Déclarations conjointes du vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères E. Vénizélos et de la ministre des Affaires étrangères d’Italie, Federica Mogherini (Rome, 28.02.2014)

declarations-du-vice-premier-ministre-et-ministre-des-affaires-etrangeres-venizelos-et-de-la-ministre-des-affaires-etrangeres-ditalie-federica-mogherini-rome-28022014F. MOGHERINI : Il s’agit de la première visite officielle que je reçois ici, dans le cadre de mes nouvelles fonctions de ministre des Affaires étrangères d’Italie. Et cela n’est pas un hasard car mon bon ami, Evangelos Vénizélos est le ministre des Affaires étrangères de la Grèce, le pays qui exerce la présidence de l’UE au cours de ce semestre. Et notre intention était d’envoyer un message fort, à travers nos déclarations d’aujourd’hui, afin de montrer notre volonté de coordonner nos travaux dans le cadre de la présidence de l’Union européenne. Notre agenda est commun à bien des égards. Nous aurons également l’occasion d’aborder cette question. Mais avant tout, nous voulons travailler sur un agenda de politiques européennes, qui pourra surmonter les mesures qui ne visent qu’à lutter contre l’austérité et sera davantage axé vers les investissements, la croissance, la création d’emplois, notamment parmi les jeunes.
Notre deuxième priorité est de nous pencher sur notre voisinage, la Méditerranée. Mais avant tout, nous serons à Rome, ensemble, la semaine prochaine, avec d’autres collègues, à l’occasion de la conférence sur la Libye que nous accueillerons ici, en Italie, jeudi prochain. Et il est très important pour nous de faire part de notre engagement au niveau international, au niveau européen, mais aussi au niveau américain concernant la situation en Libye et la Méditerranée. Cette question ne préoccupe pas seulement les pays du sud européen, mais l’Europe tout entière. Cette question doit préoccuper l’ensemble de l’Europe et la communauté internationale. Et nous oeuvrerons de concert cette année afin que tout cela puisse devenir réalité. Nous n’avons pas seulement discuté de la Libye, nous avons discuté de la crise en Syrie. Et de la nécessité de mettre en œuvre une action commune. Et enfin, j’aimerais dire deux mots sur l’autre question abordée, une question d’importance majeure qui nous préoccupe ces derniers jours, ces dernières semaines. Et je veux parler de la situation en Ukraine. Nous avons discuté des dernières évolutions dans ce pays. Nous avons également discuté de la déclaration conjointe des ministres des Affaires étrangères de la Pologne, de l’Allemagne et de la France, publiée il y a quelques heures. Et à cet égard, nous aimerions dire que nous soutenons pleinement cette déclaration conjointe, notamment en ce qui concerne la formation d’un gouvernement de transition en Ukraine et la nécessité pour ce gouvernement de relever les défis de façon participative. Nous sommes convaincus – selon les termes de la déclaration et nos propres termes – que la stabilité politique et les réformes en Ukraine nécessitent un large consensus et le soutien de toutes les parties concernées, sans exception aucune. Nous estimons que ces mots sont très importants et notamment en ce qui concerne les évolutions en Ukraine de ces dernières heures. Nous sommes d’accord avec nos collègues et déclarons que nous sommes fortement préoccupés par les tensions qui agitent le pays et que toute action nécessaire doit être prise pour désamorcer les tensions dans la partie Est et promouvoir les pourparlers entre les parties concernées. Nous déclarons notre soutien à la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays. Nous pensons que l’Europe doit agir pour essayer de stabiliser la situation en Ukraine et notre responsabilité commune est de garantir le dialogue politique avec la participation des partenaires concernés, avec en premier lieu la Russie. Je passerais maintenant la parole à mon ami et collègue et je répondrai par la suite à vos questions. Je vous remercie.

Ε. VENIZELOS : Il s’agit de notre première rencontre officielle depuis que Mme Mogherini a assumé les fonctions de ministre des Affaires étrangères d’Italie et j’espère que ce sera de bon augure pour l’avenir et un mandat réussi de Mme Mogherini.

Cette rencontre est pour moi une très bonne occasion d’exprimer, cette fois-ci publiquement et officiellement, mes vœux à Mme Mogherini et au nouveau gouvernement italien.

Le premier point abordé lors de cette rencontre a été la coordination des deux présidences successives, de la présidence grecque au premier semestre et de la présidence italienne. L’année 2014 est une « Année méditerranéenne » et nous pouvons réaffirmer notre volonté de partager le même agenda quasiment, les mêmes priorités européennes.

Tout d’abord, la nécessité de croissance, de créer de nouveaux emplois ainsi que le maintien, l’amélioration de la dimension sociale de l’Union européenne. Car il est de notre devoir de présenter une nouvelle narration européenne, notamment pour la nouvelle génération d’Europe. L’Europe ne doit pas être associée aux politiques d’austérité et au chômage, mais à des valeurs tout aussi importantes qu’attrayantes et à un niveau de vie élevé.

La deuxième priorité commune est le renforcement de la gouvernance économique au niveau de l’Union européenne et de la zone euro. L’union bancaire est l’élément le plus tangible de ce dossier. Nous sommes en mesure de présenter quelques résultats tangibles car il est de notre devoir de parachever le processus d’approbation de l’accord intergouvernemental pour le mécanisme de résolution unique.

Notre troisième priorité est la protection des frontières européennes. En tant que pays méditerranéens, la Grèce et l’Italie connaissent très bien lesdits flux migratoires, la pression, notamment aux pays côtiers. Le principe de répartition des charges est très clair et non une simple figure de rhétorique. Et notre volonté commune est de prendre toutes les initiatives politiques nécessaires pendant ce semestre et notamment pendant le deuxième semestre de la présidence italienne.

La quatrième priorité horizontale est ladite politique maritime intégrée de l’Union européenne. Comme vous le comprendrez, cela est crucial pour la création d’emplois, tant en Grèce qu’en Italie. Notre mer commune, la Méditerranée, offre toujours de grandes possibilités pour la pêche, les sources d’énergie renouvelables et l’application de la Convention des Nations Unies pour le droit de la mer. Cela est très important pour la création de nouvelle opportunités, comme par exemple, l’Initiative commune Adriatique – Ionienne.

Il y a quelques semaines, à Athènes, pendant la rencontre interministérielle de l’Initiative Adriatique – Ionienne, un nouveau point a été soulevé, à savoir la promotion de cette idée attractive pour la région élargie ionienne et adriatique.
Le nouveau gazoduc, le gazoduc trans-adriatique TAP offre un champ de coopération très important. Et notre idée est d’organiser, à Thessalonique, la dernière semaine d’avril, une nouvelle conférence ministérielle avec la participation des ministres de l’UE ainsi que des ministres des Affaires étrangères des six pays des Balkans occidentaux, afin de renouveler l’ « Agenda Thessalonique 2003 » pour l’élargissement de l’Union européenne à travers le parcours euro atlantique des pays de la péninsule balkanique. Et pendant la conférence, nous aurons l’occasion d’organiser également, une plus petite conférence portant notamment sur les perspectives du gazoduc trans-adriatique TAP.

Enfin, pour ce qui est des grandes questions mondiales, comme la situation en Ukraine, notre position est manifestement convergente. Le problème est de soutenir un gouvernement de transition inclusif en Ukraine. Il y a la nécessité d’avoir un gouvernement ayant la capacité réelle de soutenir l’ordre public, de protéger la sécurité de la société ukrainienne, de protéger l’indépendance et l’intégrité territoriale du pays, de protéger toutes les forces régionales et les visions du pays. Car le terme inclusif ne revêt pas seulement une dimension politique ou sociale, mais aussi régionale et ethnique.

Cela est très important également pour la communauté grecque en Ukraine. Comme vous le savez, il existe une communauté grecque, de plus de 100 000 membres et cela est très important pour nous.

La déclaration récente de nos trois homologues allemand, polonais et français est un très bon point de départ. Permettez-moi de souligner à nouveau la dernière déclaration faite à Kiev cette semaine par la Haute Représentante Mme Ashton. La présidence grecque est prête à prendre toutes les initiatives nécessaires, en accord avec l’ordre institutionnel et juridique européen.

Et bien entendu, nous gardons une ligne de conduite commune et coopérons avec la prochaine présidence italienne sur la question de l’Ukraine et de la Syrie. La destruction de l’arsenal chimique est une question sensible et notre intérêt commun est de respecter pleinement et sans exceptions l’environnement maritime méditerranéen. C’est notre devoir mondial commun.
En ce qui concerne la Libye, je tiens à exprimer de nouveau mes remerciements pour l’invitation adressée par l’Italie pour la participation à la conférence internationale à laquelle je suis bien entendu prêt à participer. Car la Libye est une question régionale et mondiale préoccupant non seulement l’Italie mais aussi la Grèce, qui est un pays voisin, un allié et un partenaire de l’Italie.

Madame la ministre, je vous remercie encore pour votre accueil et réitère mes vœux pour vous, votre gouvernement et la nouvelle direction politique du ministère italien des Affaires étrangères. Tous mes vœux de succès.
JOURNALISTE : Une question pour les deux ministres. Madame la ministre, vous avez parlé de la nécessité de surmonter l’austérité politique et économique et c’était votre première déclaration au parti. J’aimerais comprendre comment, de quelle façon et en passant par quelles étapes et j’aimerais poser la même question à M. Vénizélos.

F. MOGHERINI : Ce que j’ai dit, c’est que nous essayerons, de toutes nos forces d’abord, de procéder aux réformes internes dont a besoin l’Italie, tant au niveau institutionnel qu’au niveau économique. Tout ceux qui suivent la politique italienne en savent plus qu’à la période à laquelle nous avons discuté de ces questions. Notre objectif est d’utiliser cette fiabilité et de proposer, pendant notre présidence, au deuxième semestre de cette année, en accord avec la présidence hellénique, et non pour aborder de nouveau les critères, les paramètres dont nous sommes convenus ensemble lors des années précédentes, mais de proposer à l’ensemble de l’UE que nous aurons sans doute besoin tous ensemble de plus de flexibilité au fur et à mesure que nous interpréterons ces paramètres.
Nous avons besoin de plus d’investissements, nous avons besoin de passer d’une politique d’austérité à une politique d’investissements. Et pour y parvenir, nous devrons suivre les paramètres et corriger cette flexibilité dans l’interprétation de ces paramètres. Cette interprétation est notre proposition à l’UE et d’après ce que je sais, cela est en ligne avec ce qu’essaie de mettre en œuvre la présidence ces mois-ci.

E. VENIZELOS : En Grèce, après 4 années très difficiles, et grâce aux sacrifices du peuple grec, nous sommes maintenant en mesure de montrer à tout le monde un résultat budgétaire impressionnant. Un excédent primaire après des années de déficit primaire et budgétaire. L’excédent primaire grec, le meilleur en UE, et sans doute au niveau international, est la preuve tangible de notre réussite en matière d’ajustement budgétaire. Maintenant le moment est venu de nous concentrer sur l’économie réelle et sur la possibilité de financer de nouveaux investissements, de nouvelles idées. La première chose – et la plus importante – est que nous sommes maintenant en mesure, à travers la distribution de l’excédent primaire de soutenir des groupes sociaux vulnérables, dans le but de corriger certaines mesures difficiles au cours de la dernière période d’ajustement budgétaire.
En ce qui concerne les changements structurels. La Grèce est maintenant en mesure de présenter une coupe des dépenses publiques très impressionnante, notamment dans le financement de l’Etat grec et du secteur public grec. En tant que pourcentage entre les dépenses et le PNB, le volume du secteur public grec compte parmi celui des quatre ou cinq plus petits Etats européens. C’est réellement un exploit avec dans le même temps un marché du travail totalement différent, un système d’assurance totalement différent et avant tout une mentalité de l’administration publique totalement différente. Car tout le monde en Grèce a besoin d’un pays, d’un pays européen au service du simple citoyen, au service de la croissance et de la création d’emplois. Mais c’est notre situation nationale et notre priorité nationale au niveau de la Présidence hellénique.
Et notre position est totalement en ligne avec les déclarations de Madame Mogherini. Il est de notre devoir européen, de notre devoir européen historique de proposer un projet différent, plus intelligent, plus flexible, plus pratique pour l’avenir de l’Europe. Car trois mois avant les élections européennes, chaque gouvernement, chaque pays, chaque parti politique a le devoir de faire revivre le rêve européen, la vision européenne. Reparlons des valeurs européennes. Reparlons de l’Europe de la démocratie, de l’Europe des droits du citoyen, de l’Europe de la réciprocité, sans phénomène nationaliste. Et qui plus est sans de nouveaux mouvements d’euroscepticisme.

JOURNALISTE (Italien) : En ce qui concerne l’affaire de l’Europe, cette continuité entre deux Etats de l’espace maritime euro méditerranéen est une bonne chose mais j’aimerais savoir s’il y a des indications permettant de dire que cette politique pourrait atteindre ses objectifs à la fin de l’année compte tenu de la position de nos partenaires en Europe. Telle est la première question. Avez-vous des indications permettant d’affirmer la réussite de notre politique ? Et une deuxième question, brève, pour notre ministre. Depuis 40 ans, l’Italie n’a pas exercé la Présidence du Parlement européen, allons-nous y arriver ?
F. MOGHERINI : La première question est liée à la seconde je suppose. Alors allons-nous réussir – ou non – dans ce sens, à savoir plus de croissance, plus d’investissements, plus d’emplois, notamment pour les jeunes, cela dépendra en grande partie des citoyens européens. Pendant la période allant d’aujourd’hui jusqu’à la présidence italienne, il y a les élections européennes. Et je dirais que tout cela dépend des électeurs en Europe qui accorderont leur vote à l’une ou l’autre majorité au Parlement européen. Cela dépend de la nouvelle Commission, cela dépend bien entendu également du Conseil européen. Cela étant, le moment où nous voterons pour le Parlement européen n’est pas une simple formalité, mais un élément susceptible de changer les politiques de l’Union européenne.
Je ne suis pas sure que ce message ait été clairement compris en Italie, jusqu’à maintenant. J’espère que ces prochaines semaines la discussion se déplacera des questions plus internes aux enjeux réels aux élections européennes. Car ce que voteront les citoyens aux élections européennes en mai, fera réellement la différence pour ce qui est de ces politiques. Ma réponse est donc que les indications que nous avons aujourd’hui sont certes positives, car je dirais que les deux présidences de cette année ont la même approche. D’aucuns pourraient rétorquer qu’il s’agit de deux pays du sud, mais moi je dirais que nos pays ne sont pas des pays du sud, ce sont des pays européens. Je pense qu’il est temps d’arrêter de vouloir déterminer nos pays du point de vue géographique ou de la taille, il est temps de nous déterminer en tant qu’Européens, un point c’est tout.

Et nous sommes deux pays importants de l’UE, qui pensent que nous devons aller de l’avant maintenant. Il est vain de juger ce qui a été fait dans le passé, il faut définir en commun ce qui doit être fait à l’avenir. Et l’impression que j’ai, est qu’il peut y avoir une nouvelle prise de conscience de la part de nos partenaires au sujet de la nécessité d’aller de l’avant, dans le sens de la croissance et des investissements surtout. Une plus grande flexibilité est sans doute nécessaire pour comprendre le mode d’utilisation des moyens dont nous disposons d’ores et déjà. Je suis par conséquent, assez optimiste, mais là encore je dirais que ce sont les peuples qui ont le dernier mot, ce sont eux qui iront voter aux élections européennes de mai. La deuxième question était en rapport avec le Président du Parlement européen ? C’est quelque chose que l’on verra.
E. VENIZELOS : Juste une indication complémentaire. Le problème récurent au niveau de la politique européenne est toujours de faire le lien entre d’une part la volonté politique, la formulation politique, et d’autre part les mesures pratiques, matérielles et tangibles, qui sont nécessaires à l’application pleine et entière de certaines déclarations très importantes, attrayantes et respectueuses de la société. Et pour ce stade crucial, nous avons toujours besoin des mécanismes nécessaires. Nous avons besoin d’outils économiques, des ressources nécessaires, d’une approche moins bureaucratique et plus politique de la part de la Commission européenne et des autres organisations et services européens. Et bien entendu, nous avons besoin d’un système bancaire réellement européen, prêt à participer à l’économie réelle au moyen des investissements, de la création d’opportunités de nouveaux emplois, notamment parmi la jeune génération.

JOURNALISTE : Compte tenu des derniers développements (en Ukraine), combien le scénario négatif et lugubre de la partition du pays est-il probable ? Cette question est adressée aux deux ministres. Merci.
F. MOGHERINI : Si j’ai bien compris, la question concerne la division du pays ? C’est exactement le scénario que nous essayons d’éviter. C’est le pire des scénarios. Et c’est pourquoi nous soutenons la déclaration conjointe de nos trois collègues, afin de la renforcer, car nous pensons, du moins c’est mon avis – tout en ayant auparavant discuté de cette question – je pense que notre approche est la même. Nous pensons qu’il n’y a d’autre solution qu’un dialogue politique élargi sur la crise en Ukraine. Et notamment en tant qu’Européens, nous devons consentir un effort politique, diplomatique et institutionnel, pour que la voie du dialogue politique participatif puisse porter ses fruits dans les prochains jours, les prochaines heures. Et après les consultations que j’ai eues au cours de cette journée et demie passée avec la plupart des collègues européens, mais aussi américains et russes, je peux dire que tous comprennent bien que c’est la seule voie possible et viable à suivre.
E. VENIZELOS : La position européenne sur la question ukrainienne est très claire. La protection de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du pays est notre première priorité ainsi que la protection de la sécurité et de l’ordre public pour chaque citoyen, en association avec les garanties nécessaires concernant la participation de toutes les forces politiques, sociales et régionales. Un deuxième problème d’importance cruciale pour l’Ukraine est la lutte contre la crise économique et budgétaire actuelle pour éviter ladite faillite désordonnée. Car une telle faillite n’est pas seulement budgétaire et économique, c’est une faillite institutionnelle, démocratique et sans doute ethnique et nationale.
Le devoir de l’Europe, de la communauté internationale en coopération étroite avec les Etats-Unis, avec la Fédération de Russie est de proposer et de mettre en œuvre un plan très précis et tangible concernant la situation très dangereuse et fragile et de ce point de vue la présidence hellénique actuelle du Conseil de l’UE en coopération avec la Haute Représentante est prête à participer à toutes les consultations nécessaires afin que puisse être présenté, lors du prochain Conseil « Affaires générales » de l’UE, un plan précis visant à remédier à la crise économique en Ukraine.

JOURNALISTE : Je me demande si vous avez examiné la question de l’Egypte car le ministère italien des Affaires étrangères a édicté aujourd’hui une consigne aux voyageurs sur les régions touristiques les plus populaires de la péninsule du Sinaï.

F. MOGHERINI : Nous n’avons pas discuté de la situation en Egypte à proprement parler. Mais vous avez raison concernant la consigne aux voyageurs adressée aux ressortissants italiens, aujourd’hui, en accord avec ce qui a été convenu par d’autres Etats européens, après l’appréciation de la situation qui a en fait eu lieu aujourd’hui.

E. VENIZELOS : Même après la désignation du nouveau gouvernement, du nouveau Premier ministre en Egypte, la priorité institutionnelle et politique est l’application de ladite feuille de route pour le rétablissement de l’ordre démocratique en Egypte, par le biais de procédures inclusives. Nous avons un intérêt national et culturel bien précis pour certaines destinations touristiques attrayantes en Egypte, car, comme vous le savez, le célèbre monastère orthodoxe de Sainte Catherine, datant de l’ère byzantine, dans la péninsule du Sinaï est un monument très important de notre héritage culturel. Par ailleurs, la présence du Patriarcat orthodoxe grec d’Alexandrie dans la ville du même nom est toujours pour nous une question de préoccupation majeure. Mais au niveau politique, notre position demeure inchangée, en accord avec les conclusions du Conseil de l’Union européenne.

March 1, 2014