JOURNALISTE : Monsieur le ministre, que signifie pour notre pays la décision du consortium Shah Deniz ?
Ε. VENIZELOS : Le choix du gazoduc TAP pour la liaison de la Mer Caspienne à l’Europe constitue une évolution particulièrement positive, non seulement pour la politique énergétique de la Grèce, mais aussi pour sa politique étrangère. Ce gazoduc fonctionne comme un facteur supplémentaire de stabilité et de sécurité dans notre région élargie et je pense qu’il donne une impulsion aussi bien aux relations gréco-turques, que gréco-albanaises. Par ailleurs, il met en avant le rôle de la Grèce, du point de vue géographique et politique, dans toute l’Europe du sud-est et notamment dans les Balkans occidentaux.
Certes, la dimension économique est très importante. Car il s’agit d’un gros investissement étranger direct, de l’argent est investi dans le pays, des emplois sont créés ainsi que de nombreuses occasions connexes. Et bien entendu, il confère une plus grande sécurité énergétique car nous avons de nouvelles sources d’approvisionnement et une autre voie de transit du gaz naturel.
Les avantages sont donc multiples et c’est un véritable vote de confiance qui a été donné à l’économie grecque réelle. Les sacrifices des Grecs sont nombreux, la crise est profonde et nous vivons six années de récession et trois années de mesures très douloureuses pour le peuple grec et ce n’est que maintenant que nous commençons à percevoir un point à l’horizon. Et c’est important. Cela correspond aux chiffres de la Grèce dans la région élargie et de manière générale en Europe.
Le rôle du ministère des Affaires étrangères dans cet effort était, pendant toute cette période, déterminant et je suis particulièrement heureux de constater que les résultats sont là.
JOURNALISTE : Diriez-vous que cette décision est importante pour l’économie du point de vue psychologique ?
Ε. VENIZELOS : Manifestement, comme vous le savez, l’économie est dans une large mesure une question de psychologie. Il est donc très important que le peuple grec reçoive des messages optimistes et des messages d’encouragement. Mais ici, il n’est pas question de mots, il est question d’argent qui est investi. Et la Grèce profite des avantages, elle ne dépense pas ses propres fonds, elle ne fait pas un investissement public propre. Il est question d’un gros investissement privé international qui profite à la Grèce du point de vue politique et économique.
June 28, 2013