Cher Wopke, cher ministre, c'est un grand plaisir de vous accueillir aujourd'hui à l'occasion de votre première visite à Athènes dans vos nouvelles fonctions de ministre des Affaires étrangères.
Votre visite nous a donné l'occasion d'examiner la façon dont nous pouvons, en tant que partenaires européens, mais aussi en tant qu'Alliés de l'OTAN, faire face à la plus grande crise européenne du XXIe siècle.
Hier, comme je vous l'ai dit, j'étais en Ukraine, à Odessa, une ville étroitement liée à l'histoire de l'hellénisme. Notre consulat général rouvre ses portes à Odessa. C'est le seul consulat européen sur place.
J'ai également eu l'occasion d'avoir des contacts avec la diaspora grecque, avec les Grecs qui vivent là-bas. Avec la vice-première ministre ukrainienne, avec le commandant militaire de la région, avec le maire d'Odessa.
J’ai acheminé de l'aide humanitaire, principalement des médicaments, et je voudrais saisir cette occasion pour remercier Médecins du Monde pour leur contribution à cette aide humanitaire que j’ai transportée.
Il y aura un suivi sous la coordination du Directeur général du développement et de l'aide humanitaire du ministère des Affaires étrangères, M. Alexandros Diakopoulos, car le gouvernement grec, le gouvernement Mitsotakis, s'est engagé à faire tout son possible pour la communauté grecque d'Ukraine.
Je voudrais également exprimer, et je pense que nous le partageons tous deux, mon horreur pour les crimes atroces commis contre des civils ukrainiens, dont les corps ont été découverts hier à Boutcha, près de Kiev.
Les responsables doivent répondre de ces actes, que nous condamnons dans les termes les plus forts. Je tiens également à dire que la Grèce, avec tout son potentiel, contribuera à la reconstruction de l'Ukraine.
La Grèce, comme les Pays-Bas, a participé à l'imposition de sanctions à la Russie, malgré le prix de cette décision pour les deux économies.
Et je veux exprimer l'espoir que tous les pays qui aspirent à un avenir européen et à l'Europe suivront cette voie, celle des sanctions.
L'invasion russe démontre que tout révisionnisme, toute violation des principes fondamentaux du droit international n'a pas sa place dans la communauté internationale du XXIe siècle.
Elle est inacceptable. Elle doit être immédiatement condamnée et de lourdes sanctions doivent être adoptées pour ceux qui enfreignent les règles.
Votre visite d'aujourd'hui coïncide avec l'anniversaire de la signature du Traité de Washington, l'acte fondateur de l'OTAN, à laquelle nous appartenons tous deux.
C'est pourquoi les drapeaux de l'OTAN ont flotté aujourd'hui à côté des drapeaux de nos pays et à côté des drapeaux de notre maison commune, l'Union européenne.
Outre l'Ukraine, j'ai eu l'occasion de vous informer de l'évolution de la situation en Méditerranée orientale, notamment à Chypre, au Moyen-Orient, en Libye, dans les Balkans occidentaux, deux régions dont nous soutenons la perspective d'adhésion, la perspective européenne des Balkans occidentaux avec la conditionnalité habituelle.
Nous avons également eu l'occasion, et nous continuerons au déjeuner, de discuter de nos relations bilatérales, qui sont en hausse ces dernières années.
Nous attendons avec impatience la visite officielle de S.M. le Roi des Pays-Bas, qui a été reportée en raison des événements en Ukraine.
Nous avons examiné nos perspectives dans le domaine économique. Je tiens à noter - et à remercier pour cela - que les Pays-Bas occupent la première place en termes d'investissements étrangers directs en Grèce. Les Pays-Bas sont le premier investisseur étranger en Grèce.
Nous avons également discuté de notre coopération dans les organisations internationales, de notre soutien mutuel à l'élection au Conseil de sécurité des Nations unies, de la question des migrants et des réfugiés.
Et aussi sur la participation des Pays-Bas à FRONTEX, pour laquelle je vous remercie beaucoup. Les Pays-Bas participent à l'opération POSEIDON et donc à la protection des frontières extérieures de l'Union européenne.
Nous partageons certainement tous deux l'importance des consultations politiques entre nos pays. Dans quelques jours, le directeur politique du ministère des Affaires étrangères, M. Lalakos, se rendra à La Haye, précisément pour des consultations politiques.
Nous convenons également que nos relations économiques peuvent être élargies. La balance commerciale est dramatiquement en notre défaveur, comme vous le savez en tant qu'ancien ministre des finances.
Nous voulons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour rendre le tableau plus équilibré.
Je tiens également à exprimer ma profonde reconnaissance à la communauté universitaire néerlandaise.
Avec sa longue tradition de gestion de départements d'études classiques dans les universités néerlandaises. Ce que vous m'avez dit était très important, à savoir que votre grand-père était professeur de grec ancien. Je ne sais pas ce que vous en retenez, ce n'est pas facile, mais il est important de relever que le grec ancien était dans votre famille. Merci beaucoup pour cela.
Enfin, mon cher Wopke, je voudrais souligner que nous avons beaucoup de points communs en tant que pays. Nous sommes de petits pays, nous avons une longue histoire, nous avons une tradition maritime très importante, nous partageons la démocratie, les droits de l'homme, le droit international. Ce n'est pas un hasard si le père du droit international, Hugo de Groot, était néerlandais, ce n'est pas un hasard si La Haye est le siège de la Cour internationale de justice.
Je me réjouis donc de continuer à développer les relations avec les Pays-Bas, toujours sur la base de nos principes et de nos valeurs communes, et je vous remercie chaleureusement de votre visite en Grèce aujourd'hui, visite que j’aimerais à mon tour rendre le plus rapidement possible.
Je vous remercie.
April 4, 2022