J. KERRY: Je suis très heureux d’accueillir à Washington le ministre grec des Affaires étrangères, M. Vénizélos. Nous nous sommes rencontrés auparavant mais n’avons pas eu l’occasion de nous entretenir et c’est un plaisir pour moi de l’accueillir ici.
J’aimerais féliciter la Grèce pour l’exercice de la Présidence de l’UE et nous nous réjouissons à la perspective de notre coopération et de la continuité du cheminement vers la reprise économique. Nous savons que les choses ont été très difficiles. Des décisions difficiles ont dû être prises. Et d’un point de vue politique, ce n’est jamais facile. Ces choix ont été faits et je pense que la situation s’améliore.
Et nous souhaitons continuer à travailler dans ce domaine et poursuivre notre excellente coopération concernant la lutte contre le terrorisme, les Balkans, le Moyen-Orient. Et il est un grand nombre de questions pour lesquelles nous partageons des intérêts communs.
Je vous remercie monsieur le ministre.
Ε. VENIZELOS : Merci John pour cette aimable invitation. C’est pour moi une occasion particulière de m’entretenir avec vous, à quelques jours de l’ouverture officielle de la présidence tournante de l’Union européenne, du Conseil de l’UE.
Cette présidence, historiquement parlant, est la cinquième après l’adhésion de la Grèce à la communauté européenne et c’est une occasion unique pour la Grèce de montrer le visage d’un pays européen « ordinaire », celui d’un pays au-delà de la crise. Sans aucun doute, le problème de la Grèce le plus accru est la crise et la reconstruction nationale après cette douloureuse expérience et le problème du chômage.
Mais dans le domaine de la politique étrangère et de la politique de sécurité, la Grèce a toujours été un facteur de stabilité pour notre région, pour les Balkans occidentaux, la Méditerranée orientale. Et sur cette base, nous servons les mêmes valeurs, avons les mêmes points de vue et sommes en mesure d’organiser notre coopération ultérieure en tant qu’amis et alliés.
Je vous remercie vivement pour cette occasion.
J. KERRY: Je vous remercie beaucoup.
Déclarations du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Evangelos Vénizélos à l’issue de sa rencontre avec le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry (Washington, 17.01.2014)
Nous vous communiquons ci-dessous les déclarations du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Evangelos Vénizélos à l’issue de sa rencontre avec le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry :
« Avec le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry, nous avons eu l’occasion de nous entretenir longuement sur toutes les grandes questions internationales, bilatérales et européennes. Mon invitation à Washington, à quelques jours de l’ouverture officielle de la présidence grecque du Conseil de l’UE a été une bonne occasion de montrer le visage d’un pays « ordinaire » et non celui d’un pays en crise. Le visage de la Grèce qui est sur le même pied d’égalité du point de vue institutionnel que les autres pays de l’Union européenne et qui représente cette dernière en tant que présidence. Nous avons abordé les priorités de la présidence mais aussi des questions d’intérêt pour nos deux pays, dans tous les domaines, notamment la coopération commerciale, la protection des frontières et la lutte contre le terrorisme. Nous sommes alliés et nous le prouvons pour tous les grands dossiers difficiles.
Nous avons par ailleurs discuté de notre région élargie et des Balkans occidentaux, de la Méditerranée orientale et du Voisinage sud. Nous avons discuté de la perspective européenne de nos pays voisins que nous soutenons, à la condition qu’ils remplissent les conditions et modalités préalables. Nous nous sommes entretenus sur la situation qui prévaut actuellement en Turquie, les relations gréco-turques, la situation en Méditerranée orientale et bien entendu la grande question chypriote demeurée en suspens, une question qui doit être résolue de manière équitable, durable et conformément aux décisions du Conseil européen et de l’acquis européen, sur la base d’une personnalité juridique unique, d’une souveraineté unique et d’une citoyenneté unique. Toute solution devra être acceptée par le people chypriote, par les deux communautés – la communauté chypriote grecque et la communauté chypriote turque – au moyen d’un referendum.
Par ailleurs, nous avons abordé les grandes questions en suspens. Nous soutenons l’initiative de John Kerry au Moyen-Orient, bien naturellement, et nous proposons d’apporter notre aide, dans la mesure de nos capacités, pour toutes les questions afférentes à Genève II et à la Syrie. Nous voulons réellement que la situation se stabilise car nous sommes très près de cette région tourmentée du Moyen-Orient et d’Afrique du nord. Nous avons bien naturellement parlé de l’économie, je l’ai informé de la teneur de mes entretiens avec le ministre Lew. Le Secrétaire au Trésor américain a manifesté un vif intérêt pour les affaires économiques de la Grèce et m’a invité, en ma qualité de vice-Premier ministre et d’ancien ministre des Finances, à me concentrer sur les grandes questions : la reconnaissance des sacrifices du peuple grec, la mise en œuvre des réformes économiques, notre décision de ne pas appliquer des mesures budgétaires supplémentaires, celles-ci n’étant pas nécessaires et réalisables, et notamment la nécessité de confirmer la viabilité de la dette grecque. Et cela est lié à la stabilité d’un système bancaire grec qui est accepté au niveau international comme étant un système fort parmi les 130 banques systémiques européennes. Ainsi, mes deux réunions de ce matin, avec MM. Lew et Kerry, ont été axées sur des questions de fond et je m’en réjouis particulièrement car notre entretien avec M. Kerry a eu lieu à la fin, après avoir discuté avec M. Lew de l’économie et de toutes les questions de la présidence de l’UE avec les présidents des deux commissions : le sénateur Menendez qui préside la commission des Affaires étrangères et M. Royce, le président de la Commission des Affaires étrangères du parlement
January 17, 2014