N. KOTZIAS : Si j’avais su que l’intérêt de la presse aurait été aussi marqué, j’aurais invité Nikola tous les jours à Athènes.
En Ancienne République yougoslave de Macédoine, le nom le plus populaire est Nikolaos. J’ai donc le plaisir de souhaiter la bienvenue à Athènes, à Nikola Dimitrov et le remercier pour son invitation de me rendre de nouveau à Skopje pour poursuivre nos discussions d’aujourd’hui.
Nous sommes heureux de voir que le pays voisin a trouvé la voie de la stabilité et avons le sentiment qu’il peut avancer vers un nouvel avenir.
Nous sommes également heureux de constater les bonnes dispositions exprimées à tous les niveaux – par le Premier ministre également. Les bonnes dispositions ne remplacent pas les négociations, certes, mais elles les rendent plus faciles et humaines.
Nous saluons le progrès accompli par notre voisin du nord dans un très court laps de temps et sommes convenus avec mon homologue de l’ARYM que chaque partie prenne les meilleures mesures possibles pour le développement de notre coopération.
Nous avons, voyez-vous, mis en œuvre d’importantes mesures de confiance. Le pipeline de Thessalonique qui transportait, dans le passé, du pétrole de Thessalonique à Skopje a été nettoyé et aujourd’hui, il transportera des dérivés de produits pétroliers.
Nous discutons de la création d’un axe vertical de transport du gaz naturel à partir de notre pays vers leur pays. Par ailleurs, la ligne ferroviaire reliant Florina à Monastiri est en cours de construction et nous espérons que les travaux s’achèveront bientôt.
Nous nous sommes mis d’accord sur des échanges entre les académies diplomatiques. Il y a les relations qui se développent de manière stable entre nos universités, le commerce. Nous sommes convenus de soutenir l’organisation d’un forum d’affaires au deuxième semestre 2017 à Athènes, dont la promotion est assurée par la Chambre de Commerce.
De manière générale, nous sommes non seulement sur la voie de la mise en œuvre des mesures de confiance, mais aussi du développement de nouvelles mesures. Le ministre a proposé que nous prenions des mesures pour un meilleur échange, un échange plus systématique entre des jeunes personnes, une proposition qui a bien sûr été acceptée et nous avons proposé toute une série de mesures nouvelles qui viendront s’ajouter aux mesures de confiance existantes, qui contribueront à l’instauration de la confiance entre les deux pays, à une meilleure compréhension entre les deux peuples, à la promotion, de manière générale, de la stabilité et de la paix dans les Balkans.
J’ai adressé au ministre, M. Nikola Dimitrov, une série de propositions portant sur des coopérations et une participation à des initiatives internationales que nous avons prises, comme celle qui aura lieu la dernière semaine d’octobre sur la protection des communautés religieuses et culturelles au Moyen-Orient. Nous aurons par ailleurs, à partir de l’année prochaine, pour la première fois la présence à Rhodes de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine.
Saisissant l’occasion de cette rencontre, j’ai dit au ministre, Nikola Dimitrov – et j’aimerais le réitérer publiquement – que la Grèce est un fervent défenseur de l’intégrité territoriale du pays voisin, de sa stabilité et de sa souveraineté claire, de la non-ingérence de puissances tierces dans ses affaires internes et le conseil que je donnerais à toutes les parties est de ne pas essayer de s’impliquer dans notre relation.
Nous nous sommes positionnés – lorsque cela fut nécessaire – en défaveur l’imposition de sanctions au pays voisin et nous avons une politique claire, sans tergiversations.
Nous pensons que le développement des relations entre nos deux pays, l’instauration de la confiance, facilitera les discussions sur les problèmes en suspens et lorsque nous seront prêts et que la situation sera arrivée à maturité, nous les ferons.
Nous pensons que notre insistance – et celles des autres – à promouvoir une culture de consensus et d’entente dans les Balkans facilitera nos relations avec tous ces pays, mais aussi le développement d’une culture politique plus démocratique, plus européenne.
Nous savons et précisons que notre pays ami souhaite adhérer à toute une série d’organisations régionales et internationales. Nous pensons et sommes disposés à soutenir tout effort qui est le leur, à la condition bien sûr que soit résolue la question du nom. C’est la condition préalable et je pense que nous pouvons et devons œuvrer en faveur d’un bon compromis qui sera bénéfique aux deux parties. Que nous contribuions à faire comprendre à nos citoyens et à nos sociétés que nous avons beaucoup plus à y gagner si nous surmontons les obstacles historiques du passé, que si nous insistons à vouloir livrer des batailles qui sont sans issue.
La Grèce veut et a proposé dans le passé des solutions bien précises à ces problèmes qui perdurent toujours entre les deux pays. Mais dans le même temps, je souhaiterais souligner qu’indépendamment de tout cela, nos relations doivent se développer et l’amitié entre nos peuples grandir.
J’aimerais donner un exemple. Il y a eu très récemment cet incendie à Londres dans lequel des vies humaines ont été perdues et des biens détruits, qui a montré, par exemple, combien le rôle des sapeurs-pompiers était important. Samedi, pour la première fois, j’ai eu l’honneur de participer à l’inauguration de l’Ecole des officiers de sapeurs-pompiers à Kozani. La ville de Kozani est située à quelques kilomètres de la frontière entre les deux pays et d’ailleurs Ptolemaïs, où se trouve l’Ecole est à 60 kilomètres de la frontière.
Cette Ecole peut et doit – et je l’ai proposé à tous mes collègues de la région – valoriser la formation des officiers de sapeurs-pompiers de nos pays voisins qui ne disposent pas encore de système de formation similaire.
Nous avons beaucoup de choses à faire et nous ne le faisons pas pour servir quelqu’un en particulier. Je m’en tiendrais à mon exemple. Que font les sapeurs-pompiers ? Ils éteignent des incendies ? Qu’est-ce qu’un incendie ? C’est un de ces dangers qui peut très facilement revêtir un caractère mondialisé.
Lorsque le feu commence, il ne s’arrêt pas au bout de quelques kilomètres pour se dire « ici il y a des frontières » ! Il n’y a pas non plus de contrôle des passeports. Le feu passe les frontières et les détruit. Il est donc dans l’intérêt du peuple grec et du peuple voisin ainsi que d’autres pays – je me réfère à l’Albanie et au Monténégro, etc. – d’assurer la meilleure formation et la meilleure coordination possible pour pouvoir lutter et surmonter ces problèmes.
Les relations entre les deux pays, par conséquent, sont des relations dont le développement garantira la résolution de plusieurs problèmes contemporains qui revêtent un caractère supranational ou international.
J’aimerais encore une fois accueillir Nikola Dimitrov et lui dire : Bienvenue à Athènes qui te connaît et que tu connais. Il a lui-même une grande expérience des relations entre nos deux pays. En 2007-2008, il était lui-même négociateur et a représenté son pays dans notre dossier difficile.
J’espère que nous développerons nos relations de manière créative et que nous pourrons à l’avenir discuter de la question du nom afin de trouver une solution et faire ce qui doit être fait pour prouver la relation dynamique stratégique que nous pouvons avoir.
Nikola, bienvenue encore et merci d’avoir accepté mon invitation d’effectuer ta première visite officielle dans cette ville, dans ce ministère. Je te remercie de ce choix.
Ν. DIMITROV : Monsieur le ministre, cher Niko, je commencerais par dire d’emblée que je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous concernant la popularité du prénom Nikola, vu que je dois travailler encore plus durement pour que le nom Nikola soit plus populaire dans notre pays.
Tout d’abord, j’aimerais très sincèrement vous remercier. Je suis particulièrement honoré de votre invitation de visiter la Grèce et aussi de votre accueil très chaleureux. Nous avons eu une discussion très ouverte, une discussion en privé, mais aussi une très bonne discussion élargie en présence de nos délégations.
J’avais informé le ministre des priorités du nouveau gouvernement. Nous avons réussi à surmonter quelques années très difficiles, tout est derrière nous et nous sommes désormais déterminés et engagés quant à l’avenir. Indépendamment de la réalisation ou non de l’objectif d’adhésion à l’Union européenne, nous sommes déterminés à construire des liens forts dans notre pays et à renforcer l’Etat de droit, afin de développer une société qui servira les intérêts des citoyens et qui ne sera pas dans l’intérêt des politiques.
En ce qui concerne la politique étrangère. Les priorités de la politique étrangère sont de faire revivre le processus d’adhésion de notre pays à l’UE et à l’OTAN. Nous œuvrerons également dans le sens de devenir un meilleur voisin par rapport à tous nos voisins directs.
Je pense que la diplomatie a pour mission de résoudre des problèmes, d’ouvrir des portes, de bâtir des ponts et par conséquent ma première visite se fait en Grèce. J’étais aux Pays-Bas auparavant mais cela ne compte pas.
En entreprenant des actions précises, mon objectif est de créer une image positive dans la région. Nous ferons notre travail et nous aurons le regard tourné vers l’avenir. Je pense que nous, dans les Balkans, pouvons mieux réussir que maintenant et je continuerais de fournir des arguments et de soumettre des propositions précises. Je pendrais des actions précises, qui prouveront qu’il est dans l’intérêt de notre plus grand voisin du sud, qu’il est dans l’intérêt de tous que les négociations d’adhésion de notre pays à l’Union européenne débutent. Et je suis convaincu que vous avez toutes les capacités, vous avez les commandes entre vos mains. Et ces commandes peuvent être utilisées pour ouvrir la voie vers la clôture d’une question demeurée en suspens.
Bien entendu, je ne suis pas naïf, il s’agit seulement de notre première rencontre. La route devant nous ne sera pas simple, elle sera semée d’embuches. J’ai le sentiment que nous sommes engagés sur une voie difficile s’agissant de la résolution des problèmes qui se sont accumulés et nous devrons faire beaucoup plus pour les résoudre.
Je suis ici pour discuter de notre soutien. Savoir qui sera vainqueur et qui sera vaincu m’importe peu ; le message que je veux transmettre est que je demande le soutien du gouvernement grec. Ce dont nous avons besoin aujourd’hui est de maintenir l’élan, d’obtenir l’encouragement nécessaire poursuivre sur la voie que nous avons choisie, car depuis quelque temps nous n’avons pas suivi cette voie.
Nous voulons avoir des relations amicales avec votre pays. J’ai fait une bonne préparation, j’ai vu les mesures de confiance qui ont été d’ores et déjà mises en œuvre et avec la rencontre d’aujourd’hui, nous sommes convenus de prendre des mesures supplémentaires de confiance. Pas à pas, nous continuerons sur cette voie.
Nous avons également parlé des frontières et j’espère qu’à un moment donné à l’avenir il n’y aura pas de frontières, dans le sens classique du terme, si nous sommes des membres de l’Union européenne sur le même pied d’égalité.
Je termine ici et espère que vos questions ne seront pas difficiles, ni complexes.
Porte-parole : Nous allons prendre deux questions.
Journaliste : Bonjour M. Dimitrov et bienvenue à Athènes. J’aimerais vous demander la chose suivante : malgré une amélioration du climat entre les deux pays au cours de ces deux dernières années – ce à quoi ont contribué les mesures de confiance qui se sont bien passées des deux côtés – la société grecque a le sentiment que, de votre côté, est nourrie ou du moins était nourrie ces dernières années cette idéologie de l’irrédentisme. Une grande question pour la société grecque, avec les livres scolaires, les statues, les monuments et autres…
Je suis venu à Skopje, avec M. Kotzias, et je dois dire que cela est très impressionnant. À l’heure actuelle, vous avez exprimé votre volonté, en tant que nouveau gouvernement, de le changer. Pouvez-vous nous dire ce que vous avez l’intention de faire précisément ? Il y a des noms de rues, des noms d’aéroports, les livres… Comment avez-vous l’intention d’avancer ? Certaines de ces questions n’ont même aucun coût économique. Je vous remercie.
N. DIMITROV : Je vous remercie de votre question. Pour parler franchement, je dirais que nous ne sommes exposés au quotidien, très manifestement, à la discussion qui se déroule au sein de la société grecque, cette répétition incessante du mot « irrédentisme » est très étrange. Irrédentisme signifie vouloir obtenir quelque chose qui ne nous appartient pas.
Ce que j’aimerais dire est que nous nous concentrons sur nos frontières, nous voulons conserver notre pays. Nous sommes depuis longtemps dans l’attente, nous nous trouvons dans une région dont la situation n’est pas très bonne.
Je ne suis pas quelqu’un qui prêterait attention à des statues ou des noms. Toutefois, je pense que cela a miné nos relations et aidé ceux qui ne sont pas en faveur de bonnes relations entre les deux pays. Et ce sont des personnes qui ont tiré profit de cette question particulière.
Vous me posez des questions sur des mesures précises que nous avons l’intention de prendre. Permettez-moi de vous rappeler que cette rencontre est la première. Et lorsqu’on rencontre quelqu’un pour la première fois, on ne va pas tout de suite danser avec lui. Par conséquent, je pense que nous devons faire notre travail, faire davantage de rencontres. Toutefois, je pense que nous trouverons la voie pour envisager des questions qui nous écartent de notre objectif principal qui est le développement des relations entre nos pays.
Journaliste : Monsieur Kotzias. Vous avez très bien parlé de la nécessité de développer l’amitié entre les deux pays. D’un autre côté, le veto à Bucarest en 2008 était quelque chose que nous avons vécu comme un acte hostile. Par ailleurs, cet acte a provoqué une crise interne grave qui a menacé la sécurité de la région tout entière.
Si la Grèce s’intéresse réellement à la stabilité de la région et si la Grèce s’intéresse réellement à ce qu’il y ait un voisin du nord stable, alors pouvons-nous nous attendre à ce que vous nous souteniez ? Et vous accepterez que notre pays devienne un Etat membre de l’OTAN sous son nom provisoire ? Que les discussions se poursuivent entre nous afin que nous résolvions la dernière question ouverte entre nos deux pays ? Je vous remercie.
N. KOTZIAS : Je vous remercie de votre question. J’aimerais tout d’abord remercier, comme je le fais à chaque fois, l’interprète sans qui tout cela ne serait pas possible, sans ces personnes qui chaque jour effectuent un travail laborieux pour nous traduire. Parfois, leur traduction est meilleure l’original. Merci beaucoup donc.
Ensuite, je dirais que la Grèce souhaite que toute la région des Balkans occidentaux devienne membre – comme ils le souhaitent et non pas parce que nous le voulons – du système euro-atlantique. La question est de savoir dans quelle mesure ils le veulent. Car ils ne peuvent exiger de nous de le vouloir plus qu’eux.
De nous inviter à faire marche arrière, sans qu’ils ne fassent un pas en avant pour une question censée les intéresser plus que nous. Nous sommes intéressés certes, mais nous pensons que ces pays aussi s’intéressent. Lorsque les deux parties s’intéressent, nous devons trouver la voie de l’entente et des compromis.
En février 2015, j’ai dit à mes amis partenaires européens « N’adulez pas le pays ami, l’ARYM, de façon à ce qu’ils apprennent à ne pas faire de compromis et à ne pas parvenir à un consensus, car cela aura des répercussions au niveau interne », car le gouvernement d’alors transposera cette mentalité des relations internationale à niveau national.
Donc, la crise qu’a traversée le pays ami n’est pas due à Bucarest sinon la crise aurait due être provoquée en 2008. Mais en revanche, dans notre optique à nous, une des raisons qui a mené à la crise est que le gouvernement avait été formé – le gouvernement précédent et je l’ai déclaré publiquement, à l’époque précédente – pour ne pas faire de compromis, ne pas parvenir à des consensus et commettre l’erreur de faire du problème du nom, un problème d’identité et non un problème géographique.
En ce qui concerne l’ARYM, nous souhaitons que celle-ci devienne membre, dès lors qu’elle le souhaite, de l’Union européenne et de l’OTAN et comme je l’ai dit d’emblée, ce qui peut être fait tout simplement en trouvant un compromis à la question du nom et en allant tout de suite après à l’ONU signer notre nouvel accord, aller à Bruxelles et l’annoncer aux organisations internationales présentes.
J’aimerais toutefois préciser une chose : je pense, du point de vue officiel de mon pays et du pays de Nikola Dimitrov, qu’il n’y a pas eu d’actions qui pourraient être considérées comme étant hostiles. Actions, je dis, organisées et selon un plan précis. Maintenant, le comportement de l’une ou de l’autre personne est une autre histoire.
Il n’y a pas eu d’actions hostiles. Il y a eu le fait que chaque partie a défendu à sa manière ce qu’elle considérait comme un élément juste de sa politique étrangère. Moi, je ne perçois pas les points de vue ou les actions de la part de mes amis du pays voisin comme étant hostiles. Je vous prie donc de ne pas percevoir nos actions comme étant hostiles.
Nous avons des intérêts communs, des points de vue communs et nous devons investir dans cette communauté d’intérêts. La Grèce doit aider le pays voisin. Car la Grèce, malgré la crise qu’elle a traversée, est certes le pays le plus puissant des Balkans.
La puissance, à mon sens ne nous donne pas plus de droits, elle nous donne plus d’obligations. Le fort est celui qui doit veiller aux bonnes relations plus que l’autre.
J’espère que nous trouverons la voie et je consentirais tous les efforts nécessaires – moi personnellement et le gouvernement – en vue de trouver un compromis correct et bénéfique pour les deux parties et que nous puissions développer davantage nos relations.
C’est pourquoi je considère comme étant très important que nous ayons repris le fil avec Nikola qui porte le même nom que moi. Nous poursuivrons, de manière plus planifiée, la dernière semaine d’août à Skopje et merci encore pour cette invitation. Le dialogue et la disposition démocratique dont les deux parties sont animés est la meilleure garantie de pouvoir trouver une solution.
La discussion d’aujourd’hui n’a pas permis de résoudre des questions, mais l’ambiance est positive et nous avons donc le meilleur cadre possible pour discuter de ce dossier difficile.
Je remercie encore Nikola pour cette bonne ambiance et cette bonne disposition. Mais vous savez, la bonne disposition ne suffit pas ; elle est toutefois une bonne condition préalable à la résolution du problème. Je vous remercie, je remercie les interprètes qui ont fait un travail difficile. Je vous remercie.
Ν. DIMITROV : J’aimerais ajouter deux choses. Dans cette région – et je pense que nous avons besoin d’un peu de temps pour en prendre conscience – nous nous élevons ensemble et nous chutons ensemble.
Etant sur la voie ascendante, nous avons besoin d’aide et je suis certain qu’à un moment donné nous prendrons conscience du fait que cela est bien pour votre pays, notre grand voisin au sud et cela est bien pour la région et l’Europe tout entière.
Aujourd’hui, c’est un bon début. Je vous remercie.
June 14, 2017