Bienvenue à Athènes, Monsieur le Secrétaire Général,
C'est un grand plaisir de vous accueillir aujourd'hui. Il s'agit de notre troisième rencontre en six mois, après celle de Riyad et, par la suite, de New York. Et la fréquence de nos contacts suggère réellement que les relations de la Grèce avec les pays du Golfe s'approfondissent de manière significative et continue.
Le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, était à Riyad il y a quelques jours, où il a rencontré le prince héritier. Il a également rencontré des officiers grecs chargés du commandement opérationnel du système de défense Patriot que la Grèce a déployé pour protéger les installations et les civils en Arabie saoudite.
J'étais à Oman il y a une semaine. Dans les prochains jours, je me rendrai aux Émirats arabes unis, à Bahreïn et, je l'espère, au début de l'année prochaine, au Koweït.
L'année dernière, nous avons signé un accord de coopération en matière de défense et de politique étrangère avec les Émirats arabes unis, qui comprend une clause d'assistance mutuelle en matière de défense.
En avril dernier, nous avons signé ensemble un protocole d'accord sur la coopération bilatérale. Et aussi, la Grèce a organisé en février dernier le Forum de l'amitié, auquel ont participé 3 pays du Golfe. Les Émirats arabes unis, le Bahreïn et l'Arabie saoudite.
Et toutes ces initiatives s'inscrivent dans un cadre commun qui conduit à l'effort de mon pays pour ouvrir de nouveaux horizons et devenir un pont entre le Golfe et l'Europe.
Les accords d'Abraham et l'accord d'Al-Ula créent de nouvelles perspectives et je ne cache pas que nous sommes très fiers car nous avions prévu ces perspectives avant de signer ces accords.
Nous souhaitons également approfondir les relations entre le Conseil de coopération du Golfe - le CCG - et l'Union européenne, notamment par, entre autres, la convocation d'une réunion ministérielle entre les deux organisations au cours de l'année prochaine.
L'approfondissement de ces relations est également une grande priorité pour nous et je l'ai souligné aux ministres européens des Affaires étrangères lors du récent Conseil des affaires étrangères à Luxembourg.
Dans le même temps, la Grèce souhaite contribuer à la stabilité et à la prospérité de notre région commune. C'était l'objet principal de nos discussions.
Nous avons examiné tous les défis dans notre région, en Afghanistan, au Yémen, le programme nucléaire de l'Iran, l'évolution du processus de paix au Moyen-Orient.
Nous, la Grèce, aspirons à la coexistence de deux États dans la paix et la sécurité, comme le prévoient les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Je note que l'Union européenne a demandé à plusieurs reprises la fin des activités de colonisation, soulignant que cela sape les efforts en faveur d'une solution à deux États.
J'ai également eu l'occasion, Votre Excellence, de vous informer du comportement provocateur permanent de la Turquie, et pas seulement dans notre région au sens strict.
Provocations envers la Grèce, provocations envers Chypre, le casus belli, la menace de guerre contre la Grèce. Violations quotidiennes de la souveraineté et des droits souverains. Invasion dans un grand nombre de pays. La Turquie a une présence militaire dans cinq pays différents, présence qu'elle ne devrait en aucun cas avoir.
Nous avons longuement discuté de la question libyenne. Les forces étrangères et les mercenaires doivent quitter la Libye. La Libye doit procéder rapidement, à la date prévue, à des élections.
Et je veux être honnête avec vous. Faire répéter la longue liste des provocations turques, qui est très longue de toute façon, ne me donne aucune satisfaction. Je préférerais parler de la Turquie comme d'un pays qui adhère au droit international, qui adhère aux valeurs dont nous avons parlé précédemment. Un pays avec un parcours européen à caractère modernisateur. Et je veux vous dire franchement que telle est la volonté, à mon avis, d'une grande partie de la société turque.
J'aimerais avoir l'occasion de parler d'une Turquie qui ne serait pas une menace constante pour la Grèce, qui n'aurait pas émis de menace de guerre contre la Grèce, qui ne menacerait pas la région élargie.
Mais pour pouvoir parler de cette Turquie, il faut créer cette Turquie. La Turquie que nous voyons actuellement au-delà de la mer Égée n'est pas la Turquie que nous aimerions qu'elle soit. Son comportement n'est pas celui que nous souhaiterions qu'elle ait.
La réalité, malheureusement, est celle que nous vivons tous les jours. Mais la Grèce, je veux être clair, a toujours fait preuve et continuera à faire preuve d'un comportement mûr. Un comportement conforme au droit international et au droit international de la mer, et plein de compréhension à l’égard des difficultés politiques internes du pays voisin.
En conclusion, je voudrais souligner que notre rencontre d'aujourd'hui est une opportunité très importante, un pas vers la consolidation de la sécurité et de la prospérité dans notre région. Je pense que nous sommes à un excellent stade. Le plan d'action qui sera convenu entre le CCG et la Grèce sera notre guide sur cette voie commune, dans le respect, comme toujours, du droit international.
Nous poursuivrons cet effort avec nos amis et partenaires. Vous savez très bien que nous vous comptons parmi nos amis les plus chers.
Merci beaucoup pour votre présence ici aujourd'hui.
October 29, 2021