Déclarations du ministre des Affaires étrangères, M. D. Avramopoulos et de son homologue arménien, M. E. Nalbandian à l’issue de leur rencontre

avramopoulos_narbandianD. AVRAMOPOULOS: C’est avec un grand plaisir que j’accueille aujourd’hui à Athènes le ministre des Affaires étrangères de l’Arménie, pays ami de la Grèce, M. Edouard Nalbadian. Il s’agit d’une visite qui vient confirmer le niveau excellent des relations qu’entretiennent les deux pays et qui ouvre le chemin pour renforcer notre coopération au niveau bilatéral et régional. Comme il est connu de tous, les relations entre la Grèce et l’Arménie sont marquées par un parcours historique commun datant depuis des siècles et se poursuivent à ce jour tout en étant axées sur des fondements solides, tels que l’amitié sincère, le respect et l’estime mutuels, ainsi que la profonde compréhension entre nos deux peuples. Il est donc tout à fait normal de nous nous sentir particulièrement fiers de la présence d’une communauté arménienne nombreuse en Grèce qui constitue un exemple de contribution nationale et dont les membres jouissent d’une reconnaissance sociale.

Avec mon cher ami, le ministre M. Nalbadian nous avons eu un dialogue sincère et extensif sur un grand nombre de questions d’intérêt bilatéral, régional et international.

J’ai informé le ministre arménien des Affaires étrangères sur les évolutions relatives à la question chypriote ainsi que dans notre voisinage élargi. Nos deux pays entretiennent aujourd’hui une bonne coopération. Toutefois, il existe toujours une marge d’amélioration ultérieure. Et c’est à cette fin que s’effectue aujourd’hui la visite de M. Nalbadian en Grèce.

C’est dans cet esprit de la revalorisation et du renforcement des relations des deux pays que nous avons décidé d’organiser un Conseil intergouvernemental lequel sera réuni au mois d’octobre et nous donnera l’occasion de mettre à jour et de renouveler les accords existants et d’établir de nouveaux partenariats.
La Grèce en tant que facteur de stabilité dans la région élargie de l’Europe du Sud-est et de la Méditerranée a un intérêt marqué en faveur de la consolidation de la stabilité et du développement en général des pays de la région.

Nous sommes convenus que la coopération économique entre la Grèce et l’Arménie devrait refléter le niveau excellent de notre coopération politique. Nous avons décidé d’examiner dans les plus brefs délais les modalités qui nous permettront de renforcer et d’élargir cette coopération. S’agissant des relations de l’Arménie avec l’Europe, nous avons exprimé la satisfaction de la Grèce à l’égard des progrès réalisés et de l’accord de libre-échange. La Grèce soutient le renforcement des relations entre l’Arménie et l’Union européenne. Dans cette perspective, nous espérons parafer ces accords en novembre à Vilnius dans le cadre de la 3ème réunion au sommet du Partenariat oriental. Afin de soutenir davantage les relations de l’Arménie avec l’Union européenne et à la lumière de la Présidence hellénique au cours du premier semestre de 2014, nous avons signé aujourd’hui un protocole d’accord lequel jette les bases pour établir une coopération entre les ministères des Affaires étrangères en matière de questions européennes. Un accord de coopération qui marque une nouvelle étape dans nos relations, l’accent étant mis sur l’Union européenne, et prévoit la mise en place des programmes de formation et de coopération de la société civile et du milieu universitaire.

Je voudrais de nouveau souhaiter la bienvenue à mon cher ami et ministre arménien des Affaires étrangères, M. Nalbadian à Athènes. Je voudrais aussi lui souhaiter un bon séjour et tout le succès dans sa mission, une mission qu’il accomplira toujours dans l’intérêt du peuple arménien, de la paix, de la stabilité, de la coopération et du développement dans la région élargie. Enfin, je voudrais remercier le ministre pour l’invitation qu’il m’a adressée de visiter Erevan, une invitation que j’ai acceptée.

E. NALBANDIAN: Cher collègue, chers amis, je voudrais moi aussi dire quelques mots. Tout d’abord, je voudrais vous remercier pour m’avoir invité dans votre pays et pour l’accueil très chaleureux que vous m’avez réservé ce qui atteste des relations très puissantes et privilégiées qu’entretiennent nos deux pays. Avant notre rencontre avec le ministre grec des Affaires étrangères, j’ai eu l’honneur de m’entretenir avec le Président de la République hellénique et avec le président du parlement et le groupe d’amitié parlementaire. Et, aujourd’hui, j’aurai aussi l’opportunité de rencontrer des représentants de la communauté arménienne. Nous avons saisi cette occasion avec M. Avramopoulos en vue d’engager une discussion sur toute une série de questions bilatérales, régionales et internationales. Nous avons discuté de notre coopération au sein de différentes organisations internationales. Plus particulièrement, nous avons parlé de notre coopération au sein du Conseil de l’Europe dont la présidence sera exercée cette année par l’Arménie, ainsi que dans le cadre d’autres organisations internationales.

Nous avons abordé la coopération entre l’Arménie et l’UE dans le cadre de la présidence grecque imminente du Conseil de l’UE en 2014. Nous avons abordé un large éventail de questions d’intérêt régional. J’ai informé mon collègue des derniers développements relatifs au processus de paix, aux négociations menées sur le conflit du Haut-Karabagh. Et je l’ai aussi informé sur les efforts que nous déployons de concert avec les autres pays qui assurent la coprésidence en vue de régler par la voie exclusivement pacifique le conflit du Haut-Karabagh. Nous avons également discuté des possibilités d’organiser de nouvelles rencontres à des niveaux différents. En outre, des invitations ont été adressées à des hauts fonctionnaires grecs afin que ces derniers visitent l’Arménie. Et, cher ami, Dimitris, ce serait pour moi un très grand plaisir de t’accueillir en Arménie. Je te remercie beaucoup.

JOURNALISTE : La question est adressée au ministre grec des Affaires étrangères. Comme nous savons tous, la Grèce entretient de très bonnes relations avec l’Arménie au sein des organisations internationales et au niveau bilatéral. Toutefois, dans le même temps, la Grèce entretient de très bonnes relations et a une très bonne coopération dans le domaine de l’énergie avec Azerbaïdjan. Que pensez-vous de nos relations avec ces deux pays ?

D. AVRAMOPOULOS : Il serait une interprétation erronée de considérer que l’établissement d’une coopération avec Azerbaïdjan aurait un impact sur nos positions à l’égard de l’Arménie avec laquelle, comme je l’ai tout à l’heure affirmé, la Grèce entretient des relations solides, fermes et historiques. De nos jours, toutes ces perceptions, ces jeux à somme nulle où les gains des uns sont les pertes des autres, appartiennent au passé. En fait, le développement dynamique des relations aux aspects multiples avec Azerbaïdjan, et ce non seulement dans le domaine de l’énergie, ne pourra jamais dévaluer ou mettre en danger les relations excellentes que nous entretenons avec ce pays ami. Il est communément admis que la politique étrangère grecque est une politique en faveur de la paix, une politique qui est au service des principes de la stabilité, de la coopération et de la paix et toute coopération établie est au service de ces principes. Force est de signaler que ce rôle positif et constructif de la Grèce dans la région élargie est reconnu par la communauté internationale. Nos initiatives visent à la consolidation de l’amitié, de la paix, de la coopération et du principe du bon voisinage dans notre région élargie et ce dans le profit de nos peuples, du peuple arménien et du peuple grec, de la paix, de la stabilité, de la coopération et du développement dans la région élargie.

March 15, 2013