Déclarations conjointes du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères E. Vénizélos et du ministre des Affaires étrangères de la Bulgarie, Kristian Vigenin (Thessalonique, le 7 mai 2014)

Κοινές δηλώσεις Αντιπροέδρου της Κυβέρνησης και ΥΠΕΞ Ευ. Βενιζέλου με ΥΠΕΞ Βουλγαρίας Kristian Vigenin (Θεσσαλονίκη, 7 Μαΐου 2014)E. VENIZELOS: Je suis heureux d’accueillir à Thessalonique, et permettez-moi de le dire, dans ma ville, à Thessalonique, un cher ami, mon homologue bulgare, M. Kristian Vigenin que je rencontre très souvent dans le cadre des processus de l’UE et de l’OTAN. Et je suis d’autant plus heureux car cette rencontre, après celle d’Athènes en octobre, nous offre l’occasion d’une rencontre bilatérale supplémentaire.

Bien naturellement, nous avons discuté de toutes les grandes questions internationales et régionales actuelles, avec notamment la crise en Ukraine. Nous partageons les mêmes points de vue, nous avons les mêmes sensibilités et les mêmes priorités.

Nous aurons d’ailleurs l’occasion également lors de notre rencontre tripartite dans quelques instants avec  notre collègue roumain mais aussi lundi, lors du Conseil Affaires étrangères de l’UE, de parler, pour la énième fois malheureusement, de la détérioration de la situation en Ukraine et de la nécessité de surmonter la crise et d’appliquer ce qui a été convenu à Genève, si possible, par le biais d’une nouvelle rencontre de Genève.

Nous avons également abordé une autre question, celle de notre coopération en matière d’énergie. Les deux parties estiment que le gazoduc transadriatique TAP constitue une évolution importante. Notre priorité concerne maintenant le gazoduc reliant la Grèce à la Bulgarie, qui confère de nouvelles dimensions au TAP. Car cela nous permet de mener à bien un autre projet d’envergure qui est facile et rapide, le projet dudit couloir central du gazoduc reliant la mer Egée à la mer Baltique.

Tous deux avons constaté que le nouveau point de passage frontalier Makaza – Nymphaio est opérationnel depuis septembre, avec des résultats – je dirais – très impressionnants. Et nous voulons mettre l’accent sur ce point de passage.

De toute évidence, j’ai informé mon cher collègue des résultats de la Présidence hellénique jusqu’à présent, résultats qu’il suit de près lors des conseils Affaires étrangères et Affaires générales.

Les actions diplomatiques et politiques que nous avons convenus comme étant une priorité, sont la rencontre que nous aurons dans le cadre de la réunion ministérielle de l’Organisation pour la Coopération économique des pays de la Mer noire en juin car la Présidence bulgare de ce semestre passera le relais à la Grèce qui assumera la présidence de l’OCEMN à partir du 1er juillet 2014.

Par ailleurs, notre objectif est d’organiser, à l’automne, la troisième réunion intergouvernementale Grèce – Bulgarie, car nous accordons une très grande importance à cette institution qui produit d’importants résultats les deux fois où elle a fonctionné.

J’aimerais prier mon collègue de prendre la parole. Je lui souhaite de nouveau la bienvenue dans notre pays tout en lui exprimant toute mon affection et amitié.

Κ. VIGENIN : Je vous remercie monsieur le ministre. C’est un grand honneur pour moi de me trouver aujourd’hui à Thessalonique, l’un des centres économiques et culturels les plus importants de l’Europe du sud-est.

Monsieur Vénizélos a évoqué toutes les questions substantielles de notre rencontre d’aujourd’hui. Mais j’aimerais avant tout féliciter le gouvernement grec et monsieur le ministre personnellement des résultats positifs de la Présidence hellénique du Conseil de l’UE à ce jour et je suis sûr que la Présidence mènera à bien son œuvre jusqu’à la fin de son mandat.

Deuxièmement, j’aimerais souligner la coopération exceptionnelle entre la Grèce et la Bulgarie, qui a été confirmée lors de la rencontre d’aujourd’hui sans oublier notre convergence de vues sur toute une série de questions régionales et internationales.

Troisièmement, en ce qui concerne la rencontre de demain, j’aimerais souligner l’importance de la coopération tripartite avec la Grèce et la Roumanie sur l’avenir de notre région et l’élargissement de l’Union aux pays des Balkans occidentaux.
Enfin, j’aimerais dire, comme cela a d’ailleurs été dit lors de réunions précédentes et confirmé aujourd’hui, que nous n’avons pas de questions politiques en suspens avec la Grèce. Nous coopérons sur un grand nombre de questions qui sont liées à notre coopération et il existe des questions techniques, comme par exemple la sécurité sociale des ressortissants bulgares qui ont travaillé ou continuent de travailler en Grèce.

Nous sommes convenus, avec M. Vénizélos, d’œuvrer de concert afin d’accélérer le règlement de ladite question qui a été soulevée par certains ressortissants bulgares. Nous saluons par ailleurs, l’excellente coopération sur cette question et je suis sûr que bientôt nous trouverons une solution à ce problème.

Encore une fois merci pour notre coopération. Je me réjouis à la perspective de la continuité de cette coopération lors des prochains mois.

JOURNALISTE: Ma question ne concerne pas tant des questions politiques, mais plutôt des questions techniques. Vous avez discuté des ressortissants bulgares qui ont travaillé des années en Grèce et qui ont droit à une retraite. Pourriez-vous être plus précis et nous expliquer les raisons pour lesquelles ces paiements ont pris du retard ainsi que les démarches à faire pour que ces ressortissants puissent toucher leur argent ?

E. VENIZELOS: Je ne suis en mesure, en ce moment précis, de rentrer dans des détails techniques, mais notre volonté politique est de travailler de concert avec le gouvernement bulgare dans le cadre européen, car nous devons appliquer la directive européenne en vigueur concernant cette question. Et mon devoir, en tant que ministre des Affaires étrangères, est de discuter avec mon collègue, le ministre du travail ainsi qu’avec le directeur général de la sécurité sociale pour pouvoir organiser les rencontres techniques nécessaires à l’accélération du processus et à l’atteinte, dans les plus brefs délais, d’une solution technique qui soit dans l’intérêt des citoyens, car notre objectif commun avec mon homologue est d’apporter des solutions tangibles, précises et pratiques pour tous les citoyens.

JOURNALISTE: Vous vous êtes référés à l’Ukraine. L’opinion commune internationale suit, choquée, la situation. Le pays est entrain de se dissoudre et nous ne savons pas de quoi demain sera fait. Des mesures supplémentaires doivent-elles être prises ou bien faut-il réexaminer le cadre qu’a mis sur la table l’Union européenne et dans quelle direction?

Κ. VIGENIN: J’aimerais dire quelques mots sur cette question. Le Conseil Affaires étrangères doit se réunir lundi 12 mai. Nous continuerons cette discussion dans cette enceinte afin que nous puissions voir comment envisager la situation qui se détériore en Ukraine. Il est encore trop tôt pour entrer dans les détails, mais je pense que nous devons engager des discussions très honnêtes et voir quelles autres actions peut prendre l’Union européenne afin de contribuer à la stabilisation du pays. Nous sommes bien entendu tous choqués par les derniers événements, notamment ce qui s’est passé à Odessa, événements que nous condamnons fermement. Et nous devrons consentir tout effort nécessaire pour aider les Ukrainiens à empêcher que d’autres personnes perdent leur vie.

Ε. VENIZELOS: Je suis tout à fait d’accord avec ce qu’a dit mon homologue bulgare. Il est absolument nécessaire de stabiliser la situation en Ukraine, d’éviter une guerre civile. Mais malheureusement, il est très probable qu’une guerre civile éclate. Les décisions prises lors de la réunion à Genève doivent être appliquées entre les Etats-Unis, l’UE, la Fédération de Russie et l’Ukraine. Cette rencontre doit de se répéter afin de confirmer du point de vue politique et renforcer la volonté commune, si volonté il y a, de créer un cadre qui englobera toutes les forces politiques, sociales, ethniques et toutes les régions en Ukraine. Et j’espère que la discussion que nous aurons au Conseil des ministres de l’UE lundi contribuera dans ce sens.

Κ. VIGENIN : J’aimerais à cet égard, ajouter une autre similitude avec la Grèce. Nos deux pays ont des minorités ethniques en Ukraine, ce qui nous rend encore plus sensibles pour ce qui est des évolutions dans le pays. La minorité grecque ou plutôt les deux minorités sont dans la partie sud du pays.

E. VENIZELOS : Notre préoccupation au sujet de la minorité d’origine grecque en Ukraine et notamment à Marioupol est manifeste. Pour nous la sécurité de toutes les minorités ethniques et linguistiques est tout aussi importante que cruciale. C’est notre premier devoir national et international.

JOURNALISTE: De Belgrade, Serbie, une question pour M. Vénizélos. Qu’attendez-vous de la réunion de demain, que doivent attendre demain les pays des Balkans occidentaux ? Y a-t-il des décisions cruciales ou bien allez-vous axer toute votre attention sur un aperçu global de l’intégration européenne?

E. VENIZELOS: La réunion ministérielle, en tant qu’initiative politique de la Présidence hellénique du Conseil de l’Union européenne est avant tout la célébration dudit Agenda de Thessalonique 2014 qui était la principale réussite de la Présidence hellénique précédente il y a 11 ans. Maintenant, l’occasion nous est donnée de réitérer notre engagement entre l’Union européenne et les pays du continent balkanique, car pour nous, l’avenir euro-atlantique de la région est très important pour la stabilité, mais aussi la prospérité de nos peuples.

May 7, 2014