Cher ami et cher collègue,
Cher ami,
Ça fait deux mois à peine après notre première rencontre à New York, et je dois dire que c'est un grand plaisir d'être à Kigali aujourd'hui.
Il s'agit de ma première visite en Afrique subsaharienne depuis que j'ai pris mes fonctions actuelles et je dois dire que cette visite était attendue depuis longtemps.
Le dernier accord bilatéral entre nos deux pays a été signé il y a 35 ans.
Et il faut que nous soyons francs entre nous ; nous ne l'avons pas mis en œuvre. Et cela est totalement inacceptable.
Nous avons décidé que nous voulions renforcer nos relations avec les pays africains, parce que, entre autres, l'Afrique sera la locomotive économique du monde.
Certaines des économies affichant un taux de croissance des plus rapides dans le monde sont situées sur ce magnifique continent.
Et nous, la Grèce, n'avons pas de passé colonial et, par extension, il n’y a aucun précédent historique.
En outre, des milliers de mes compatriotes grecs ont émigré en Afrique et ont créé des communautés grecques florissantes sur le continent.
Et je dois dire que, pour nous, la porte de l'Afrique devrait être le Rwanda.
Car vous avez donné, cher ministre, un exemple à bien des égards.
Le Rwanda s'est remis de l'un des pires génocides de l'histoire de l'humanité, un génocide dont beaucoup d'entre nous se souviennent encore.
Le Rwanda a établi une norme internationale en matière de réconciliation, de reconstruction et d'unité nationale.
Vous êtes clairement devenus un point de référence.
J'ai visité, avant de venir au ministère des Affaires étrangères, le Mémorial du génocide et je dois dire que j'ai été profondément ému par ce que j'ai vu.
J'aimerais que d'autres pays dans le monde, qui refusent même d’utiliser le mot « génocide » et acceptent encore moins ce qui s'est passé dans le passé, sur leur propre territoire, suivent votre fier exemple.
Le Rwanda est également l'une des meilleures destinations africaines pour faire des affaires et son économie est en pleine croissance.
Nos liens économiques, entre la Grèce et le Rwanda, sont aujourd'hui presque inexistants.
Et cette situation doit, devrait et va être corrigée.
La réunion d'aujourd'hui a été l'occasion de discuter des opportunités économiques et d'investissement.
Et une occasion aussi de discuter de la manière d’assurer un suivi rapide.
À cet égard, j'ai été particulièrement heureux de signer avec vous aujourd'hui un protocole d'accord sur les consultations politiques et un protocole sur la formation diplomatique.
Et d'autres accords entre nos deux pays sont en préparation.
Je tiens également à souligner que le monde est devenu si petit qu'aucun pays ne peut relever les défis à lui seul.
Nous devons renforcer la coopération avec les pays qui partagent les mêmes principes et les mêmes valeurs. En particulier la conviction que le droit international doit être la norme dans les relations entre les pays.
Je dois dire que nous, la Grèce, croyons que le respect des engagements de la Charte des Nations unies favorise la résolution pacifique des différends sur la base du droit international.
Et aussi, que le recours à la violence et même la menace de recourir à la violence n'appartiennent pas au 21ème siècle, n'appartiennent pas à notre époque. Et je dois dire qu'il est important de l’affirmer ici depuis Kigali.
Le Rwanda, qui est le quatrième plus grand contributeur aux missions de maintien de la paix de l'ONU, donne un exemple dont il est très fier.
En outre, le Rwanda joue un rôle important dans les organisations internationales, telles que l'Union africaine et la Francophonie, dont la Grèce est membre.
Aujourd'hui, le gouvernement du Premier ministre Mitsotakis veut présenter une preuve tangible de sa volonté de soutenir le peuple et la société du Rwanda.
Dans peu de temps, je visiterai le Rwanda Governance Board et je ferai un don, au nom de mon gouvernement, pour le financement de projets visant à protéger les journalistes et la liberté de la presse.
Cette démarche s'inscrit dans le cadre de nos engagements internationaux.
Comme vous le savez peut-être, nous avons déposé en 2014 une Résolution à l'Assemblée générale de l'ONU, sur l'établissement de la Journée internationale pour mettre fin à l'impunité des crimes contre les journalistes.
Nous pensons que la solidarité internationale devrait être la norme également sur un autre front, lorsque nous luttons contre la pandémie de COVID-19.
Merci d'avoir apprécié le don de la Grèce au Rwanda : 200 000 vaccins en septembre dernier et 330 000 aujourd'hui. Ils arrivent d'Athènes à Kigali en ce moment même.
Cela souligne notre véritable engagement commun.
Monsieur, cher ami, cher Ministre, Votre Excellence,
Permettez-moi de dire que je suis impatient de nouer cette relation avec le Rwanda.
Merci beaucoup pour votre hospitalité.
November 5, 2021