Je souhaite la bienvenue à Athènes à ma chère collègue, Ekaterina Zaharieva et ce, à l’occasion aussi du 140e anniversaire depuis l’établissement des relations diplomatiques entre la Grèce et la Bulgarie que nous célébrons cette année.
Nous sommes des voisins, des partenaires et des alliés. Nous entretenons des relations excellentes dans tous les domaines.
Nos relations sont axées sur des liens solides qui ont été forgés sur la base de l’acceptation des valeurs européennes et du droit international.
Aujourd’hui, nous avons dressé le bilan des progrès accomplis dans le cadre de ce qui a été convenu en février à Alexandroupolis, lors du 4e Conseil de coopération de haut niveau, en présence des deux Premiers ministres, MM. Borisov et Mitsotakis.
L’élan institutionnel nécessaire a été d’ores et déjà insufflé à la coopération bilatérale dans tous les domaines : énergie, économie, infrastructures, éducation, civilisation, protection civile, coopération transfrontalière et policière.
Nous avons également débattu aujourd’hui des questions relatives à l’UE, suite à la récente décision du Conseil, tout comme des questions ayant trait à notre voisinage.
Nous avons parlé de la pandémie, de son impact sur nos sociétés et économies ainsi que des efforts consentis par les deux pays en vue du retour à la normalité. Nous avons abordé les opportunités offertes pour nos pays à travers la crise, à travers cet effort de l’UE visant à s’assurer un accès autonome aux processus productifs nécessaires à son survie.
S’agissant de la pandémie de Covid-19, je reste confiant que les protocoles sanitaires que nous avons mis en œuvre contribueront, en toute sécurité, au plein rétablissement de la communication transfrontalière.
Mme Zaharieva a soulevé, tant au Premier ministre qu’ à moi-même, la nécessité absolue d’établir un deuxième point de contact entre la Grèce et la Bulgarie, entre la Grèce et les Balkans, entre la Grèce et l’Europe à la frontière nord. Le Premier ministre a promis à Mme Zaharieva qu’il se penchera spécifiquement sur cette question. A savoir sur la question de l’ouverture du passage frontalier à Nymphaia.
En outre, nous avons discuté des questions ayant trait aux partenariats tripartites auxquels participent nos deux pays. Car, tant la Grèce que la Bulgarie sont des facteurs de stabilité et de développement dans la région et nous soutenons le parcours de nos voisins vers l’Union européenne – de nos voisins balkaniques, de la Macédoine du Nord et de l’Albanie - et ce, bien évidemment, à la condition que les critères et les modalités y relatifs seront respectés.
L’adhésion de ces pays à l’Union européenne constitue pour la Grèce et la Bulgarie un choix stratégique qui contribuera à la stabilité dans les Balkans.
Nous avons évoqué le Forum de Thessalonique, les deux sommets que nous avons tenus ainsi que notre intention de convoquer encore une réunion portant sur le parcours des autres pays balkaniques vers l’Union européenne.
Nous avons abordé la question migratoire. Nous nous trouvons tous les deux pays, Grèce et Bulgarie, aux premières loges, nous sommes les gardiens des frontières extérieures de l’Union européenne.
Nous avons discuté de toutes les questions ayant trait au dossier migratoire.
Nous avons parlé d’une question particulièrement désagréable. Le fait que notre rencontre se tient dans l’ombre de l’erreur historique commise par les responsables politiques turcs d’altérer le statut d’un musée emblématique du patrimoine culturel mondiale : de la basilique de Sainte-Sophie.
A cet égard aussi, la Grèce et la Bulgarie partagent le même point de vue. Par ailleurs, je tiens toujours à expliquer que la question de Sainte-Sophie est tout à fait le contraire d’un différend gréco-turc. Il s’agit d’une perception erronée de la Turquie de la manière dont elle doit gérer les monuments du patrimoine culturel mondial se trouvant sur son territoire.
La Grèce continuera d’œuvrer afin que la communauté internationale demeure sensibilisée à l’égard de cette question majeure : la question du manque de respect d’une dimension œcuménique, vis-à-vis du patrimoine culturel mondial, du patrimoine culturel de toute la planète.
En outre, j’ai briefé ma collègue sur le comportement infractionnel persistant de la Turquie dans la région, en Egée et en Méditerranée orientale. Sur l’attitude de la Turquie qui viole le droit international et les résolutions du Conseil de sécurité partout dans sa région : vis-à-vis de Chypre, en Syrie, en Irak et même en Libye.
En dépit des messages clairs de l’Union européenne et de la communauté internationale, la Turquie persévère dans des comportements illégaux qui sapent la paix, la sécurité et la stabilité dans la région.
J’ai signalé à mon homologue que seul le plein respect de la légalité internationale et des règles de bon voisinage, peuvent garantir la stabilité dans la région.
La Grèce a, à maintes reprises, signalé qu’elle œuvre dans ce sens, en faveur de l’application des règles du droit international et du droit de la mer. Par ailleurs, nous avons, d’ores et déjà discuté de cette question lors du dernier Conseil des ministres des Affaires étrangères.
L’occasion m’a été aussi offerte de dire à ma collègue que la Grèce n’allait pas tolérer la politique du fait accompli pour ce qui est de sa souveraineté et de ses droits souverains. Je voudrais exprimer à Mme Zaharieva ainsi qu’à tous mes autres interlocuteurs de manière très claire la position grecque à cet égard.
Je me réjouis particulièrement de l’accueillir aujourd’hui ici à Athènes et je tiens de lui souhaiter une nouvelle fois la bienvenue.
[..]
JOURNALISTE : Ma question est adressée au ministre, M. Dendias et porte sur le libre franchissement des frontières grecques pour nos citoyens, notamment en vue de la saison estivale. D’après ce qu’on a compris, vous avez discuté avec Mme Zaharieva de l’ouverture d’un nouveau poste frontalier. J’aimerais toutefois que vous assumiez personnellement cette obligation vis-à-vis du peuple bulgare et que vous procédiez dans les plus brefs délais à l’ouverture d’autres postes frontaliers en facilitant le déplacement de personnes. Cela ne concerne pas seulement les citoyens bulgares mais aussi les citoyens grecs qui effectuent des voyages d’agrément ou d’affaires. Et de cette manière sera également décongestionné le principal point de passage à Promachonas.
Ν. DENDIAS : Je vous remercie beaucoup de l’opportunité que vous me donnez de dire que ma collègue, Mme Zaharieva a soulevé cette question d’une manière très claire, tant à moi personnellement qu’au Premier ministre, M. Kyriakos Mitsotakis lors de sa rencontre tout à l’heure avec ce dernier. Vous avez tout à fait raison car cela ne concerne pas seulement les citoyens bulgares mais aussi un grand nombre d’hommes d’affaires grecs qui vivent et exercent des activités en Bulgarie – M. Fragogiannis vient également de soulever cette question lors de notre rencontre – mais aussi les habitants de l’Union européenne et des régions bien au-delà celle-ci, les habitants de la Serbie et d’autres pays qui choisissent de se rendre en Grèce.
Et, en effet, il semble qu’il existe une question majeure de dysfonctionnement au seul poste frontalier ouvert de Promachonas. Je dois toutefois vous dire que je ne suis pas le ministre compétent en la matière. Je peux toutefois vous assurer que le Premier ministre, M. Mitsotakis a lui-même promis à ma collègue qu’il parlerait de cette question avec le Secrétaire d’Etat à la protection civile qui est compétent en la matière et qu’il y reviendrait dans les plus brefs délais. Car il a lui-même compris qu’il s’agit d’une question cruciale pour ce qui est de la qualité de la communication non seulement entre nos pays mais aussi au niveau de l’Union européenne dans son ensemble.
Je voudrais dire, en tant qu’observation finale, que le coronavirus à mis à l’épreuve les infrastructures de tous les pays à plusieurs niveaux et, de plus, les scientifiques, les épidémiologistes ressentent une lourde responsabilité vis-à-vis de nos sociétés. Et, dans ce cadre, ils imposent des mesures dans leur effort de parvenir au meilleur résultat possible, dans une lutte qui, à leur sens, est une lutte livrée pour la défense de la vie humaine.
Nous devons tous, après avoir reconnu leur rôle, consentir des efforts dans le cadre de leurs lignes directrices, en vue de parvenir au meilleur résultat possible pour nos sociétés.
Nous vous remercions.
July 27, 2020