Y. OMIROU : C’est avec un grand sentiment de joie que nous avons reçu ici, à la Chambre des Représentants, le vice-président du gouvernement grec et ministre des Affaires étrangères, notre cher ami, Evangelos Vénizélos.
J’aimerais dire que les messages transmis par ces contacts sont des messages de courage, de détermination, pour la défense des droits nationaux de l'ensemble de l'Hellénisme, car dans les conditions de crise économique que traverse aussi bien Chypre que la Grèce, il ne faut pas qu’il passe une seule seconde à l’esprit d’un tiers que l’un ou l’autre pays fera des concessions s’agissant de ses droits nationaux
La Grèce, nous le réitérons et cela est une réalité, est l’allié naturel et inconditionnel, le fervent défenseur de l’Hellénisme chypriote. Et il en est ainsi également aujourd’hui.
L’unité nationale d’esprit entre l’Hellénisme de Chypre et de Grèce est une modalité et une condition nécessaires à la réalisation de l’objectif d’une solution démocratique, équitable, durable et fonctionnelle à la question chypriote, qui soit fondée sur les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies relatifs à Chypre, les accords de haut niveau et bien entendu les règles du droit européen et de la culture juridique européenne, puisque Chypre est un Etat membre de l’Union européenne.
Avec mon ami le vice-président du gouvernement grec et ministre des Affaires étrangères, nous nous sommes entretenus sur les perspectives de la question chypriote, nous sommes d’accord sur le fait que nous devons faire passer le message suivant : à savoir que 39 ans, c’est long, c’est un temps atrocement long et la communauté internationale et particulièrement la communauté européenne doivent se tourner du côté de la Turquie, qu'elle change de ligne et se conforte avec l’idée d'un règlement de la question chypriote, qui créera des conditions de sécurité, de stabilité, de coopération dans notre région élargie, qui est tourmentée par de nombreux problèmes et des conditions de déstabilisation.
Nous poursuivrons notre coopération fraternelle étroite et je suis certain que tous ensemble, nous ouvrirons de nouvelles voies de perspective et d’espoir pour l’avenir, pour l’ensemble de l’Hellénisme.
EV. VENIZELOS : Je partage totalement l’avis du Président de la Chambre des Représentants, mon cher ami Yiannakis Omirou. Comme vous le savez, nous sommes unis par une longue amitié, nous partageons les mêmes valeurs et idées et exprimons les mêmes préoccupations. La crise économique nous plombe, nos peuples font des sacrifices et doivent essuyer des affronts dans le domaine de l’économie. Ils ne peuvent accepter des pressions sur le plan de la politique étrangère et de la défense des droits souverains nationaux.
Nous avons échangé des expériences sur la gestion de la crise qui n’est pas seulement grecque ou chypriote, mais aussi européenne, car la grande question est de changer les rythmes et les orientations de l'intégration européenne.
Nous devons re-politiser l’Europe, faire des changements importants et courageux, garantir l’égalité institutionnelle des Etats membres. Car la crise a prouvé qu’il y a des inégalités dangereuses à l’intérieur de l’Union européenne et de la zone euro et la crise reproduit et amplifie ces inégalités.
Nous avons tous deux souligné, lors de nos entretiens, l’importance que revêtent les évolutions sur le plan énergétique et le Président de la Chambre des Représentant a eu l’amabilité de m’informer sur ce qu’il a retenu de son voyage à Moscou, d’où il revient tout juste, à la tête d’une importante délégation parlementaire de la République de Chypre.
Il est important de valoriser au mieux les évolutions dans la région élargie, les dernières évolutions en Egypte et en Syrie, ou encore en Iran, et voir comment se forment les relations d’interdépendance régionales. Car cela influence de manière directe notre stratégie et notre conception des grandes questions demeurées en suspens.
Nous sommes convenus de la nécessité de donner une nouvelle impulsion à la question chypriote, toujours dans le cadre indiqué tout à l'heure par moi-même et M. Omirou, à savoir dans le cadre des décisions de l'ONU, du droit communautaire, de la culture juridique européenne et institutionnelle.
Car nous devons avoir l’initiative des actions et parce que la communauté internationale ne doit pas oublier qu’il y a une plaie ouverte, au niveau de l'UE et de la zone euro, qui n'est pas seulement une zone monétaire, mais une entité institutionnelle au sein de l'Europe.
J’ai été très ravi de l’opportunité qui m’a été donnée de discuter avec Yiannakis Omirou et notre discussion se poursuivra très rapidement, que ce soit à Athènes, ou à Nicosie.
Je vous remercie beaucoup.
July 5, 2013