais vous souhaiter tout le succès dans l’exercice de votre Présidence. Permettez-moi de dire que votre réussite sera également la nôtre et j’espère vous accueillir bientôt à Athènes.
JOURNALISTE : [hors micro]
Ν. DENDIAS : Lorsque je parle d’activités illégales, je me réfère tout d’abord aux forages illégaux dans la Zone économique exclusive et dans les eaux territoriales d’un Etat membre de l’UE, la République de Chypre. De nombreuses discussions se sont tenues au sein du Conseil européen sur cette question et l’UE a une position claire à cet égard. J’ai également évoqué les deux protocoles d’accord nuls et non avenus et infondés conclus entre la Turquie et le gouvernement de Tripoli. Ces accords ont été également qualifiés d’illégaux et d’infondés par le Conseil européen.
Pour ce qui est de la question de l’immigration, permettez-moi de signaler qu’il s’agit d’une question très grave et la Présidence croate en est tout à fait consciente.
Avec mon cher collègue, nous avons discuté des moyens qui nous permettront de contribuer à la création d’un meilleur climat au sein de l’UE, afin de faire face au phénomène de l’immigration.
Soyons honnêtes : cette question ne va pas tout simplement disparaître. Par exemple, une politique commune en matière d’asile pour tous les Etats membres de l’UE pourrait contribuer considérablement dans ce sens, tout comme une politique de retour.
S’agissant des frontières extérieures de l’UE, mon gouvernement fait tout ce qui est en son pouvoir pour assurer leur protection optimale. Permettez-moi toutefois de dire que vu notre environnement maritime, nos îles à proximité des côtes turques, cela n’est pas une tâche du tout facile. En dépit de cela, nous sommes convaincus que dans les mois à venir la situation devrait s’améliorer.
Comme vous le savez, l’Egée est en général un environnement difficile pour ce qui est de l’immigration. Toutefois, le comportement de la Turquie ne rend pas les choses plus faciles. Je me réfère aux violations des droits souverains et de la souveraineté de la Grèce. En général, la présidence croate a un rôle important à jouer vis-à-vis de la Turquie. Et nous avons discuté de cette question et nous continuerons à le faire.
January 29, 2020