La journée d’aujourd’hui a été dense et productive. J’ai rencontré tout à l’heure mon collègue, le Secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo. La position très claire du State Department ne laisse pas la moindre possibilité de mauvaise interprétation. J’ai donc eu l’occasion de le remercier pour cette position claire de son ministère et de la partie américaine.
J’ai évoqué la situation prévalant en Méditerranée orientale. Comme chacun sait, il y a une escalade des violations continues de la part de la Turquie. Cette dernière s’efforce ainsi d’imposer des faits accomplis. Elle militarise la situation, expose de la manière la plus flagrante le manque d’arguments juridiques.
J’ai indiqué à M. Pompeo, tout comme à mes interlocuteurs européens, que la Turquie est la seule responsable de l’escalade de la tension en Méditerranée orientale et qu’elle doit se retirer immédiatement du plateau continental grec. Cela est une condition sine qua non à la désescalade de la tension. D’ailleurs, cette position est partagée par tous mes interlocuteurs et a été confirmée lors de la réunion extraordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères tenu aujourd’hui.
Je suis satisfait du fait que l’attitude illégale de la Turquie ait été condamnée, je suis satisfait du soutien exprimé par nos partenaires à la Grèce et à Chypre. La liste des sanctions que nous avons demandée aux services de l’Union européenne est en cours d’élaboration. Elle fera l’objet de notre prochaine discussion à Berlin à la fin du mois. Notre objectif est que l’Union européenne puisse avoir entre les mains un outil tout prêt si le besoin se présente. Un outil qui poussera la Turquie à revenir sur la voie de la légalité et du droit international. Les appels – qui ne sont que prétexte – de la direction turque en faveur du dialogue sont constamment réfutés par les menaces à peine voilées qui les accompagnent toujours.
J’ai présenté lors du Conseil la situation opérationnelle exacte dans la région, sur la base de données, afin que nous partenaires et amis puissent constater ce à quoi la Grèce doit faire face.
La Grèce est un pays pacifique. Elle résout tout différend par la voie du dialogue et sur la base du droit international. Les récents accords avec l’Italie et l’Egypte en sont la preuve.
Nous demeurons ouverts au dialogue avec la Turquie. Mais bien entendu pas sous la menace et le chantage. Un dialogue engagé dans le respect des règles du droit international et du droit de la mer. Et portant seulement sur le vrai et unique différend qui nous oppose. Et non sur tout.
Enfin, j’aimerais remercier chaleureusement, depuis Vienne, mon collègue, le ministre autrichien des Affaires étrangères, M. Alexander Schallenberg. J’ai trouvé à Vienne des oreilles attentives s’agissant des points de vue de la Grèce. Notre point de vue a été exprimé de la manière la plus claire par l’Autriche également lors du Conseil des ministres qui vient juste de s’achever.
August 14, 2020