Déclarations de MM. Lambrinidis et Christofias à l’issue de leur rencontre en marge de la 66e session de l’A.G. de l’ONU (New York, 21.09.11)

Déclarations de MM. Lambrinidis et Christofias à l’issue de leur rencontre en marge de la 66e session de l’A.G. de l’ONU (New York, 21.09.11)

S. LAMBRINIDIS : Notre rencontre avec M. Christofias, President de la Republique de Chypre a ete excellente, comme toujours. Nous avons parle de tout et, bien evidement, de la question qui se trouve au c?ur de l’actualite, a savoir le communique concernant le plateau continental, l’accord entre la Turquie et les territoires occupes. Il est communement admis que cette action est absolument illegale, denuee de substance et sans aucune valeur, une action qui montre combien la Turquie s’eloigne du droit international et du role qu’elle devrait jouer dans la region, qui n’est pas celui d’un gendarme qui enfreint lui-meme la loi, mais d’un pays qui pourrait contribuer a la stabilite dans une region telle que la notre qui est confrontee a de nombreux problemes. Bien evidemment, cette action est condamnable. J’ai assure le President de notre soutien sans faille a la seule facon de regler tous ces problemes, a savoir au reglement de la question chypriote. Une solution qui sera atteinte de la facon definie par les Nations Unies, comme l’a montre a travers ses actions et propositions le President, M. Christofias. Nous avons accorde et continuons d’accorder notre plein soutien a M. Christofias. C’etait un grand plaisir et un honneur pour moi de vous rencontrer.

D. CHRISTOFIAS : C’est toujours un grand plaisir pour moi aussi, monsieur le ministre. La convergence de nos points de vue est consideree et doit toujours etre consideree comme acquise. La Grece est le plus grand soutien pour nous. Telle est la realite. Dans cette conjoncture difficile tant pour la Grece que pour Chypre, nous devons nous soutenir mutuellement. Je voudrais vous remercier pour ce soutien, la comprehension ainsi que pour les actions auxquelles nous procedons de concert pour faire face a l’attitude provocatrice de la Turquie et a sa politique expansionniste. Les actions entreprises par la Turquie en reaction – disons – a la recherche de gisements d’hydrocarbures tout a fait conforme a la loi effectuee par la Republique de Chypre dans sa zone economique exclusive, constituent une provocation – je ne veux pas utiliser des adjectifs – qui est absolument inacceptable et ne fait qu’accentuer l’illegalite deja existante. Et par cela je veux dire qu’elle signe un accord avec un pseudo Etat qui a deja ete condamne deux fois par le Conseil de securite des Nations Unies, par l’Assemblee generale des Nations Unies et par d’autres Etats. Je me refere a la resolution 541 quand ils ont proclame le pseudo Etat et a la resolution 550 quand ils ont echange des ambassadeurs avec le pseudo Etat. Par consequent, je considere que cette action constitue la continuation de ces actions illegales et nous la condamnons en tant que telle. Je condamnerai cette action depuis la tribune de l’Assemblee generale aussi, lors de mon discours. Bien evidemment, je provoquerai la Turquie egalement car ses actions sont infondees et irrationnelles. Si la Turquie veut reellement cueillir les fruits de ce cadeau de la nature offert a Chypre, elle doit persuader M. Eroglu de parvenir a un accord avec son interlocuteur. Je vous assure, ce qui est d’ailleurs garanti par la convergence de vues a ce jour en matiere de questions financieres, que les Chypriotes turcs n’ont rien a perdre. Bien au contraire, ils ont beaucoup a gagner. Car les questions relatives a l’exploitation d’hydrocarbures relevent de la responsabilite du gouvernement central. Et ce dernier, a travers le budget, distribuera aux deux communautes, aux deux composantes les revenus provenant de l’exploitation. Le message adresse tant aux Chypriotes turcs qu’a la Turquie est celui de la necessite de parvenir dans les plus brefs delais a une solution et je vous assure aussi en ma qualite de President de la Republique, qu’avant de parvenir a une solution, si la Turquie souhaite faire preuve de bonne volonte et si nous avons des revenus, nous verrons comment nous pourrions utiliser ces revenus au profit des deux communautes. Ce message doit etre clair et vu l’etat actuel des choses, la provocation de la Turquie est doublement inacceptable. Cela dit, je m’entretiendrai avec les membres du Conseil de securite lors du dejeuner institue et nous sommes en train d’echanger des points de vue avec les membres permanents du Conseil de securite. Comme vous le savez, je n’aime pas les paroles pompeuses. Nous sondons les eventuelles reactions des membres du Conseil de securite. Je vous remercie monsieur le ministre. Veuillez transmettre mes salutations au Premier ministre.

September 22, 2011