Bună dimineața, dragă ministru, dragă Bogdan.
Permettez-moi de vous remercier pour votre aimable hospitalité aujourd'hui.
Avant d'aller plus loin, je voudrais que vous me permettiez de profiter de ma présence ici à Bucarest pour rendre hommage à la mémoire de Yannos Kranidiotis.
Il était le ministre suppléant grec des Affaires étrangères qui, il y a 22 ans, presque jour pour jour, alors qu'il se rendait à une réunion à Bucarest, a été tué dans un tragique accident.
Il était un pionnier de l'intégration européenne, il était un fervent défenseur de l'élargissement de l'UE, ainsi que du renforcement de la coopération en Europe du Sud-Est.
Ses idéaux et ses principes guident aujourd'hui la politique étrangère de la Grèce.
Maintenant, je voudrais exprimer la profonde reconnaissance du gouvernement Mitsotakis pour la contribution substantielle de la Roumanie dans la crise des récents incendies de forêt. Merci beaucoup.
Un geste important entre amis de longue date, entre partenaires de l'UE, entre alliés de l'OTAN.
Nos relations diplomatiques s'étendent sur plus de 14 décennies, 140 ans.
Et ce sera un grand honneur de m'adresser à la réunion annuelle des ambassadeurs roumains.
Et ce sera un grand honneur d'être reçu par le Président Iohannis plus tard dans la journée.
Les Grecs vivant en Roumanie, ainsi que les Roumains vivant en Grèce, contribuent à faire progresser les liens entre nos deux peuples.
Eleusis et Timișoara seront bientôt les capitales européennes de la culture.
L'année dernière, malgré la pandémie, le commerce bilatéral a atteint près de deux milliards d'euros. Les investissements grecs en Roumanie s'élèvent à environ 3,5 milliards d'euros. Et la Grèce est l'une des destinations préférées des touristes roumains.
Nous devons travailler davantage pour améliorer encore notre interconnexion. Dans le domaine des transports, par la Via Carpatia. Dans le secteur de l'énergie. Dans tous les secteurs. Cela sera bénéfique pour tous les pays de la région, y compris nos autres partenaires de l'UE.
Nous travaillons ensemble dans le cadre de programmes régionaux, tels que la coopération économique de la mer Noire et le processus de coopération de l'Europe du Sud-Est.
Et naturellement, nous travaillons en étroite collaboration au sein de notre famille, l'UE.
Vous pouvez compter sur notre soutien total dans vos efforts pour rejoindre la zone euro et l'espace Schengen. Ainsi que dans votre demande d'adhésion à l'Organisation de coopération et de développement économiques, dont nous avons déjà parlé.
Tout ce qui précède est le côté positif de l'histoire. Malheureusement, tout n'est pas rose, nous sommes confrontés à des défis communs.
Tout d'abord, nous devons éviter, et nous sommes d'accord là-dessus, la création d'un trou noir dans les Balkans occidentaux. Nous, les pays de l'UE dans la région élargie, avons la responsabilité première et un intérêt direct à faire avancer le processus d'intégration des Balkans occidentaux. Bien entendu, dans le plein respect des conditions fixées.
La Grèce et la Roumanie ont convoqué ensemble une discussion pertinente des ministres des affaires étrangères de l'UE en mai dernier.
Si l'UE ne ressent pas ce vide, d'autres pays, qui ne partagent pas les mêmes principes que la Roumanie et la Grèce, tenteront de le combler.
Des pays qui soutiennent des idées radicales, des mouvements extrémistes.
De même, nous devons soutenir nos voisins de l'Est. C'est le message clé que je transmettrai à mes interlocuteurs à Chisinau dans le courant de la journée. Et je vous remercie de m'avoir informé de la situation en Moldavie. Bien sûr, comme nous l'avons convenu, je leur dirai qu'il est indispensable de poursuivre les réformes nécessaires.
Un autre défi majeur que nous partageons, est le risque que certains pays tentent d'instrumentaliser les flux migratoires. Nous avons été témoins de ce schéma à plusieurs reprises dans le passé. Et je vais dire clairement, à tout le monde, que nous ne permettrons pas que cela se reproduise.
Les événements récents aux frontières de la Pologne, de la Lituanie et de la Lettonie montrent qu'aucun pays de l'UE n'est à l'abri de cette menace. L'Afghanistan est peut-être géographiquement éloigné, mais, croyez-moi, il est très proche.
Enfin, et surtout, nous devons continuer à construire une communauté de valeurs et de principes. Fondée sur le respect du droit international et en particulier du droit de la mer, pour lequel ce ministère a une très fière tradition, si vous me permettez de le dire, et vous personnellement, mon cher ami.
Des principes que nos deux pays partagent.
Contrairement à ce que d'autres croient, qui persistent dans leurs efforts pour faire revivre les principes du 19ème siècle.
La Grèce est un allié de l'OTAN depuis près de sept décennies.
Nous continuons à faire preuve d'une solidarité sans faille envers l'Alliance à laquelle nous appartenons.
Et contrairement à d'autres Alliés, nous ne minons pas la cohésion de l'Alliance de l'intérieur.
Par des actions déstabilisantes, par l'achat d'armes de pointe ou par un comportement contraire aux valeurs et aux principes de l'Alliance de l'OTAN.
Et je dois remercier la Roumanie pour sa solidarité, et je dois également remercier Bogdan pour avoir exprimé ouvertement cette solidarité aujourd'hui au cours de cette conférence de presse. Et pour le dire clairement, nous continuerons à travailler avec la Roumanie, côte à côte, sur ce sujet.
Et une dernière remarque, plutôt personnelle, si vous me le permettez : Je crois que c'est votre anniversaire demain. Je vous félicite donc à l'occasion de cet anniversaire et vous souhaite le meilleur pour l'avenir, tant sur le plan personnel que dans votre rôle de ministre des affaires étrangères de la Roumanie. Je me réjouis de nombreuses retrouvailles heureuses et de réunions fructueuses.
Merci beaucoup pour votre hospitalité.
September 8, 2021