La semaine dernière, je me suis rendu à New York pour la 76e Assemblée générale des Nations unies.
Pendant mon séjour, j'ai accompagné le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis dans ses contacts avec ses homologues d'autres pays, ainsi que dans sa rencontre avec le Secrétaire général des Nations unies.
J'ai également eu un grand nombre de réunions officielles, 17, mais aussi beaucoup de réunions informelles, ainsi que des réunions trilatérales et multilatérales.
Tout d'abord, avec les amis et alliés traditionnels. Chypre, l'Égypte, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, le Bahreïn, l'Arménie et la Serbie.
Mais aussi avec des pays avec lesquels la Grèce n'entretient pas de relations traditionnelles.
D’Afrique. L’Algérie, la Gambie, le Gabon, le Rwanda, le Ghana et l’Angola.
D'Amérique latine. Le Costa Rica, le Panama et le Mexique.
D'Asie. Les Maldives, le président de l'Assemblée générale des Nations unies et ministre des Affaires étrangères de ce pays, et le ministre des affaires étrangères du Kirghizstan.
Également avec les Secrétaires généraux de la Ligue arabe et du Conseil de coopération du Golfe.
L'objectif de toutes ces réunions est également d'ouvrir de nouveaux canaux de communication.
Avec les pays qui jouent un rôle dans les affaires internationales.
Tant au Conseil de sécurité que sur la scène mondiale en général.
En effet, avec certains pays, comme l'Angola, la Gambie, le Gabon, le Ghana et le Rwanda, il n'y a jamais eu de contact entre les ministres des Affaires étrangères tout au long de notre histoire.
Mais ces contacts s’inscrivent dans une stratégie plus large de notre part.
Plusieurs des pays dont j'ai rencontré les ministres sont membres du Conseil de sécurité des Nations unies.
Depuis juin dernier, j'ai rencontré 12 de mes homologues sur les 15 pays qui sont membres non permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.
J'ai également rencontré les ministres des Affaires étrangères de pays qui jouent un rôle important dans les organisations régionales, comme la Francophonie, dont la Grèce est devenue un membre à part entière.
Mais aussi l'Organisation des pays lusophones, à laquelle, depuis juillet dernier, la Grèce participe en tant qu'observateur.
Grâce à des contacts récents, nous envisageons de relier la Grèce à d'autres organisations régionales, comme le SICA, qui concerne les pays d'Amérique centrale, au sein duquel, soit dit en passant, la Turquie a déjà le statut d'observateur.
Je voudrais vous rappeler que la Grèce s'est portée candidate à l'élection de membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2025-26. Et tous ces contacts avaient pour but de soutenir notre candidature. Il est très important que la voix de notre pays soit entendue au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.
Mais pour y parvenir, notre pays doit, mutatis mutandis, ouvrir ses horizons.
Je tiens à vous dire que dans mes contacts, je n'ai pas seulement parlé de la Turquie. J'ai eu des discussions approfondies sur le changement climatique et la question migratoire et des réfugiés, notamment à la lumière des développements en Afghanistan, sur le rôle des femmes dans la paix et la sécurité mondiales, sur la liberté de navigation, sur la liberté de la presse.
Dans ce contexte, je prévois de me rendre dans de nombreux pays d'Afrique, d'Asie et d'Océanie, ainsi que dans des pays d'Amérique latine, au cours des prochains mois.
J'ai également rencontré - cela a déjà été dit - en privé la sous-secrétaire d'État américaine, Mme Victoria Nuland. Nous avons discuté de ma prochaine visite à Washington le 14 octobre, du dialogue stratégique entre la Grèce et les États-Unis, et bien sûr, comme vous le comprenez, de l'accord de coopération mutuelle en matière de défense (MDCA).
J'ai également eu l'occasion de parler à d'autres hauts fonctionnaires. Avec le président de l'Allemagne, avec le chancelier de l'Autriche, avec le premier ministre du Bangladesh, avec les ministres des Affaires étrangères de Suède et de Roumanie et avec le Secrétaire général de l'OTAN.
J'ai également eu l'occasion de m'entretenir longuement avec le ministre français des Affaires étrangères, M. Le Drian, que j'ai hâte de revoir demain, dans le cadre de ma visite à Paris, où je participerai aux contacts bilatéraux du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
J'ai fait remarquer à tous mes interlocuteurs que la Turquie était désormais sortie du cadre de la raison. J'ai toutefois souligné que la Grèce répond à toute action provocatrice avec prudence et dans le plein respect du droit international, notamment du droit international de la mer. J'ai réaffirmé que la Grèce souhaite maintenir ouverts les canaux de communication avec la Turquie, mais toujours dans le cadre du droit international.
Il est encourageant de constater que j'ai reçu des messages clairs de soutien et de compréhension, même de la part des partenaires les plus sceptiques. Bien sûr, cet effort va se poursuivre. En investissant dans les relations que nous avons déjà développées. Mais aussi en tissant de nouveaux liens.
La Grèce doit s'éloigner du stéréotype d'un provincialisme balkanique centré sur la Turquie dans sa politique étrangère.
Nous devons déployer nos ailes pour nous adapter à la nouvelle réalité.
September 27, 2021