Ν. KOTZIAS : Nous avons débuté aujourd’hui la rencontre entre moi-même et le vice-Premier ministre du pays voisin, Fatmir Besimi, avec lequel j’ai eu – et aurais lors du déjeuner – une discussion tout aussi amicale que constructive. J’ai exprimé mon soutien à la discussion des partis sous l’égide du Commissaire Hahn. Et comme chacun sait, nous disons toujours à nos partenaires européens que les voix réalistes et raisonnables, comme celles de M. Besimi, doivent être entendues en Europe avec la plus grande attention.
M. Besimi et moi-même avons discuté de nos rêves, de nos espoirs concernant les Balkans et notamment les Balkans occidentaux. Comment nous allons réussir à stabiliser encore plus et offrir plus de sécurité à notre région.
Nous avons commenté les discussions qui ont eu lieu et auront lieu autour de la question du nom.
Nous avons, par ailleurs, discuté des mesures de confiance. J’aimerais dire que ces prochains jours, notre Directeur politique sera à Skopje pour discuter de toutes ces questions.
Et à la fin du mois, je ferais une tournée dans les Balkans occidentaux, à Skopje également où nous poursuivrons les discussions débutées aujourd’hui.
Pour moi, avoir parmi nous Fatmir Besimi, un homme politique jeune et talentueux qui incarne plusieurs aspects des développements dans les Balkans, en tant que leader de la communauté albanaise dans le pays voisin, est un heureux événement. Et je le remercie beaucoup pour la discussion chaleureuse et ouverte que nous avons eue, avec honnêteté, une discussion qui créé des espoirs quant à la création d’une bonne base pour l’avenir des relations entre les deux pays voisins.
Fatmir, je te souhaite la bienvenue à Athènes et je me réjouis vivement de cette discussion.
F. BESIMI : Je vous remercie beaucoup. J’aimerais tout d’abord, vous remercier du fond du cœur pour l’accueil chaleureux qui m’a été réservé et pour la discussion tout aussi ouverte que franche qui a eu lieu entre amis.
Il s’agit d’une première rencontre – et vous allez sans doute être surpris du fait que je me réfère à des amis – mais les voisins ne peuvent qu’être de bons amis. Nous avons eu une discussion franche sur les questions liées aux Balkans occidentaux, qui concerne notre avenir commun pour la paix, la stabilité, la prospérité et les valeurs de la démocratie et de l’Etat de droit, de la liberté de circulation et d’expression. Nous avons discuté non seulement de cette vision, mais aussi de la façon dont cette vision pourra être concrétisée.
Par ailleurs, j’ai constaté avec joie que nous avons eu l’occasion de discuter également des questions demeurées en suspens. Nous sommes convenus du fait qu’il y a possibilité de résoudre ces questions. Par le biais de la coopération, des relations de bon voisinage et de coexistence à l’avenir dans la même famille, la communauté euro-atlantique.
J’ai également eu l’occasion de discuter de la proposition sur les mesures de confiance et de la question relative à la résolution du nom. Ces idées sont les bienvenues, tout comme votre initiative de visiter notre pays et les autres pays de la région. Comment pouvons- nous imaginer résoudre les questions en suspens sans discussions ? C’est la raison pour laquelle j’apprécie vivement, mon cher collègue, et si vous me le permettez, dans l’esprit de notre rencontre d’aujourd’hui, mon cher ami, votre initiative et j’espère qu’à Skopje le même accueil chaleureux vous sera réservé.
J’aimerais vous dire qu’aujourd’hui, nous avons discuté de la question de l’élargissement de l’Europe aux Balkans occidentaux. Cela apportera la paix et la stabilité dans la région sur la base de l’Agenda de Thessalonique de 2003. Et les conclusions des ministres pendant la Présidence hellénique le confirment. Tout comme ce que je viens d’entendre du ministre des Affaires étrangères, qui a envoyé un message clair, à savoir qu’il y a la possibilité pour mon pays et notre région de suivre la voie euro-atlantique.
Je voudrais encore une fois vous remercier chaleureusement de cette occasion que vous m'avez offerte, et, de plus, pour ce qui est des éléments concrets relatifs à notre coopération bilatérale, de l'excellent travail accompli à ce jour sur la coopération transfrontalière. La somme de 10 millions d'euros a été d'ores et déjà utilisée pendant la période 2013-2015 dans le domaine de l'entrepreneuriat et maintenant nous avons mis en place un nouveau programme, l’« IPA 2014-2020» dans le cadre duquel seront affectés plus de fonds à cette coopération.
Je parle du jumelage de villes et d'autres moyens qui nous permettront de valoriser l'expérience de l'administration grecque, l'expérience que nous avons acquise à travers notre interaction avec les instances européennes et que nous avons utilisée dans la réalisation d'autres programmes. Par conséquent, nous avons la possibilité de coopérer et de mettre en œuvre de mesures de confiance dans le cadre de notre relation, car il existe une base solide nous permettant d'aller dans ce sens.
Il existe une coopération économique importante et substantielle, il existe des investissements. Nous devons soutenir cette coopération et renforcer les liens existants dans le domaine économique ainsi que social, dans l'intérêt de notre coopération future dans le cadre de la famille de valeurs élargie, de la famille euro-atlantique et des valeurs économiques de la liberté et de la mobilité.
JOURNALISTE: Une question pour M. Kotzias: Vous avez parlé de mesures de confiance. Pourriez-vous nous donner un exemple précis à cet égard, à savoir un exemple de ces mesures figurant dans la liste y relative et nous dire s'il y a une convergence de vues? Merci.
N. KOTZIAS : Merci pour votre question. J'espère que ladite liste sera publiée à Skopje après la discussion qui y sera tenue entre nos directeurs politiques.
Malgré le fait que j'aie voulu vous donner des exemples, je pense qu'il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, car nous devons d'abord nous mettre d'accord sur ces mesures. Et comme j'ai coutume de dire, il est préférable de ne pas aborder des questions qui font l'objet d'une négociation en cours.
La seule chose que je puisse vous dire est qu'à l'issue des trois réunions que nous avons tenues à Budapest, à Riga et à Antalya avec mon homologue, le ministre des Affaires étrangères du pays voisin, nous avons chacun élaboré une liste de propositions et avons constaté qu'il existe, en majeure partie, une convergence de vues.
Toutefois, tant l'une que l'autre partie doivent encore donner quelques précisions supplémentaires. A savoir, il faut voir ce que chacun entend par convergence de vues sur des dossiers précis. En outre, pour ce qui est de certaines mesures, j'ai demandé à la Commission européenne, à M. Hahn qui est le commissaire compétent en la matière, de nous assister, afin de mettre en place des programmes qui pourraient être, si cela est possible, financés par l'Union européenne, dans le cadre d'un éventuel et réel accord, je l'espère, sur des mesures de confiance. Je pense avoir donné beaucoup d'informations, mais j'en ai gardé aussi quelques-unes pour mon voyage.
JOURNALISTE: Monsieur Besimi, pensez-vous qu'après Koumanovo et l'instabilité politique qui existe dans votre pays actuellement, et avec la médiation de M. Hahn, votre visite en Grèce sera décisive, elle pourra aider votre pays?
FATMIR BESIMI: Merci pour votre question. Bien évidemment, cette visite en Grèce contribue dans ce sens, et sans prendre en considération les événements survenus dans mon pays. Aujourd'hui, je dois dire, vu la situation politique, je suis plus optimiste par rapport à la semaine dernière.
Lundi, un accord a été conclu entre les dirigeants politiques sur la façon dont nous devons procéder en vue de sortir de cette situation, dans l'intérêt de la stabilité politique, ainsi qu'un accord sur l'accélération des réformes, ce qui influera de manière positive sur la perspective euro-atlantique de notre pays.
C'est ainsi que je vois cette visite et j'espère que celle-ci reflètera l'esprit dans lequel se sont déroulées nos discussions avec mon collègue, M. Kotzias, mon cher ami Nikos. Car, lorsque nous parlons de relations de bon voisinage, chacun doit donner l'exemple en faisant preuve de respect mutuel et non pas seulement de son intention d'adopter de mesures de confiance. Comme votre ministre l'a affirmé, nous sommes en train de consentir un effort en vue de promouvoir la cohésion sociale ainsi que ce dossier dont nous sommes en train de discuter ici, c'est-à-dire, les mesures de confiance.
Par conséquent, je pense que ma visite ici contribue à l'atteinte de cet objectif: à l'instauration de la confiance, non seulement au niveau interpersonnel, mais aussi au niveau de la société et à celui des relations de bon voisinage. Merci.
June 5, 2015