C'est un grand plaisir d'être de retour à Tunis aujourd'hui. C'est ma deuxième visite en un an. La précédente visite d'un ministre grec des Affaires étrangères a eu lieu en 2008. Cela montre bien l'importance que la Grèce attache à ses relations avec la Tunisie. Et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis devrait se rendre en Tunisie en novembre à l'occasion du Sommet de la Francophonie.
J'ai eu l'honneur aujourd'hui de rencontrer plus tôt le Président Saied et dans ce contexte, j'ai souligné le rôle de pionnier que la Tunisie joue dans la région élargie. Dans votre effort pour établir un système véritablement démocratique et durable, nous sommes ici pour vous aider autant que nous le pouvons. Vous avez fait des pas importants, en relevant des défis, comme la situation instable dans votre voisinage immédiat et la pandémie.
Aujourd'hui, je suis venu ici pour vous apporter deux messages importants.
Tout d'abord, la Grèce est une amie. Nous voulons vous soutenir dans ces moments difficiles. Nous sommes un pays avec lequel la Tunisie n'a pas seulement des affinités historiques ou culturelles. Nous avons plus que cela. La communauté grecque est présente en Tunisie depuis des siècles. Et contrairement à d'autres pays de la Méditerranée orientale, nous n'avons pas d'agenda caché dans notre relation avec la Tunisie. Notre seul intérêt est votre stabilité et votre prospérité.
Dans ce contexte, nous vous soutenons et nous continuerons à soutenir les forces de modération en Tunisie. Nous sommes contre toutes les forces qui tentent d'usurper le pouvoir en utilisant comme prétexte des principes religieux ou idéologiques.
Notre soutien à la Tunisie est concret. Nous avons déjà envoyé plusieurs tonnes de matériel médical il y a quelques jours et aujourd'hui nous avons apporté 100 000 doses de vaccins afin d'aider la Tunisie à faire face à la pandémie.
Et nous continuerons de soutenir la Tunisie, autant qu'il sera nécessaire.
Pour y parvenir, nous devons valoriser tout le potentiel de notre relation bilatérale.
La dernière fois que j'étais ici, nous avons signé un accord sur le transport maritime. Nous devons travailler à sa mise en œuvre. Et convoquer, dès que possible, le comité ministériel bilatéral, qui ne s'est pas réuni depuis 2016.
Il est également possible de renforcer la coopération dans le domaine multilatéral.
La Tunisie a été le premier pays à signer un accord d'association avec l'UE, en 1995. Nous devons insuffler un nouvel élan aux relations UE-Tunisie. La Grèce continuera à plaider pour un partenariat plus fort entre l'UE et la Tunisie. Nous avons besoin de plus.
Nous apprécions fortement le soutien de la Tunisie à notre candidature, la candidature de la Grèce, à un siège non permanent au sein du Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2025-2026. Et je profite de cette occasion pour saluer la position modérée et constructive que la Tunisie a adoptée à cet égard en tant que membre du Conseil de sécurité des Nations unies.
Je tiens également à vous féliciter pour la position de principe que vous avez adoptée sur la Libye. Hier, à Athènes, j'ai reçu la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla El Mangoush. J'ai souligné la nécessité d'organiser des élections en Libye avant la fin de l'année, comme cela a été convenu. J'ai également souligné la nécessité pour toutes les forces étrangères, militaires ou mercenaires, de quitter le territoire libyen, afin de permettre la tenue d'élections libres et équitables en Libye.
Et ceci m'amène à mon deuxième message.
Je suis venu ici pour soutenir les efforts entrepris par le Président dans le cadre de la transition démocratique.
Nous ne pouvons pas permettre à la Tunisie de faire marche arrière. C'est ce qu'a dit le Président et j'y souscris pleinement. Nous ne pouvons pas permettre de perdre ce qui a déjà été gagné et il faut une solution tunisienne pour le peuple tunisien.
De nombreux efforts importants ont été entrepris à cet égard. Nous sommes convaincus que les réformes doivent se poursuivre.
Nous espérons qu'il y aura un retour rapide au fonctionnement normal des institutions, dans le respect de la volonté du peuple tunisien.
Nous espérons également qu'un nouveau gouvernement sera formé dès que possible, un gouvernement qui poursuivra les efforts déjà entrepris et engagera un dialogue avec tous les acteurs concernés, y compris la société civile, afin de répondre aux besoins économiques, sanitaires et sociaux urgents du peuple tunisien.
Je crois que la Grèce, ses partenaires dans la région et l'Union européenne sont prêts à aider la Tunisie à construire un avenir meilleur.
Pour les Tunisiens, pour nous tous, pour la région dans son ensemble.
Je vous remercie beaucoup de votre hospitalité et de l'accueil que vous m’avez réservé en Tunisie aujourd'hui.
September 8, 2021