E. VENIZELOS : C'est un grand plaisir d'accueillir à Athènes mon homologue, le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Al Malki avec lequel nous avons tenu il y a quelques mois, en Octobre, à Ramallah, une discussion très intéressante et substantielle.
Nous avons également eu une première discussion à New York, dans le cadre de l'Assemblée générale de l'ONU et nous avons eu aujourd'hui notre troisième discussion de fond.
Ces contacts fréquents, sincères, ouverts reflètent le climat excellent qui caractérise de longue date nos relations bilatérales. Notre amitié, notre coopération sont toujours actives et notre intérêt à l'égard de la question palestinienne toujours vif.
Il est évident que nous avons consacré la plus grande partie de notre discussion à la présentation des priorités de la Présidence hellénique et à la situation concernant la question du Moyen-Orient. Plus particulièrement, mon homologue a eu la gentillesse de me briefer en détail sur le point de vue palestinien concernant l'état d'avancement du processus de paix au Moyen-Orient sur la base de l'initiative du Secrétaire d'Etat américain que nous soutenons activement en tant que pays et présidence tournante du Conseil de l'Union européenne.
La Grèce, en tant qu'Etat membre de l'Union européenne participe toujours au courant dominant européen. Ainsi, non seulement au niveau de notre propre politique étrangère nationale, mais aussi au niveau de la politique européenne, nous soutenons fermement la mise en place d'un Etat palestinien souverain, indépendant et viable - dans le cadre de la solution à deux Etats - qui coexistera en paix avec Israël, à l'intérieur des frontières reconnues au niveau international.
L'élan insufflé au processus de paix au Moyen-Orient est unique en son genre. Nous saluons le courage du Président Abbas. Et les dirigeants palestiniens et israéliens ont fait preuve d'un courage politique, tout en acceptant l'initiative en faveur de la paix du Secrétaire d'Etat américain. Le moment est venu pour faire, en tant que communauté internationale, un pas décisif et c'est pourquoi, bien évidemment, les actions unilatérales doivent être évitées, des actions qui pèsent de manière négative sur le climat et ne facilitent pas le parachèvement de ce processus difficile mais nécessaire du point de vue historique.
Tant en ma qualité de ministre des Affaires étrangères de la Grèce mais aussi en ma qualité de Président du Conseil de l'Union européenne, je voudrais souligner la nécessité de sauvegarder cette opportunité historique pour l'atteinte d'un accord définitif. Ce n'est que la seule solution qui puisse répondre à la demande de longue date des Palestiniens pour fonder un Etat et à celle d’Israël pour l'instauration de la sécurité. Et je me réjouis car le message transmis par notre discussion est, qu'en dépit de nombreuses difficultés, des difficultés datant depuis très longtemps, que l’optimisme est toujours présent. Tel a été le message principal transmis par la réunion récente du Quartet en marge de la Conférence sur la sécurité à Munich.
Nous nous sommes également référés à la déclaration faite hier par la Haute représentante, Mme Ashton. Je salue l'élaboration par l'Union européenne, par le le Conseil, d'un programme de soutien aux deux parties lequel sera détaillé et mis en place au lendemain de l'atteinte de l'accord souhaité.
A mon homologue, M. Al Malki, j'ai exprimé la volonté de la Grèce de contribuer aux efforts visant à l'instauration de la paix, si une telle demande est adressée à la Grèce et quelque soit la façon dont cette demande sera formulée.
Nous avons bien évidemment parlé de nos relations bilatérales, faisant suite à nos déclarations lors de ma visite à Ramallah en octobre. Nous avons c'est-à-dire parlé, plus particulièrement de la mise en place d'une commission ministérielle conjointe et des commissions techniques et nous aurons l'occasion de poursuivre notre discussion au cours du déjeuner de travail, sur ces questions.
Comme l'a également affirmé M. Il Mali, la journée d'aujourd'hui est critique aussi au niveau de la réconciliation interpalestinienne puisque une rencontre d'importance majeure est organisée dans la bande de Gaza. Nous espérons que ces efforts seront couronnés de succès et contribueront à la consolidation de la paix.
Monsieur le ministre, je tiens à vous souhaiter la bienvenue et dans le même temps à vous inviter de nouveau à Athènes le 10 juin lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne et de la Ligue arabe qui constitue l'une des plus importantes priorités de la Présidence hellénique. Une initiative attestant de la place centrale qu'occupe notre relation avec le monde arabe parmi les priorités de la Grèce et celle de la Présidence grecque du Conseil de l'Union européenne.
R. AL MALKI: Je vous remercie. Je voudrais remercier mon cher ami, Evangelos, pour avoir accueilli les membres de ma délégation ici, au siège du ministre des Affaires étrangères, en dépit du programme chargé du ministère.
Lors de toutes nos rencontres, mais aussi aujourd'hui, nous avons réussi à décliner de manière claire nos positions concernant l'atteinte des solutions qui pourraient conduire au règlement du problème palestinien.
Le climat positif dans lequel s'est déroulée notre rencontre, nous a aidés à parvenir à ces résultats très positifs au cours de nos pourparlers.
Je visite la Grèce, pays qui a été toujours sincère et fidèle au règlement du problème en vue de la mise en place d'une patrie permanente qui existera de manière pacifique et indépendante dans la région.
Cela a été exprimé à travers les déclarations faites par ce pays au sein des différents forums. Je me trouve ici aussi pour m'entretenir avec mon cher ami, le ministre des Affaires étrangères concernant le rôle que peut jouer la Grèce au cours de sa présidence de l'UE.
Forte de sa position spéciale actuelle, en tant que présidence de l'Union européenne, la Grèce peut aider à la résolution de plusieurs problèmes, tels que la question palestinienne et d'autres questions qui surgissent.
Ma conviction ferme est que la Grèce peut jouer un rôle spécial, notamment au cours de sa présidence de l'Union européenne et promouvoir des idées, des réflexions, des initiatives en vue d'atteindre les objectifs que nous voulons tous.
Donc, la position de la Grèce est très positive, notamment en raison de la Présidence au cours de premier semestre de cette année.
Il y a eu une convergence des vues sur presque toutes les questions. Lors de ces consultations très positives qui ont été menées, nous avons pris toute une série de décisions, entre autres, la mise en place d'un Comité de coopération interministériel mixte ainsi que la signature des divers accords bilatéraux et la promotion de la coopération entre les deux pays dans de nombreux domaines.
Nous attendons avec intérêt la réunion qui devrait être tenue à Athènes le 10 juin, entre les ministres des Affaires étrangères arabes et européens, lors de laquelle nous espérons que de nombreuses questions seront abordées, des messages positifs seront transmis et les problèmes seront réglés. C'est pourquoi, nous saluons cette initiative et nous vous félicitons pour l’avoir prise.
Pour ma part, je vous assure que la position de la Palestine d'ici à la réunion sera encourageante et contribuera au déroulement réussi de cette réunion qui se tiendra vers le début de juin.
Je vous remercie beaucoup.
February 7, 2014