Déclarations du ministre des Affaires étrangères, N. Dendias, à l’issue de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères de la Slovaquie, Ivan Korčok (Athènes, 21.04.2021)

Déclarations du ministre des Affaires étrangères, N. Dendias, à l’issue de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères de la Slovaquie, Ivan Korčok (Athènes, 21.04.2021)« Cher Ivan, c’est un grand plaisir pour moi de t’accueillir aujourd’hui à Athènes.
Il s’agit de notre deuxième rencontre bilatérale en l’espace de six mois, après ma visite à Bratislava en octobre dernier. Vu la pandémie, il est très important que nous puissions poursuivre nos contacts réguliers.

En outre, au-delà de la coopération dans le cadre de l’Union européenne et de l’OTAN, nous disposons d’un fort potentiel commun en vue du développement de nos relations bilatérales. Dans le domaine économique, où nous sommes convenus qu’il faut consentir davantage d’efforts, dans le domaine de l’énergie, du tourisme. Il est très important de commencer à œuvrer pour mettre à profit nos capacités.

De plus, comme tu as eu la gentillesse de constater, la civilisation est un domaine dans lequel beaucoup de choses peuvent être faites et à travers lequel nous pouvons parvenir à la compréhension mutuelle entre nos peuples.

Je voudrais également te remercier de ton intérêt d’aborder la question migratoire et des réfugiés, ainsi que de ta volonté de visiter par la suite, avec notre ministre, M. Mitarakis, un centre d’accueil dans la région d’Attique pour se former une opinion sur la situation et la  transmettre à la société slovaque.

Nous avons également discuté de la perspective européenne des Balkans occidentaux. Nous avons tous les deux cosigner une lettre adressée au Haut Représentant, M. Borrell, en vue d’engager dans les plus brefs délais une discussion stratégique dans le cadre du Conseil des Affaires étrangères sur les Balkans occidentaux. Et pour nous il est très important de constater que la Slovaquie, tout comme nous, est bien consciente du défi que représentent les Balkans occidentaux pour notre avenir européen commun. J’espère que cette discussion sera bientôt engagée,  dans les semaines à venir, car je pense que nous devons encourager la perspective d’adhésion de ces pays et j’ai également transmis ce message lors de mes récents contacts à Tirana, à Sarajevo et à Belgrade. En outre, je le répèterai lors de mon entretien avec mon homologue du Monténégro qui effectuera une visite à Athènes après-demain.

Je voudrais à ce stade, te remercier publiquement et remercier aussi par ton intermédiaire  la Slovaquie, de sa contribution ferme et cohérente dans le temps à la force de paix de l’Organisation des Nations Unies à Chypre. Dans ce cadre, je t’ai briefé sur le lancement des pourparlers sous la direction du Secrétaire général à Genève, connus sous l’appellation « 5+1», en vue de parvenir à un lieu commun  permettant la reprise des négociations sur le règlement de la question chypriote de là où nous les avons laissées en 2017.

Toutefois, il est de mon devoir de le répéter ici aussi, en ta présence cher Ivan, que cela ne peut se faire que dans le cadre fixé par les Nations Unies et le droit international. Nous ne pouvons pas rechercher d’autres solutions en dehors de ce cadre.

En outre, l’occasion m’a été offerte au niveau bilatéral aussi de te briefer sur ma visite à Ankara comme je l’ai aussi fait dans le cadre du Conseil des Affaires étrangères lundi dernier.  Et de réitérer ce que nous disons toujours, à savoir que le gouvernement de Mitsotakis cherche à parvenir à un terrain d’entente avec tous et avec la Turquie aussi. Toutefois, il faut que nous soyons clairs à cet égard : cela ne peut se faire que dans le cadre du droit international et dans le cadre du droit international de la mer, la Convention UNCLOS. Aucune solution ne peut être recherchée en dehors de ce cadre. Et, bien évidemment, nous espérons que la désescalade actuelle du côté turc se poursuivra et deviendra même plus intense et plus convaincante.

Je voudrais vous dire également que nous avons proposé à la partie turque un agenda positif comportant de partenariats économiques spécifiques, dans l’espoir que la partie turque l’acceptera et qu’à partir de là le climat pourra progressivement commencer à changer.

Nous ne sommes pas irréalistes, toutefois nous sommes déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir.

Et je le répète, toujours dans le cadre du droit international et du droit international de la mer. Et j’insiste que nos positions sont axées sur les valeurs européennes et l’acquis communautaire. Ce sont des positions européennes.

Enfin, l’occasion m’a été offerte  - et on en parlera aussi après, lors du déjeuner – de me référer brièvement à la Libye où je me suis récemment rendu. Je vous brieferai sur ma visite en Arabie saoudite hier et au Caire il y a deux jours. Et il serait très intéressant pour moi d’avoir de ta part des informations sur les questions relatives à la hausse des tensions entre l’Ukraine et la Russie.

Je voudrais encore une fois te remercier beaucoup de ta visite aujourd’hui à Athènes. Si l’on juge par la teneur de notre discussion, je dois dire que ça valait la peine d’attendre pendant si longtemps cette rencontre, mais j’espère que ta prochaine visite aura lieu bien plus vite que cela ».

April 21, 2021