Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Evangelos Vénizélos a rencontré aujourd’hui, au Palais Zappeion, en marge de la réunion ministérielle UE – pays membres de la Ligue arabe, le ministre des Affaires étrangères de la Jordanie, Nasser Judeh.
Pendant la rencontre, MM. Vénizélos et Judeh ont signé un protocole d’accord de coopération sur des questions ayant trait à l’Union européenne, un accord sur la suppression de l’obligation de visa pour les titulaires de passeports diplomatiques et un programme exécutif de coopération culturelle, éducative et scientifique pour les années 2014 – 2016.
A l’issue de la rencontre, MM. Vénizélos et Judeh ont fait les déclarations suivantes :
E. VENIZELOS : « La Jordanie est un pays clé pour toutes les évolutions au Moyen-Orient. Nous ne pouvons concevoir l’état des relations entre la Palestine et Israël, nous ne pouvons concevoir la situation en Syrie, en Egypte et les perspectives dans l’ensemble du monde arabe, sans nous référer au rôle de la Jordanie. Le renforcement de nos relations bilatérales avec la Jordanie est, également, très important pour le statut du Patriarcat orthodoxe grec de Jérusalem et le statut des lieux de pèlerinage en Terre Sainte. Nous avons établi un dialogue politique et culturel très étroit. Notre coopération sur des questions relatives à la science, la recherche et la technologie est particulièrement développée, mais nous devons nous concentrer sur la coopération économique, le renforcement des relations entre les communautés d’affaires des deux pays. Je suis prêt à répondre à l’invitation de mon confrère et à visiter la Jordanie le plus rapidement possible, car le renforcement de nos relations bilatérales est pour nous un choix stratégique ».
N. JUDEH: « Je remercie beaucoup l’honorable ministre, M. Evangelos Vénizélos pour son accueil. Je pense que les relations historiques entre la République hellénique et la Jordanie sont très bonnes. Nous pouvons construire sur ces relations. Aujourd’hui trois accords ont été signés. Ces accords nous aideront à développer, à renforcer ces relations dans les délais que nous nous sommes fixés, afin qu’ils puissent traduire la relation historique qui unit les deux pays. Nous, en Jordanie, sous le règne du Roi Abdullah, estimons le rôle de la Grèce, non seulement au niveau bilatéral, mais aussi au niveau de l’Union européenne. Et vous savez qu’aujourd’hui, nous participons à la 3e réunion entre l’Union européenne et la Ligue arabe, réunion qu’accueille la Grèce. Comme je l’ai dit, nos relations bilatérales avec la Grèce et l’Union européenne sont exceptionnelles. C’est pourquoi je suis très satisfait des accords que nous avons signés et de la convergence politique de nos vues. Nous nous sommes entretenus sur des questions d’intérêt commun, sur le dossier palestinien, sur les pourparlers de paix. Comme l’a soutenu la partie américaine, un réexamen de la question doit avoir lieu. Nous devons revenir aux négociations pour pouvoir parvenir à une solution finale à la question palestinienne. Nous avons un intérêt direct à ce que la question palestinienne soit résolue, afin que puisse être créé un Etat palestinien indépendant doté d’une souveraineté pleine et entière sur les territoires palestiniens avec Jérusalem-Est comme capitale. La direction politique jordanienne suit de très près toutes les évolutions, notamment en ce qui concerne le Patriarcat de Jérusalem. Malheureusement, de nombreuses violations sont observées, tant dans les quartiers chrétiens que musulmans. Je pense toutefois que les relations historiques entre la Jordanie et le Patriarcat de Jérusalem sont très bonnes. Par ailleurs, il y a quelques semaines, le Pape nous a rendu visite. Et bien entendu, tout cela contribue à renforcer cette conception, cette relation. Par ailleurs, nous avons discuté de la dimension humanitaire de la crise en Syrie et du fait qu’il fallait mettre un terme à l’extrémisme qui constitue une menace très grave pour l’ensemble de la région. La Jordanie est également confrontée à un problème grave, puisqu’elle accueille un million trois cent mille réfugiés syriens. En définitive, j’aimerais redire que nous de notre côté, consentons des efforts sérieux pour renforcer nos relations bilatérales, les relations entre la Jordanie et la Grèce, entre la Jordanie et l’Union européenne et nous sommes confiants quant au fait que ces efforts porteront leurs fruits. Merci beaucoup ».
June 11, 2014