Caro Luigi,
è sempre un grande piacere tornare in Italia.
Venendo da Corfù, mi sento quasi a casa.
Come tanti Italiani si sentono a casa, quando vengono in Grecia.
( Cher Luigi,
c'est toujours un grand plaisir de revenir en Italie.
Etant originaire de Corfou, je me sens presque chez moi.
Comme beaucoup d'Italiens qui se sentent chez eux quand ils viennent en Grèce. )
Ma présence ici aujourd'hui est, tout d'abord, due à un événement très agréable: l'échange des instruments de ratification de l'accord sur la délimitation des zones maritimes, qui permet de commencer sa mise en œuvre.
Cet acte symbolique est très important. Il met fin à une question en suspens depuis 45 ans et met en exergue nos relations exemplaires avec l'Italie, tant au sein de l'Union européenne, où nous travaillons en étroite collaboration avec mon ami le ministre, qu'au niveau bilatéral.
Nous avons des relations étroites qui couvrent tout l’éventail de questions : commerce, investissement. L'Italie occupe l'une des positions les plus importantes sur le marché grec et nous avons réalisé beaucoup de choses. Mais nous pouvons faire encore plus dans des domaines tels que le tourisme, la culture et l'éducation, où nous coopérons étroitement.
La coopération étroite entre la Grèce et l'Italie n'est certainement pas une nouvelle et c’est ainsi qu’elle devrait l'être. C'est l'état naturel des choses entre deux pays voisins et amis.
L'échange d'instruments de ratification d'aujourd'hui indique également l'engagement des deux pays, la Grèce et l'Italie, à respecter le droit international et notamment le droit de la mer.
Cette démarche a récemment été soutenue par le Sénat italien avec l'adoption du projet de loi sur les zones maritimes, qui tient compte de la CNUDM.
Notre volonté commune est que tous les pays méditerranéens adhèrent à ces valeurs, au droit international et à la CNUDM. Cela contribuera à la stabilité régionale.
La Grèce est toujours ouverte au renforcement de la coopération multilatérale, mais sur cette base. Malheureusement, nous sommes encore loin de réaliser cette perspective.
Aujourd'hui, nous avons examiné en détail avec Luigi tous ces défis communs. Et comme ça se fait toujours entre amis, nous avons eu une discussion ouverte et très constructive.
Je l'ai informé que la Turquie, malheureusement, poursuit son comportement transgressif dans la région élargie de la Méditerranée orientale, en ignorant les principes fondamentaux du droit international, et continue à proférer des menaces à l'encontre de la Grèce.
Le casus belli, la menace de guerre à l’encontre de la Grèce, continue d’être valable pour la Turquie. Le seul pays de la planète à émettre une menace de guerre contre la Grèce.
Mais des menaces sont également proférées à l'encontre de la République de Chypre. J'ai expliqué qu'il ne s'agit pas seulement de la Grèce et de Chypre, mais de notre famille dans son ensemble, de l'Union européenne et, bien sûr, de l'Italie, un pays très important et vaste de la Méditerranée.
Nous avons discuté en détail de l'évolution de la situation en Libye et des dernières nouvelles inquiétantes concernant la ministre des affaires étrangères, Najla Al Mangoush.
J'ai souligné la nécessité que le sommet qui se tiendra à Paris, que l'Italie copréside, envoie un message clair, tant sur le retrait des troupes étrangères et des mercenaires que sur la tenue d'élections.
Nous avons discuté des Balkans occidentaux, où les récents développements ne sont pas encourageants. Et je pense que nous sommes tous convenus que l'Union européenne doit soutenir clairement et sans équivoque la perspective européenne des Balkans occidentaux. Bien sûr, sous réserve de la conditionnalité habituelle, en donnant un signal clair aux sociétés de ces pays.
Comme vous le savez, la Grèce continue de soutenir clairement l'ouverture des négociations d'adhésion avec l'Albanie et la Macédoine du Nord.
Mais d'un autre côté, je veux être absolument franc, les gouvernements et les sociétés des pays de notre région ne doivent pas céder au chant des sirènes nationalistes qui ont retenti ces derniers temps.
Il ne doit pas y avoir la moindre régression dans ce qui a été réalisé au prix de grandes difficultés et de grands efforts.
Luigi et moi avons également discuté des défis que l'Europe doit relever.
La Grèce et l'Italie sont à la pointe de la lutte contre les problèmes de migration, à l’égard desquels nous sommes convenus d'une coopération encore plus étroite. La Grèce et l'Italie reçoivent toutes deux d'importants flux migratoires. Il s'agit d'un problème européen commun, qui doit avoir une solution européenne commune. Nous nous sommes engagés auprès de la partie italienne à une coopération très étroite, y compris concernant les flux migratoires en provenance de Libye, la principale route migratoire.
Nous avons également discuté du changement climatique, de la nécessité de modifier le mix énergétique, de la nécessité de s'occuper en même temps de l'approvisionnement en énergie en Europe jusqu'à ce que la transition verte soit achevée.
De manière générale, nous sommes convenus que la solidarité européenne est absolument essentielle.
Caro Luigi, caro amico,
Tra i nostri paesi, c’è sempre tanto da discutere.
Dobbiamo rinforzare ancora di più i nostri contatti.
Per quello, spero che verrai di nuovo ad Atene prossimamente.
Grazie per la tua ospitalità.
(Cher Luigi, cher ami,
Entre nos pays, il y a toujours beaucoup de choses à discuter.
Nous devons renforcer encore davantage nos contacts.
Pour cela, j'espère que vous reviendrez bientôt à Athènes.
Merci pour votre hospitalité.)
November 8, 2021