Déclarations de M. S. Lambrinidis et de son homologue polonais, M. R. Sikorski

Déclarations de M. S. Lambrinidis et de son homologue polonais, M. R. Sikorski R. SIKORSKI: Je suis très heureux car  l’occasion m’a été offerte aujourd’hui d’accueillir mon collègue grec avec lequel j’ai eu récemment une discussion très intéressante dans le cadre du Conseil « Affaires extérieures » de l’UE.

La Grèce et la Pologne sont unies par des liens d’amitié qui remontent à la Seconde guerre mondiale ainsi qu’à l’époque de l’immigration des Grecs et des Polonais. En outre, la Grèce constitue une destination de prédilection pour les centaines de touristes qui viennent visiter la Grèce en provenance de Pologne. Cette année, en raison de la présidence polonaise, je passerai mes vacances en Pologne. Mais, l’année dernière j’ai visité la Grèce et particulièrement la Crète.

Aujourd’hui, nous avons eu une discussion très importante. J’ai eu l’opportunité de mieux comprendre les actions entreprises par la Grèce en vue de lutter contre la crise. J’ai mieux compris la façon dont les réformes se mettent en place et cette discussion a eu un résultat très substantiel. En outre, j’ai présenté les priorités de la présidence polonaise et le ministre m’a assuré du plein soutien de la Grèce.

Merci beaucoup.

S. LAMBRINIDIS : Chers amis, cher monsieur le ministre, c’est un grand plaisir pour moi de me trouver aujourd’hui en Pologne. Je me rappelle avec fierté en tant que Grec, le jour où à Athènes ont été signés les accords sur l’élargissement de l’Union européenne et l’adhésion dynamique de la Pologne. C’était un moment chargé d’émotions et aujourd’hui nous nous trouvons ici et c’est la Pologne qui exerce la présidence de l’UE. Je pense que la présidence polonaise sera couronnée de succès et l’Europe a aujourd’hui besoin de cette présidence.

L’Europe doit redécouvrir et embrasser de nouveau les grandes valeurs européennes, telles que la responsabilité de chaque Etat membre à l’égard de tous, tout comme la solidarité de tous les Etats membres vis-à-vis de chaque Etat membre séparément, afin que nous puissions sortir de cette crise plus forts.

La discussion que nous avons engagée aujourd’hui, les priorités de la Présidence polonaise que tu m’as présentées, attestent de la capacité de la Pologne de donner de l’espoir et d’insuffler un nouvel élan à l’Europe. Je suis convaincu qu’avec la présidence polonaise au gouvernail, nous sortirons plus forts et unis de cette crise.

Nous avons, bien évidemment, abordé des questions relevant de notre responsabilité. Nous avons évoqué en détail un grand nombre de questions mais nous nous sommes convenus de la nécessité de donner priorité à l’élargissement de l’Europe à l’Europe du Sud-est, aux Balkans ainsi qu’à l’est en général. La Grèce sera aux côtés de la Pologne dans cet effort.

La meilleure façon de renforcer les relations entre deux pays amis et d’échanger le plus régulièrement possible des visites. C’est pourquoi, je t’invite en Grèce, dès que l’occasion se présente, maintenant que votre pays exerce la présidence, en vue de présenter aux citoyens grecs et aux autres européens ta propre vision de l’Europe de  l’avenir. Ce sera un grand plaisir pour moi de t’accueillir en Grèce.

R. SIKORSKI: J’accepte votre invitation et je vous en suis très reconnaissant.

(CNBC): Demain, lors de la réunion à Bruxelles, seront abordées des questions ayant trait, entre autres, à la lutte contre la crise ainsi qu’à la participation du secteur privé. Qu’attend la Grèce de cette réunion et quelle sera la forme de la future aide ? En outre, hier, dans votre discours, vous vous êtes référés aux emprunts et aux taux d’intérêts. Pourriez-vous nous présenter votre point de vue plus en détail ?

S. LAMBRINIDIS : S’agissant de la Grèce, je dirais qu’il est très important de comprendre que la Grèce a souscrit à un emprunt et qu’elle remboursera la somme qu’elle a reçue jusqu’au dernier euro. Et, nous sommes profondément reconnaissants à tous les pays qui ont contribué à cet effort. Il est évident que la Grèce est en train de consentir un effort gigantesque aujourd’hui, au prix d’énormes sacrifices du peuple grec qui subit de dures épreuves, pour changer son économie, comme il est de son devoir de le faire.

Par ailleurs,  il est également évident que le problème auquel l’Europe est confrontée aujourd’hui, n’est pas un problème grec. Les attaques contre des pays, tels que l’Espagne, le Portugal et récemment contre l’Italie, attestent de la nécessite d’envisager ensemble, en tant qu’Européens, les dimensions européennes de cette crise. J’espère que cette réponse commune, européenne sera le résultat de la réunion.

R. SIKORSKI: Je voudrais également ajouter pour ma part que les pays qui sont confrontés à des problèmes doivent être toujours encouragées et poussés à surmonter certaines difficultés. Toutefois, dans le même temps, il faut donner de l’espoir, tant aux habitants qu’au gouvernement, et aussi déterminer de manière claire l’objectif à atteindre. A l’époque où notre pays s’est engagé à mettre en place des réformes très difficiles, nous nous sommes fixés un objectif clair, à savoir l’adhésion de notre pays à l’Union européenne. La Grèce déploie ses efforts à un rythme rapide. Le gouvernement grec ainsi que les citoyens grecs doivent êtres convaincus que ça vaut vraiment la peine de déployer ces efforts.

(Journaliste d’une station radio polonaise) : Une question concernant l’arrestation de Hadzic: est-ce qu’après cette évolution, la Serbie obtiendra-t-elle plus facilement le statut de pays candidat et cela aura-t-il lieu au cours de la présidence polonaise ?

R. SIKORSKI: L’arrestation de Hadzic est une très bonne nouvelle. Je tiens à féliciter le gouvernement serbe et je suis très heureux car un message clair a été envoyé aux criminels et à tous ceux qui essayent de les imiter. Le message que nous avons envoyé est le suivant : «  Messieurs, faites-attention, même si cela prendra beaucoup de temps, dès lors que vous commettez un assassinat dans vos pays, vous serez traduits en justice ».

S. LAMBRINIDIS : Je pense qu’il est désormais nécessaire d’accélérer, par le biais du soutien de l’Union européenne, le processus de la pleine adhésion de la Serbie. Cela est nécessaire, notamment maintenant que la Serbie a fait preuve de son plein attachement à l’objectif de l’arrestation et à la traduction en justice de ceux qui sont accusés de crimes abominables. Nous l’avons exigé de la Serbie et la Serbie s’est conformée à cette exigence.

Je  suis également très heureux de constater qu’au cours de la présidence polonaise, les évolutions ont fait de sorte que la Croatie signera, selon toute probabilité – je ne sais pas encore l’endroit où cela va se passer – l’acte de son adhésion. 

R. SIKORSKI: Probablement cela sera convenu maintenant car un entretien est actuellement en cours entre les Premiers ministres de la Pologne et de la Croatie.

July 20, 2011