D. AVRAMOPOULOS: J’ai eu l’occasion d’accueillir aujourd’hui à Athènes, le vice-président du Conseil ministériel et ministre des Affaires étrangères de la Bosnie Herzégovine, mon bon ami M. Zlatko Lagumdzija.
Pendant nos entretiens, nous avons passé en revue nos relations bilatérales. Nous avons abordé également des questions régionales et internationales.
Nous avons confirmé le haut niveau de nos relations bilatérales et avons examiné les perspectives existantes en vue du renforcement et de la promotion de notre coopération à tous les niveaux.
Au-delà des relations politiques, nous avons mis l'accent sur le domaine économique, touristique et commercial. Le volume du commerce bilatéral, bien qu'augmentant ces dernières années, est toujours insuffisant et ne reflète pas le très bon niveau des relations que nous avons cultivé pendant tout ce temps. Nous devons œuvrer de concert afin d'enregistrer un progrès mutuellement profitable dans ce domaine également.
Le domaine de la coopération commerciale et touristique offre des possibilités de développement.
Nous avons également discuté de la perspective européenne de tous les pays des Balkans occidentaux. Nous avons réitéré le soutien sans faille de la Grèce à la perspective européenne de la Bosnie Herzégovine. Nous avons exprimé notre volonté d’assister la partie bosniaque dans son effort pour se rapprocher davantage de l’UE. Dans ce contexte, nous avons signé un protocole d’accord de coopération bilatérale.
Nous avons bien entendu échangé des vues sur les évolutions dans les Balkans, dont l’histoire est connue de tous. Notre région a beaucoup souffert dans le passé. Récemment encore, elle a vécu des événements tragiques que nous devons laisser derrière nous et nous tourner vers l’avenir.
La récente évolution marquée par la conclusion d’un accord dans le dialogue Pristina – Belgrade constitue un exemple tangible de volonté politique et de détermination en vue du règlement des questions demeurées en suspens. Et cela est dans l'intérêt des peuples, qui peuvent désormais considérer leur adhésion à la grande famille européenne avec optimisme.
Nous avons confirmé notre soutien au parcours d’adhésion de la Bosnie Herzégovine à l’OTAN.
Nous avons discuté, bien entendu, de la crise économique et de son impact sur l’Europe tout entière. La Grèce a fait de grands pas en avant, des pas de progrès dans les domaines cruciaux de l’adaptation budgétaire et du regain de compétitivité. Dans le même temps, nous promouvons et appliquons d’importantes réformes structurelles.
Nous nous sommes également entretenus sur les évolutions dans la région élargie de la Méditerranée orientale, la situation en Syrie, le processus de paix et la situation générale au Moyen-Orient.
Je souhaite de nouveau la bienvenue à mon ami le ministre des Affaires étrangères de la Bosnie Herzégovine et le remercie des entretiens tout aussi constructifs que productifs que nous avons eus aujourd’hui. J’aimerais l’assurer que la Grèce aspire à un renforcement ultérieur de nos relations bilatérales, qui sera dans l’intérêt de nos deux pays et de notre voisinage élargie. Sur ces pensées, je lui souhaite de nouveau la bienvenue et le prie de prendre la parole.
Z. LAGUMDZIJA : Merci beaucoup. Bien entendu, j’aimerais remercier mon cher ami, le ministre Avramopoulos pour ses remarques excellentes sur ce dont nous avons discuté et convenu. Je voudrais également vous remercier pour cette opportunité qui m'est donnée d'être ici et accueilli si chaleureusement à Athènes.
Nous nous sommes rencontrés précédemment, dans le cadre de réunions multilatérales à différentes occasions et ce n'est donc pas la première fois que nous nous voyons, mais c'est la première fois que nous avons une rencontre bilatérale officielle et c'est ma première visite à Athènes en qualité de ministre des Affaires étrangères. Le protocole d’accord (MoU) que nous avons signé, et qui est encourageant, atteste de l'amitié que nous portons aujourd’hui à la Grèce. Et demain, lorsque vous exercerez la présidence de l’UE, nous espérons que l’année 2014 sera également marquée par un important progrès pour la Bosnie-Herzégovine. Ce protocole d’accord contribue au renforcement de notre coopération bilatérale dans notre cheminement vers les institutions euro-atlantiques.
J’ai eu le grand honneur et privilège de rencontrer mon ami et collègue M. Avramopoulos au Parlement aujourd’hui, où j’ai eu une réunion avec le porte-parole du Parlement, avant la réunion avec le Président de la République et j’aimerais remercier toutes les personnes avec lesquelles j’ai eu le privilège de m’entretenir aujourd’hui.
Nous avons saisi cette opportunité pour aborder différentes questions, une série de questions figurant sur notre agenda bilatéral ainsi que des questions régionales et internationales. Le niveau existant de coopération entre nos deux pays est bon et notre seul problème est de voir comment renforcer ces relations et accélérer nos activités, car la direction dans laquelle nous allons est manifestement la bonne. Et bien entendu, comme je l’ai dit aujourd’hui lors de notre rencontre, nous avons un seul gros problème, à chaque fois qu'un ministre des Affaires étrangères vient en visite, il parle de problèmes et j'ai vraiment eu un problème lors de la préparation de ces réunions, à savoir trouver quels étaient les problèmes que nous avions avec la Grèce. Et en fait, nous en avons conclu que nous n’avions aucun problème avec la Grèce.
Nous avons exprimé notre intérêt de renforcer davantage notre coopération bilatérale et notre dialogue à tous les niveaux. Notamment le renforcement de la coopération économique et la recherche de moyens visant à renforcer notre coopération dans d’importants secteurs, tels que le tourisme et le transport et tout ce qui est lié à l’économie et aux projets qui permettent de développer les économies de nos pays.
Bien entendu, l’année prochaine la République Hellénique assumera la présidence tournante de l’Union européenne et nous espérons que nous serons en phase avec nos plans. Nous espérons que nous ferons partie de vos plans en ce sens et je suis convaincu que nous, pays de la région, qui sommes dans l’antichambre de l’UE, aspirons vivement à y adhérer. La Grèce est probablement l’un des premiers pays de l’UE à vouloir nous aider. L’Europe n’est pas complète sans les pays de notre région.
Nous avons parlé de 2014, de la présidence hellénique de l'UE qui revêt une importance tout aussi symbolique que cruciale. L'année prochaine est une année marquée de symbolisme s'agissant du passé et de l'avenir européen. 2014 marquera le 100e anniversaire des divisions en Europe, des divisions modernes du 20e siècle, qui n'étaient autres que des guerres brutales. En 1914, c’est à Sarajevo qu’ont débuté ces divisions de l'Europe. Ainsi nous travaillerons ensemble l'année prochaine pour montrer à l’Europe et au reste du monde que l'Europe du sud-est et l'Europe entrent dans le 21e siècle. Et pour ce, nous devrons nous débarrasser des peurs du passé et des divisions qui subsistent sur le continent européen. Et c’est la raison pour laquelle nous espérons que nous réussirons.
La prochaine fois, j’espère que mon cher ami, le ministre Avramopoulos sera mon invité à Sarajevo, que nous passeront en revue d’autres questions figurant à l’ordre du jour bilatéral, ainsi que des questions d’un nouvel ordre du jour, peut-être de l’agenda de Thessalonique II, et nous espérons que notre pays figurera parmi les questions de votre ordre du jour afin que nous puissions y tirer mutuellement profit.
Bien entendu, je dois dire en définitive que nous admirons beaucoup ce que vous avez fait pour nous. Ce que la Grèce et le peuple grec ont fait pour nous au cours de ces vingt dernières années. Ce matin, je me suis réveillé à Athènes et j'ai compris que j'étais en Grèce. J'ai regardé par la fenêtre et j'ai vu l'Acropole. Tous les matins, lorsque je me rends au Parlement en Bosnie-Herzégovine, pour participer aux séances, je vois aussi la Grèce car notre parlement est situé au cœur de la ville, dans un bâtiment de cinq étages et il y a un bâtiment de quelque vingt étages qui est encore plus impressionnant aujourd'hui que lorsqu'il a été construit il y a 40 ans. Il est appelé le bâtiment de l’amitié gréco-bosniaque. Ainsi à chaque fois que je me rends au Parlement ou à mon cabinet, je vois le symbole de notre amitié et de notre unité.
Nous ne pouvons changer ou améliorer notre passé. Bien entendu après les destructions et les guerres, si nous ne pouvons remettre les bâtiments dans leur état initial, nous pouvons en revanche créer des environnements plus agréables. Et croyez-moi ce bâtiment est beaucoup mieux qu’il ne l’était il y a 30 ans. Et je suis sûr que ce bâtiment dans la capitale même de Sarajevo, n’est pas le seul symbole de l'amitié entre la Bosnie Herzégovine et la Grèce.
Encore une fois merci. Je me réjouis de la perspective de travailler ensemble pour que le drapeau de la Bosnie-Herzégovine devienne un jour le drapeau d’un pays de l’UE.
JOURNALISTE : Vous avez dit que vous avez abordé la situation en Méditerranée du sud-est et notamment en Syrie. Y a-t-il du nouveau concernant l’enlèvement des deux évêques.
D. AVRAMOPOULOS : Malheureusement les informations que nous avons eues hier n’ont pas été confirmées. Nous continuerons de fournir tous les efforts nécessaires. Vous savez que la cellule de crise du ministère des Affaires étrangères a été activée dès les premiers instants, nous sommes en contact avec de nombreux pays, nous avons informé des gouvernements et nous espérons que cet incident dramatique, qui a déjà fait deux victimes, sera réglé avec la libération des deux évêques.
La situation en Syrie s’empire malheureusement. Tout porte à croire que le pays est en pleine guerre civile. L’Europe est inquiète, le monde entier suit avec le plus grand intérêt les évolutions et nous espérons que le jour où une nouvelle ère s’ouvrira pour le peuple syrien ne saurait tarder. En ce qui concerne le drame que nous avons mentionné tout à l'heure et que nous suivons avec le plus grand intérêt, il n'y a malheureusement aucune évolution et aucune nouvelle information ne nous est parvenue. En dépit de tout cela, nous continuons nos efforts coordonnés et espérons que l'issue sera positive.
JOURNALISTE : La première partie de ma question est adressée à M. Avramopoulos tandis que la deuxième aux deux ministres.
Est-ce que vous effectuerez la semaine prochaine un déplacement à Baku ?
D. AVRAMOPOULOS : Oui, le lundi.
JOURNALISTE : Bon. Pensez-vous que les conditions dans lesquelles se dérouleront vos rencontres avec vos interlocuteurs azerbaidjanais seront meilleures par rapport à la dernière fois. Je parle du projet TAP. Et, une question adressée aux deux ministres : est-ce que dans le cadre de la coopération bilatérale, vous avez évoqué des questions ayant trait à une coopération dans le domaine de l’énergie et plus particulièrement, avez-vous soulevé la question du projet TAP en vue de votre déplacement à Baku ?
D. AVRAMOPOULOS : Tout d’abord, les rencontres précédentes se sont déroulées dans un climat chaleureux, amical et positif et tel sera le cas aussi pour celles qui se tiendront lundi à Baku. Je vous rappelle que je me suis d’ores et déjà entretenu avec mon homologue, le ministre des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan et nous avons discuté d’un large éventail de questions relevant de nos relations bilatérales. Et, bien entendu, nous avons évoqué le gazoduc TAP. Toutes les procédures y relatives sont en cours. La Grèce soutient ce projet et les pays ayant exprimé la volonté d’y participer deviennent de plus en plus nombreux.
Avec mon cher ami, le ministre des Affaires étrangères de la Bosnie-Herzégovine, nous avons, bien entendu, discuté des questions relatives à l’énergie car désormais notre voisinage élargi fait l’objet de nos discussions. La Bosnie-Herzégovine est un pays voisin et tous les projets que nous envisageons pour l’avenir feront de la région élargie de l’Europe du Sud-est un modèle de coopération, d’amitié, de stabilité et d’entente.
Nous avons discuté de notre coopération en matière d’énergie. J’ai informé le ministre du projet TAP, je lui ai donné un aperçu complet concernant la façon dont les choses ont été évoluées, l’historique du projet ainsi que l’état d’avancement actuel. Il est certain que lui aussi à son tour, après avoir mieux examiné la proposition, il présentera ses idées et ses points de vue. Nous avons eu donc une rencontre d’information et je tiens à exprimer publiquement ma volonté et à former l’espoir que la Bosnie-Herzégovine fera bientôt partie du groupe des pays de la région qui soutiennent le projet TAP. Telle est notre volonté car nous pensons que cela constituera encore un facteur important pour la promotion de ce projet.
Z. LAGUMDZIJA: Je tiens à remercier mon cher ami, le ministre des Affaires étrangères, M. Avramopoulos pour cet excellent briefing sur toutes les dernières évolutions relatives au projet TAP. La Bosnie-Herzégovine voudrait participer à toutes les initiatives visant à promouvoir la coopération économique en matière d’énergie en général et plus particulièrement dans la mise en œuvre du projet du gazoduc TAP. Les informations fournies par le ministre dans le cadre de ce briefing sont très encourageantes et j’espère que dans les jours et les semaines à venir, nous pourrons examiner mieux les options et je suis certain que nous pourrons identifier les éléments d’intérêt mutuel.
A l’époque où la Bosnie-Herzégovine faisait partie de l’ancienne Yougoslavie – je voudrais tout simplement le rappeler – même si elle ne disposait pas de nombreuses infrastructures, elle avait une forte capacité de production électrique.
La dernière centrale électrique a été construite quand Tito était encore en vie. A ce jour nous continuons d’exporter de l’énergie électrique et dans le même temps nous avons besoin d’autres sources d’énergie liées également au gaz naturel. La Bosnie-Herzégovine figure parmi les consommateurs de gaz naturel. Par conséquent, j’espère que ce projet, comme je l’ai tout à l’heure affirmé, ne sera pas seulement avantageux du point de vue économique, mais il contribuera aussi à notre rapprochement et finalement nous y tirerons tous profit car à travers la réconciliation la prospérité prévaudra dans notre région. Il est bizarre mais l’énergie et la réconciliation sont étroitement liées et je voudrais franchement vous remercier pour les informations que vous m’avez données. Je suis certain que nous œuvrerons de concert à l’avenir en vue de la mise en œuvre de ce projet.
D. AVRAMOPOULOS : Merci beaucoup.
April 24, 2013