D. AVRAMOPOULOS : J’aimerais souhaiter la bienvenue à Athènes au ministre des Affaires étrangères d’Albanie, M. Edmond Panariti, un très bon ami à moi, avec qui j’ai eu des discussions aussi utiles que franches aujourd’hui. C’est la deuxième fois que nous nous rencontrons en l’espace de quelques jours, ce qui symbolise notre volonté mutuelle de renforcer concrètement la coopération entre nos deux pays. Cela atteste également de notre volonté politique d’inaugurer un nouveau chapitre et de valoriser le potentiel des relations gréco-albanaises.
Nous avons abordé toutes les questions qui nous rapprochent, qui nous unissent, les grandes possibilités de coopération, dans l’intérêt de nos deux peuples. La Grèce et l’Albanie sont alliées à l’Alliance nord-atlantique, partenaires de demain à l’Union européenne et deux pays voisins ayant d’importants intérêts communs dans de nombreux domaines. La minorité nationale grecque doit constituer un pont d’amitié entre les deux pays et sa position s’améliorera au fur et à mesure que l’Albanie progressera et s’adaptera aux normes européennes. C’est pourquoi il est important d’instaurer la confiance entre les représentants de la minorité et les institutions albanaises. Dans nos relations, les adeptes d’idéologies extrémistes n’ont pas leur place car ils reproduisent des stéréotypes négatifs désuets, tentent d’éclipser les liens qui unissent nos deux peuples et d’entraver la défense de nos intérêts communs.
Il existe de grandes possibilités d’élargissement et d’approfondissement de notre coopération. Le commerce, les investissements, le tourisme, la coopération transfrontalière et bien entendu la présence en Grèce de milliers d’Albanais qui travaillent et prospèrent dans notre pays. A New York, nous avons fait un important pas en avant en faveur de la promotion de notre coopération énergétique avec la signature du protocole d’accord sur le TAP, qui confère d’importantes caractéristiques stratégiques à nos relations et des avantages manifestes pour nos économies, mais aussi la sécurité énergétique de l’Europe. Aujourd’hui, nous avons poursuivi nos discussions afin que nous procédions bientôt à la signature d’un accord y relatif.
Nos entretiens ont bien entendu porté sur les questions demeurées en suspens, comme le problème ayant surgi suite à l’accord de délimitation des zones maritimes. Nous sommes convenus de la nécessité de travailler de concert, afin que ces questions en suspens puissent être réglées dans les plus brefs délais. Nous avons également décidé d’intensifier nos contacts, en instituant des consultations politiques au niveau des ministres des Affaires étrangères deux fois par an. Par ailleurs, nous avons décidé de recommander à nos gouvernements d’engager, à partir de l’année prochaine, un contact stable au niveau du gouvernement, de l’Etat, entre les membres de nos gouvernements compétents pour nos questions bilatérales.
La Grèce soutient fermement le parcours européen de l’Albanie, un pays ami, tout comme elle l’a soutenue lors de son adhésion à l’OTAN. Il y a encore beaucoup à faire, mais je sais que les dirigeants albanais eux-mêmes sont en faveur de la mise en œuvre des changements radicaux et réformes nécessaires qui lui permettront de se rapprocher des normes européennes et la prépareront à participer à la grande famille européenne et la Grèce sera à ses côtés.
C’est sur ces pensées que je souhaite de nouveau la bienvenue à Athènes à mon ami, le ministre des Affaires étrangères de l’Albanie, M. Panariti et lui souhaite tous mes vœux de succès dans les efforts qu’il consent en ce moment pour son pays, mais aussi les efforts collectifs que nous déployons pour transformer notre région élargie en oasis de paix, de sécurité, de coopération et de stabilité. Je lui souhaite de nouveau la bienvenue et lui donne la parole.
E. PANARITI : Je vous remercie beaucoup, Monsieur le ministre, cher Dimitris. C’était en effet un grand honneur pour moi de m’avoir invité en Grèce et je suis très heureux d’avoir effectué cette visite, une visite tout aussi constructive que productive qui s’est déroulée dans un climat cordial. Aussi bien nous que nos délégations avons eu une dialogue franc, constructif et ouvert et je suis convaincu que cette visite renforcera nos relations futures dans l’intérêt de nos intérêts communs, mais aussi dans l’intérêt de nos deux peuples et de nos deux pays.
Monsieur Avramopoulos et moi-même avons passé en revue nos relations, telles qu’elles ont évolué jusqu’à présent et avons examiné les possibilités de renforcement de notre coopération à tous les niveaux. Bien entendu, les points à l’ordre du jour de notre rencontre incluent des questions ayant trait au passé, mais aussi au présent et à l’avenir.
J’aimerais remercier Dimitris pour l’esprit ouvert dont il a fait preuve tout au long de cette discussion sur tous ces points. En ce qui concerne la délimitation des zones maritimes, nous sommes tous deux convaincus, les deux parties sont convaincues que nous pourrions parvenir à un accord, ce qui à notre sens doit se faire conformément aux dispositions de la constitution nationale et du droit international. Les deux parties sont convaincues que nous devons œuvrer à la réalisation de cet objectif.
Nous avons par ailleurs abordé d’autres questions, très importantes, qui concernent nos citoyens, des questions relatives à la minorité grecque en Albanie et la communauté albanaise en Grèce, qui servent de pont de coopération et de compréhension mutuelle, constituant dans le même temps une base solide pour le renforcement de nos relations futures.
Je tiens tout naturellement à remercier le ministre, M. Avramopoulos pour son soutien et l’attitude constructive dont il a fait preuve concernant la signature du Protocole d’accord sur le gazoduc Trans-Adriatic Pipeline, ce qui constitue une évolution très positive et prouve dans le même temps que les deux pays peuvent dans le même esprit signer d’autres accords à l’avenir sur une série de questions qui sont dans l’intérêt non seulement de nos pays, mais aussi de la région tout entière.
J’ai informé M. le ministre du progrès accompli par l’Albanie en ce qui concerne son cheminement vers l’intégration européenne. Nous sommes pleinement attachés aux engagements que nous avons pris quant à la réalisation des 12 priorités définies par la Commission européenne et je me base sur ce qu’a dit M. Avramopoulos, à savoir que la Grèce sera aux côtés de l’Albanie pendant toute la durée de son parcours vers l’intégration européenne et nous pensons que grâce au progrès réalisé, le pays obtiendra bientôt le statut de pays candidat à l’adhésion.
En ce qui concerne les autres questions, j’estime beaucoup l’engagement pris par le gouvernement grec de soutenir l’éducation et l’instruction des citoyens albanais et comme vous le savez, une école a récemment été ouverte à Volos, ce qui atteste de la contribution tout aussi stable que productive du gouvernement grec dans le domaine de l’éducation des citoyens albanais et je tiens à vous exprimer ma gratitude car ce geste contribuera davantage au renforcement de notre coopération dans ce domaine dans le but de sauvegarder notre langue et notre culture.
Bien entendu, les points de vue de nos deux pays convergent quant aux défis euro-atlantiques et cette année revêt une importance particulière pour l’Albanie car nous fêtons le 100e anniversaire de notre indépendance – un événement historique – et à cette occasion j’aimerais inviter Dimitris en Albanie.
Je tiens à vous remercier de nouveau pour votre accueil chaleureux et le dialogue tout aussi constructif que franc que nous avons eu. Considérons ensemble que tout cela marque le début d’une nouvelle ère de relations plus ouvertes entre la Grèce et l’Albanie. J’approuve pleinement votre proposition concernant la création d’un cadre plus stable au niveau ministériel pour favoriser les contacts et résoudre les questions que nous sommes appelés et serons appelés à résoudre à l’avenir.
Je vous remercie encore une fois.
D. AVRAMOPOULOS : Je vous remercie également.
October 4, 2012