En marge de la réunion informelle « Gymnich » des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'Union européenne, Evangelos Vénizélos, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères a fait la déclaration suivante :
«La réunion informelle des ministres des Affaires étrangères doit débattre d’un grand nombre de questions. La période actuelle est marquée par des problèmes affectant tant le voisinage oriental que méridional de l'Union européenne. Par conséquent, la question ici est bien concrète, à savoir nous devons éviter de nouveau l'escalade en Ukraine, créer les conditions propres à l'atteinte d'une solution politique et institutionnelle qui donnera une réponse à toutes les régions, à tous les groupes ethniques, à toutes les communautés religieuses, à tous les citoyens de l'Ukraine, car il est très important d'apaiser la tension dans les relations entre l'Occident et la Russie. Et une solution doit être trouvée qui serait conforme à la légalité internationale et répondra aux demandes et aux préoccupations des citoyens ukrainiens.
Il est également très important de consolider la trêve à Gaza, d'établir de nouveau le dialogue car il doit y avoir une solution à ce problème qui est la source de tous les problèmes dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du nord. Et, dans le même temps, nous devons à tout prix sauvegarder l'existence territoriale, l'intégrité territoriale et le statut d'Etat de l'Irak.
Le dénominateur de tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés dans ledit voisinage méridional - en Syrie, en Irak, en Libye - est la contestation des Etats existants. Le démantèlement, la tendance au démantèlement des Etats existants et au changement de la carte. Et cela se fait à travers la transformation d'une organisation terroriste, telle que l'ISIL en un soi-disant Etat terroriste. Cela en dit long et nous oblige à mettre en place une stratégie unique et cohérente face à ce phénomène. La déclaration faite par le Président Obama est impressionnante, à savoir que nous n'avons pas encore une stratégie globale face à ce phénomène djihadiste. Nous devons nous doter d'une telle stratégie. Une stratégie signifie que l'on doit avoir des priorités bien définies par rapport à nos ennemis et à nos alliés. Les alliés ne sont pas toujours des amis mais ils nous sont utiles en vue de faire face à la dynamique d'une telle situation qui ne doit pas devenir une habitude. La crise est une crise. Il ne s'agit pas d'une simple politique de routine dont on discute de temps en temps.
JOURNALISTE : Monsieur le vice-Premier ministre, hier soir vous avez eu l'occasion de vous entretenir avec le nouveau Président de la Turquie, M. Erdogan et le nouveau Premier ministre, M. Davutoglu.
E. Vénizélos : Ainsi qu'avec M. Cavusoglu, le nouveau ministre des Affaires étrangères qui était jusqu'à présent ministre des Affaires européennes.
JOURNALISTE : Avez-vous l'impression que la Turquie veut régler les problèmes qui préoccupent les deux pays?
E. Vénizélos : Comme j'ai affirmé hier, la Turquie, en raison de sa position géographique, fait partie de tous les problèmes et nous voulons qu'elle fasse partie du règlement de ces problèmes. Les relations gréco-turques dépendent fortement du règlement de la question chypriote, d'une solution juste et viable. C'est maintenant qu'on va voir si la Turquie est disposée et prête à faire les pas nécessaires. Nous sommes toujours disposés à engager un dialogue, les canaux de communication sont ouverts, le dialogue en tant que processus a sa propre signification mais, bien évidemment, les positions doivent être claires et nos objectifs, à mon sens, sont immuables, nationaux. Je pense que cela constitue un acquis de la Grèce d'après 1974. En d’autres termes, nous avons réussi, pour ce qui est des questions relevant de la politique étrangère, à avoir une position unique largement acceptée et soutenue au niveau social et politique.
September 1, 2014