Déclarations conjointes du Vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères Evangelos Vénizélos et du Président du Parlement européen, Martin Schulz

Déclarations conjointes du Vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères Evangelos Vénizélos et du Président du Parlement européen, Martin SchulzE. Vénizélos : Je suis très heureux d’accueillir, comme toujours, le Président du Parlement européen, mon cher ami et collègue, Martin Schulz.

M. Schulz, une personnalité européenne de grande envergure, a été choisi par le Parti socialiste européen pour occuper les fonctions de Président de la nouvelle Commission européenne. La Commission européenne qui résultera des élections de mai, lors desquelles sera décidée la nouvelle composition du Parlement européen.

En ma qualité de président du PASOK, je suis particulièrement heureux d’avoir co-signé la proposition de candidature de Martin Schulz au poste de nouveau président de la Commission européenne. Si nous voulons une nouvelle Europe, une Europe progressiste, une Europe à l’écoute des sociétés, à l’écoute des citoyens européens et notamment des jeunes chômeurs, la nouvelle Commission européenne doit être dirigée par Martin Schulz.

Notre grand problème, pendant toutes ces années de crise, était et est que nous avons affaire à une Europe conservatrice, une Europe qui ne peut pas prendre les grandes initiatives nécessaires pour surmonter la crise.

Nous avons eu l’occasion de discuter, avec M. Schultz, d’une très grande initiative d’ordre institutionnel. Le Parlement européen a d’ores et déjà décidé d’inviter la troïka, devant le comité compétent et devant la réunion plénière, afin que celle-ci puisse expliquer la façon dont elle a géré les programmes des pays en crise, des pays du sud européen, avec comme exemple caractéristique bien entendu, l’évolution du programme grec.

Si nos partenaires institutionnels nous réservaient un traitement différent, on aurait eu, bien évidemment de meilleurs résultats. Et, en dépit de cela, nous sommes à deux pas de la sortie de la crise et nous sommes bien conscients combien cela est difficile et dur pour le peuple grec, mais nous devons avancer car maintenant, grâce aux sacrifices du peuple grec, nous avons rempli toutes les conditions pour aller au bout de ce chemin semé d'embûches et, malheureusement, incontournable. Il n'existe pas de plan b.

J'ose espérer que cette participation active du parlement européen se poursuivra. Il n'est pas possible que la zone euro, l'Eurogroupe et la Troïka fonctionnent en dehors du cadre démocratique, institutionnel de l'Union européenne, sans la participation directe du Parlement européen.

Et, bien entendu, la Commission européenne doit restaurer son rôle institutionnel, car celui-ci a été affaibli, en raison de la mise en place de la Troïka.

Le troisième élément est la volonté de M. Schulz et cela montre combien il est important qu’une personnalité politique d'une telle envergure soit élue à la tête de la Commission européenne. D'initiatives concrètes, notamment financières, visant au renforcement de l'économie réelle grecque et des investissements doivent être prises à tous les niveaux à travers les fonds communautaires existants.

Quand de parle d'investissements, je n'entends pas par cela seulement les grands investissements, mais toute la gamme d'investissements y compris ceux des petites et moyennes entreprises. Et, bien évidemment, il est très important de poursuivre les initiatives visant à sauvegarder la cohésion sociale, à contenir le chômage et notamment le chômage des jeunes à travers la valorisation pratique et rapide des ressources du Fond social européen.

Le contenu de notre discussion a été par conséquent bien concret, optimiste et exigeant et constitue une très bonne introduction aux discours que prononcera Martin Schulz devant toutes les sociétés européennes et tous les peuples européens, en sa qualité de candidat du Parti socialiste européen à la présidence de la Commission européenne.

Μ. Schulz: Je vous remercie beaucoup. Je te remercie beaucoup pour tes chaleureux propos et notamment pour ton soutien personnel sans faille à l'atteinte de mon objectif de devenir candidat des sociaux démocrates à la présidence de la Commission européenne. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour instaurer la confiance de tous les citoyens européens à l'égard de l'Union européenne.

Force est de souligner que les élections européennes ne concernent pas le parlement hellénique ni celui de l'Allemagne. Elles concernent le parlement européen et par conséquent nous sommes déterminés à mener une campagne à caractère purement européen. C'est pourquoi, nous devons discuter de la manière dont nous pourrions parvenir à une nouvelle plateforme de réformes qui sera mise en avant en Europe et en Grèce.

Comme mon collègue, M. Vénizélos l'a affirmé, le fait que la Troïka devra s'expliquer devant la Commission des Affaires économiques du Parlement européen constitue un grand progrès, une obligation imposée par le Parlement européen.

Car il n'est pas possible que la Troïka se présente comme une force anonyme et influe sur la vie quotidienne des citoyens dans nombreux Etats de l'Union européenne hommes, sans avoir l'obligation de rendre compte de ses actions. C'est pourquoi, nous insistons sur la question de l'obligation de justification des actions menées.

Et ma troisième remarque - sur laquelle j'insisterai - est que les peuples, les gens du commun ont besoin de la confiance non seulement de la confiance entre les parties, mais de la confiance en nous-mêmes aussi. Aujourd'hui, la bourse grecque affiche pour la première fois une tendance à la hausse.

Le peuple grec a fait d'énormes sacrifices et ceux-ci doivent conduire à des résultats. Je pense donc que les investisseurs commencent à retrouver leur confiance à l'économique grecque. C'est pourquoi nous devons prendre à ce stade toutes les mesures nécessaires pour renforcer l'économie grecque.

Bien évidemment, la confiance apportée de l'extérieur ne suffit pas. Il faut que le peuple grec lui même ait de la confiance en lui et les Grecs doivent voir qu'il y a des progrès dans un domaine bien concret.     Je veux que des mesures soient prises dans les plus brefs délais pour lutter contre le chômage des jeunes en Grèce.

Je pense que les parents sont prêts à faire des sacrifices s'ils voient que cela sera au profit de leurs enfants. Car les parents ne consentiront pas au sauvetage des banques, si cela n’est pas au profit de l’avenir de leurs enfants.

Par conséquent les ressources prévues par l'Union européenne pour le financement, entre autres, des fonds structurels et du fond régional, doivent être encaissées dans les plus brefs délais pour lutter contre le chômage des jeunes.

Mais le programme le plus important que nous sommes appelés, entre autres, à mettre en place en Grèce, porte sur le règlement du problème du resserrement de crédit auquel sont confrontées les petites et moyennes entreprises.

Avec mon collègue, Vénizélos, j'ai discuté de toutes ces questions et bientôt je m'entretiendrai avec des représentants du milieu d'affaires de la Grèce. Et chaque fois que j'ai l'occasion de le faire, je constate que les hommes d'affaires grecs ont des idées brillantes et ils veulent créer des emplois mais à la condition qu'ils aient accès à l'octroi de crédits. C'est pourquoi je pense que la première et la plus urgente mesure qu'il faut prendre est d’octroyer des crédits aux entreprises.

Je vous remercie.

November 4, 2013