Déclarations du ministre des Affaires étrangères, N. Dendias, suite à sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères de la République de Chypre, I. Kasoulidis (19.01.2022)

Déclarations du ministre des Affaires étrangères, N. Dendias, suite à sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères de la République de Chypre, I. Kasoulidis (19.01.2022)Cher ministre, cher collègue,

C'est un grand plaisir et un honneur de vous accueillir à Athènes à l'occasion de votre première visite bilatérale à l'étranger depuis votre prise de fonctions.

Nous avons bien sûr eu l'occasion de nous rendre ensemble à Brest, en France, la semaine dernière, pour participer à la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères.

Je ne dirais rien de nouveau si je vous rappelle que vous êtes l'un des ministres des Affaires étrangères les plus expérimentés en exercice, en fait, avec notre collègue luxembourgeois Jean Asselborn, vous êtes, si je puis dire, les « Nestors », les vieux sages de notre famille européenne.

Je tiens à vous assurer que le gouvernement grec, le gouvernement Mitsotakis et moi-même continuons à soutenir pleinement l’atteinte d'une solution viable et juste à la question chypriote.

Une solution fondée sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies et, bien sûr, pleinement compatible avec l'acquis européen. C'est-à-dire une fédération bizonale bicommunautaire.

Je suis convaincu que nous poursuivrons ensemble l'excellente coopération et la pleine coordination que j'ai eues avec votre prédécesseur, Nikos Christodoulidis.

Aujourd'hui aussi, puis-je dire, Monsieur le Ministre, était un jour d'une signification particulière pour nous. Juste avant, les nouveaux Rafale acquis par l'armée de l'air grecque, ont volé pour la première fois, nous les avons vus ensemble.

Ces avions, extrêmement modernes, apporteront une contribution essentielle à la protection et à la défense de l'Hellénisme, et c'était pour moi un grand plaisir de les voir avec vous survoler pour la première fois Athènes, le Parthénon.
Ces avions marquent les liens forts et la relation stratégique entre la Grèce et la France.

Je ne dis rien de nouveau non plus si je répète que la Turquie poursuit malheureusement ses actions provocatrices, violant la souveraineté et les droits souverains de la Grèce et de la République de Chypre.

L'un des exemples les plus récents est le nouveau harcèlement d'un navire de recherche effectuant des recherches légitimes. Et ces actions, malheureusement, sont combinées à une recrudescence de la rhétorique agressive qui est également dirigée contre des individus spécifiques, une rhétorique qui remet en question des acquis vieux de plusieurs décennies.

Et ce comportement, qui n'est pas acceptable, nous continuerons à le faire savoir à nos collègues européens et dans tous les forums internationaux.

Mais en même temps, nous réitérons, et je voudrais réitérer aujourd'hui, à l'occasion de notre rencontre, notre intention d'engager un dialogue franc et constructif dans le cadre institutionnalisé avec la Turquie, avec comme condition préalable de base, bien sûr, toujours le respect du droit international et du droit international de la mer.

Mais notre étroite coopération, cher ministre, ne porte pas et ne doit pas porter sur un seul thème.

Je me réjouis de la poursuite de l'excellente coopération entre la Grèce et Chypre dans le contexte européen plus large, sur le large éventail de questions auxquelles nous sommes confrontés au sein de l'Union.
Et aussi face aux défis communs, dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe et du Pacte sur l'asile et les migrations, par exemple.

Votre expérience personnelle, puisque vous avez joué un rôle actif dans l'adhésion de la République de Chypre à l'Union européenne, mais aussi vos nombreuses années de service au Parlement européen, seront un atout particulièrement utile dans notre entreprise.

Notre objectif commun est également de consolider et de renforcer notre coopération trilatérale et multilatérale.

Notre coopération avec d'autres pays de la région, à commencer par l'Égypte et Israël, s'est étendue et couvre désormais un spectre géographique très large.

Je voudrais, surtout aujourd'hui en votre présence, faire référence à la coopération 3+1 entre la Grèce, Chypre, Israël et les États-Unis. Cette coopération est une étape importante du multilatéralisme dans la région, car elle implique les États-Unis en tant que partenaire stratégique.

Les partenariats multilatéraux ont commencé par un échange de vues sur des questions d'intérêt commun, mais ont évolué vers un cadre permettant de construire des relations thématiques stratégiques. Ils couvrent l'énergie, les transports, la protection civile, le tourisme et, bien sûr, les développements dans la région méditerranéenne au sens large.

Après tout, aujourd'hui, nous avons eu l'occasion d'échanger des vues sur la région au sens large, sur le Moyen-Orient, mais aussi, bien sûr, sur les Balkans en général.

Comme vous le savez, je vais partir en Croatie après-demain. Le Premier ministre, M. Mitsotakis, sera à Belgrade le 28 janvier. Il rencontrera également le Premier ministre croate. Il y a beaucoup à faire dans les Balkans et nous sommes extrêmement préoccupés par la situation en Bosnie-Herzégovine.

En ce qui concerne le Golfe, je tiens à souligner aujourd'hui, à l'occasion de votre visite, que la Grèce est solidaire de son allié stratégique dans la région, les Émirats arabes unis.
Et elle condamne avec la plus grande fermeté l'attaque perpétrée contre ce pays.

Enfin, nous avons parlé de notre coopération dans le cadre des Nations unies. Comme chacun sait, la Grèce a présenté sa candidature à un siège au Conseil de sécurité pour la période 2025-2026. Et je tiens à exprimer ma satisfaction quant au soutien que nous avons reçu.

Nous avons l'intention de promouvoir un agenda positif également dans le cadre de cette candidature afin de relever des défis communs, tels que l'impact du changement climatique et la question migratoire et des réfugiés.

Mais, en conclusion, je voudrais dire que le principe directeur de cet effort, comme de tous les autres efforts de la République hellénique, a toujours été l’attachement au droit international, la promotion des relations de bon voisinage et le plein respect des dispositions de la Charte des Nations unies.

Cher ministre, bienvenue à Athènes aujourd'hui. Merci beaucoup pour votre visite.

January 19, 2022