Déclarations du ministre des Affaires étrangères, N. Dendias, à l’issue de la réunion du Conseil national sur la politique étrangère (Athènes, 12.02.2020)

Déclarations du ministre des Affaires étrangères, N. Dendias, à l’issue de la réunion du Conseil national sur la politique étrangère (Athènes, 12.02.2020)Ν. DENDIAS :  Bonsoir. Je vous remercie de votre présence. Je voudrais vous dire que lors  de la réunion du Conseil national sur la politique étrangère, malgré les différentes appréciations il y a eu un consensus à l’égard des constatations fondamentales et les forces politiques ont fait preuve d’unanimité et de responsabilité. Telle est l’arme la plus importante de notre arsenal diplomatique.

J’ai fait le point sur la situation en Méditerranée orientale, les actions provocatrices de la Turquie et ses affirmations dénuées de tout fondement historique et juridique. Malgré cela, j’ai expliqué que la ferme volonté de la Grèce était toujours de maintenir ouverts les canaux de communication.

S’agissant de la Libye, j’ai informé le Conseil national sur la politique étrangère d’une série de contacts que j’ai eus avec des pays tiers ainsi que sur la formation d’un front de compréhension et de perception commune contre la violation flagrante du droit international que constituent les protocoles d’accord entre la Turquie et Tripoli. La visite de Haftar dans notre pays démontre que la Grèce a un rôle à jouer dans les développements de la région.

Pour ce qui est des Balkans occidentaux, j’ai décliné nos initiatives visant à promouvoir le parcours d’adhésion des Etats des Balkans occidentaux à travers le déjeuner de travail que nous avons organisé en décembre à Bruxelles, ainsi qu’à travers la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays balkaniques et des Etats membres de l’Union européenne qui se tiendra le 24 février à Thessalonique.

Enfin, j’ai informé les membres du Conseil national sur la politique étrangère sur la réponse de la Grèce adressée au gouvernement allemand concernant la demande des réparations et des indemnisations et le remboursement du prêt d’occupation.

La réponse de la Grèce à la partie allemande est que pour la Grèce cette question n’est pas considérée comme étant close.  Nos demandes demeurent actives et exigibles, ce que nous déclarons sur tous les tons.

Je vous remercie.

JOURNALISTE : Mme Anagnostopoulou a affirmé qu’elle voudrait en tant que membre du parti SYRIZA, qu’une politique plus active soit exercée dans ce domaine et qu’elle considérait la non-participation du pays à la Conférence de Berlin comme étant une erreur et un échec. Avez-vous un commentaire à cet égard ?


Ν.DENDIAS : Tout d’abord, cet appel général à l’exercice d’une politique étrangère plus active devrait,  à mon avis, aller de pair avec des suggestions spécifiques.

Je pense que les contacts bilatéraux et multilatéraux n’ont jamais été aussi nombreux dans l’histoire de la diplomatie grecque.

Si le gouvernement et le ministère ont omis de faire quelque chose, nous sommes prêts à écouter les conseils de nos interlocuteurs. A l’égard des questions nationales, il n’y a pas des divisions politiques. Toutefois, je constate qu’aucune proposition n’a été formulée à cet égard.  

S’agissant du processus de Berlin, je voudrais répéter la chose suivante :  le processus de Berlin n’a pas été lancé sous le gouvernement actuel. Il a été lancé sous le gouvernement précédent et les évaluations qui ont été faites à l’époque n’avaient pas conduit à la participation de la diplomatie grecque à cette initiative.  Par contre, la diplomatie grecque a choisi de participer à l’initiative italienne de Palermo, initiative qui a été poursuivie.

Par conséquent je pense qu’il serait injuste d’imputer la responsabilité au gouvernement actuel pour la non-participation de la Grèce au processus de Berlin.

Par ailleurs, pour ce qui est de la partie allemande, le gouvernement grec a signalé aux Allemands et probablement cela a été accepté, qu’elle devrait participer aux prochaines étapes de ce processus qui, je dois vous dire, sera placé sous les auspices de l’ONU. Le processus de Berlin ne s’est pas à ce jour avéré efficace au niveau du cessez-le-feu. Il sera mené sous les auspices des Nations Unies et placé sous la direction de M. Salamé. Nous sommes toujours présents, nous nous entretenons également avec l’Organisation des Nations Unies et nous verrons ce qui va se passer.

Je vous remercie.

February 12, 2020