E. VENIZELOS : Je suis particulièrement ravi d’accueillir au ministère des Affaires étrangères, M. Elmar Brok, Président de la Commission des Affaires étrangères qui est notre premier invité officiel après l'ouverture officielle de la Présidence hellénique du Conseil de l'Union européenne et une personnalité éminente du Parlement européen.
Avec M. Brok nous avons eu l'occasion de discuter des priorités de la Présidence hellénique, notamment dans le domaine de la politique étrangère, de la politique d'élargissement et de la politique du Voisinage de l'Union européenne.
Et, ce, bien évidemment, toujours en respect des compétences de la Haute représentante et du Service européen de l'action extérieure. Mais la Présidence tournante du Conseil joue également un rôle toujours important et dans quelques jours, le 20 janvier, j'aurai l'occasion de tenir personnellement une séance d'information sur les priorités de la Présidence hellénique à l'intention de la Commission des Affaires étrangères dont le président est M. Brok.
M. Brok est un ami de la Grèce, il connaît très bien la situation grecque. Nous avons discuté de l'état d'avancement de l'application du programme d'adaptation de l'économie grecque ainsi que des réussites de l'économie grecque dans le domaine budgétaire et celui des changements structuraux.
Nous allons vers les élections européennes et dans le cadre de l'image que nous voulons présenter aux citoyens européens figure l'image d'une Europe politiquement puissante qui joue sur la scène internationale le rôle qu'elle doit jouer en vue de régler les nombreuses questions en suspens et de faire face notamment au grand nombre de crises humanitaires, une situation inacceptable pour notre époque.
Nous avons abordé les grands problèmes du Moyen-Orient et de l'Afrique du nord, les questions liées à la situation en Méditerranée, les initiatives que nous devons prendre concernant la Syrie, le Liban, l'Egypte, le Liban, la coopération entre les pays méditerranéens, notamment dans le domaine énergétique et, bien évidemment, de la suite que nous devons donner au travail accompli par la présidence lituanienne pour ce qui est du Voisinage oriental dont le point culminant a été la réunion au sommet de Vilnius. La question majeure à cet égard demeure toujours les relations entre l'Union européenne et la Russie.
Avec M. Brok nous sommes convenus de nos priorités communes et je suis ravi car la Commission des Affaires européennes du Parlement dispose d'un président aussi capable et expérimenté avec lequel nous aurons une coopération très étroite au cours de ce semestre.
Ε. ΒROK: Monsieur le ministre je vous remercie beaucoup et je suis ravi de l'occasion que nous a été donnée de discuter de la Présidence car je comprends que l'agenda de cette dernière est bien précis.
Il est clair que les questions relevant de la politique étrangère doivent être abordées au cours de la Présidence et nous sommes ravis de l'occasion qui nous a été offerte de discuter avec un pays du sud qui dispose de l'expérience en matière de questions liées à la région, et il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'une région dangereuse où de nombreuses questions demeurent en suspens.
Tous les deux nous partageons la même opinion à l'égard de la réunion au sommet de Vilnius qui a posé des problèmes. De nombreuses questions sont en suspens dans les régions du sud, pour ce qui est notamment de la Politique du Voisinage qui doit être appliquée dans les régions du Sud. Par conséquent, monsieur le ministre, il est bien clair qu'il faut prendre des initiatives concrètes.
Je citerai des exemples précis, comme la situation en Syrie et au Liban. Plus particulièrement, je voudrais évoquer le rôle de médiateur que peut jouer l'Union européenne dans le cas du Liban. Nous avons discuté - et à mon sens nous partageons les mêmes points de vue - des questions relatives aux gisements de gaz naturel en Méditerranée du Sud-est. Dans ce domaine, il ne faut pas oublier que des problèmes pourraient surgir. Les intérêts sont étroitement liés dans ce domaine, par conséquent, il est bien évident qu'il faut prendre des initiatives concrètes à l'égard de ces questions aussi.
En outre, à travers la discussion que nous avons eue monsieur le ministre, je pense que nous avons abouti, en tant que Commission des Affaires étrangères, à la conclusion que, avant les élections, nous allons organiser une audience lors de laquelle seront abordées les questions liées au droit de la mer.
Il existe au sein de l'Union européenne des Etats membres qui ont élaboré, à travers la tenue des débats y relatifs des propositions bien concrètes sur cette question. Je me réfère à l'Egypte et à la Grèce. Il existe, bien évidemment, certaines questions en suspens avec la Turquie et Chypre, avec tous les pays voisins dans cette région, et je pense qu'il serait bon d'organiser une audience de ce type.
Pour ce qui est de la crise, permettez-moi de dire que nous connaissons très bien que la restructuration qui a été faite ce dernier temps dans de nombreux domaines, a bien évidemment peser lourdement sur le peuple grec. Permettez-moi de dire que l'Union européenne et plus particulièrement le pays dont je suis originaire, l'Allemagne, a pris une décision claire et notre décision est de faire preuve de solidarité à l'égard de la Grèce. La décision a été prise et la question ne se pose plus.
Bien évidemment, maintenant, en raison de l'ouverture de la Présidence hellénique, la question de la Grèce devient au cœur de l'actualité. En Allemagne, tout comme en Grèce, j'imagine, des articles sont parus dans la presse faisant des évaluations différentes.
Hier, à bord de l'avion, au cours de mon vol, j'ai rencontré un homme d'affaires grec qui m'a dit que les choses allaient beaucoup mieux. Il y a une tendance à la hausse et par ailleurs, comme vous le savez, lors de la rencontre entre la Chancelière et le Premier ministre, M. Samaras a été soulevée la question de l'excédent primaire, à l'égard de laquelle vous savez également que notre position est bien claire.
La question la plus importante qui est mise sur le tapis est actuellement celle des réformes. Bien évidemment, les réformes doivent toujours aller de pair avec une sorte de justice fiscale, mais je répète que les réformes constituent maintenant l'enjeu.
Nous soutiendrons le gouvernement grec dans ses efforts en vue de mettre en place des réformes. En fait, il existe des choses en Grèce qui devront être améliorées. Vous, monsieur le ministre, vous le savez mieux que moi. Des questions liées à l'amélioration de l'administration et l'important est que nous soutiendrons la Grèce dans ses efforts.
Bien évidemment, ce travail lié aux réformes ne peut être accompli par le Parlement européen. Le Parlement ne peut pas intervenir dans la question de l'amélioration de l'administration en Grèce. Toutefois, en tant que Parlement européen, nous avons l'intention au futur, au futur proche, d'inviter la Troïka plusieurs fois afin de tenir des discussions sur les questions relevant de la compétence de cette dernière.
Permettez-moi de vous dire que nous avons eu des discussions très intéressantes avec M. Regling, directeur général du Mécanisme européen de stabilité, lequel nous a assurés que la dette souveraine est viable. La question de l'étalement du remboursement des taux d'intérêts qui ont été convenus a été également soulevée. Cela je pense est une proposition intéressante qui est, à mon sens, embrassée par l'Allemagne, ce qui pourrait être une solution au problème lié à la dette.
Je sais très bien que le gouvernement grec est appelé actuellement à faire face à une situation historiquement difficile, à assumer un devoir sans précédent et c'est à la fin de ce processus que le jugement sera prononcé. A la fin du mandat du gouvernement grec lorsque, à mon avis, les citoyens grecs comprendront les efforts qui ont été consentis.
J'étais très content de cette séance d'information monsieur le ministre car je ne savais pas que M. Tsatsos était votre professeur. M. Tsatsos a été aussi mon ami et en plus il arrive que je sois membre du Conseil d'administration de la Fondation Tsatsos dans la ville de Hagen. Je pense donc que nous sommes liés d'une certaine manière par une ancienne, indirecte relation d'amitié.
E. VENIZELOS : Certainement.
January 9, 2014