Déclarations du ministre des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, à l'issue de la réunion trilatérale des ministres des Affaires étrangères de la Grèce, de Chypre et d'Israël (Athènes, 13.03.2025)

Déclarations du ministre des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, à l'issue de la réunion trilatérale des ministres des Affaires étrangères de la Grèce, de Chypre et d'Israël (Athènes, 13.03.2025)

Je souhaite aujourd'hui la bienvenue à Athènes aux ministres des Affaires étrangères d'Israël et de la République de Chypre.

C'est un grand plaisir de vous accueillir au ministère des Affaires étrangères.

Votre présence ici reflète notre volonté de travailler ensemble pour consolider à la fois notre coopération et la stabilité ainsi que la sécurité de la région de la Méditerranée orientale et du Moyen-Orient.

Le 7 octobre 2023 a ébranlé non seulement notre région, mais aussi le monde entier.

J'ai moi-même eu l'occasion de me rendre dans la région à plusieurs reprises et de me faire une idée précise de la situation en communiquant avec toutes les parties concernées.

La Grèce a adopté une position de principe dès le premier jour. Nous avons condamné l'attaque du Hamas et exigé la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.

Nous avons insisté sur le fait que l'acheminement ininterrompu et continu de l'aide humanitaire vers toutes les parties de Gaza devait rester une priorité.

Les développements récents sont encourageants. Les accords conclus doivent être respectés.

En particulier en ce qui concerne le cessez-le-feu à Gaza, celui-ci fournit les incitations nécessaires pour revitaliser le processus politique en vue d'une solution à deux États, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies, reconnaissant le droit d'Israël à la paix et à la sécurité.

La situation en Syrie est extrêmement problématique. La Grèce a condamné les atrocités commises contre des civils innocents, en particulier les chrétiens et les alaouites. La stabilité et la prospérité de la Syrie sont dans l'intérêt de la région. C'est pourquoi nous avons salué les mesures prises en faveur de la réconciliation nationale.

Nous suivons de près le processus de transition politique en Syrie qui, comme j'ai eu l'occasion de le dire moi-même au président intérimaire à Damas, doit impérativement être inclusif, assurer la participation de toutes les communautés ethniques et religieuses, respecter le droit international et être libre de toute influence extérieure.

C'est pourquoi, avec la République de Chypre, nous avons demandé aux institutions européennes que la levée des sanctions contre la Syrie soit progressive, conditionnelle et, en tout état de cause, réversible.

Je dis souvent que la géographie est la seule constante dans une équation géopolitique.

La Grèce, Chypre et Israël forment un triangle fictif reliant l'Europe, la Méditerranée orientale et le Moyen-Orient.

Nous sommes convaincus que la promotion de la coopération régionale par le biais de l'interconnectivité rend notre région plus sûre et plus résistante dans un environnement d'instabilité générale.

C'est dans cette optique que :

- Nous soutenons l'activation du Secrétariat permanent du modèle de coopération trilatérale basé à Nicosie pour une meilleure coordination.

- Nous attendons avec impatience l'élargissement du format avec la réactivation des « 3+1 » et la participation des États-Unis. J'ai eu l'occasion d'aborder moi-même cette question avec le secrétaire d'État américain à Washington, lors de ma récente visite, et j'ai reçu une réponse positive en principe.

- Nous encourageons une coopération renforcée et des actions conjointes dans les domaines du commerce, de l'économie, de la protection de l'environnement marin, de la protection civile et de la cybersécurité.

Et, bien sûr, nous attachons une importance particulière à la coopération et à la connectivité énergétiques entre nous, qui sont reconnues et encouragées par le droit international.

Permettez-moi de conclure par la priorité absolue de notre politique étrangère, le problème chypriote.

Le gouvernement grec, de concert avec la République de Chypre, a épuisé toutes les voies diplomatiques pour s'assurer que le problème chypriote devienne une question majeure à l'ordre du jour du secrétaire général des Nations Unies.

Les 17 et 18 mars, nous serons à Genève pour la réunion élargie convoquée par le Secrétaire général.

Nous soutiendrons toujours les efforts de la République de Chypre en vue d'une solution juste et viable, telle que définie dans les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies pour une fédération bizonale et bicommunautaire.

Dans un monde plein de défis, la division ne peut être une solution. Seule la synthèse est une solution.

En tant que l'un des plus anciens membres de l'Union européenne, mais aussi en tant que membre élu du Conseil de sécurité de l'ONU, la Grèce œuvre à la consolidation de la paix et de la sécurité à l'échelle régionale et mondiale. Notre boussole reste le droit international qui, en période d'asymétrie, est le seul vecteur d'une paix et d'une prospérité durables. La Grèce, interlocuteur universellement fiable aux niveaux bilatéral et multilatéral, se veut le pont entre le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest.

Chers amis, Konstantinos et Gideon,

C'est avec ces pensées que je vous souhaite la bienvenue à Athènes et j'espère que cette forme de coopération sera élargie et améliorée.

Je vous remercie.

JOURNALISTE : Nikos Meletis, ERT. Vous avez mentionné la connectivité à plusieurs reprises. Je voulais vous demander comment vous allez aborder une question importante qui concerne également la crédibilité même de la coopération, la question de l'interconnexion électrique GSI, qui a été temporairement suspendue en raison de la tentative de la Türkiye d'imposer ses revendications dans la région à travers elle. Un pays révisionniste qui occupe le nord de Chypre, conteste la souveraineté de la Grèce et menace de libérer Jérusalem, tout en insistant sur le fait qu'aucun projet en Méditerranée ne sera mis en œuvre sans son autorisation.

G. GERAPETRITIS : La réponse est très claire. Le Great Sea Interconnector est un projet d'intérêt commun de l'Union européenne. Il s'agit d'un projet d'interconnectivité entre la Grèce, Chypre et, en fin de compte, Israël. Il sera réalisé et achevé. Nous veillons à ce qu'il n'y ait pas d’implication de quelque nature que ce soit dans ce projet. Nous comprenons que les projets d'interconnexion sont d'une très grande importance pour la stabilité et la sécurité énergétiques de notre région, mais aussi pour l'Europe dans son ensemble et pour le monde. Le projet se poursuivra conformément au calendrier qui sera finalisé.

JOURNALISTE : Alfonso Vitalis, RIK. Dans quelques jours, les 17 et 18 mars, se tiendra la réunion des cinq parties sur la question chypriote. Je voudrais profiter de cette occasion pour demander tout d'abord au ministre des Affaires étrangères d'Israël si la République de Chypre et la partie grecque peuvent s'attendre à ce que leurs positions en faveur d'une solution juste et viable au problème chypriote soient soutenues lors de cette réunion à cinq parties.

Et aux ministres des Affaires étrangères de la Grèce et de Chypre s'ils ont un minimum d'optimisme quant au fait que les positions épineuses, les positions provocatrices de la Türkiye ont été surmontées et que nous pouvons faire avancer un peu plus ces pourparlers.

G. GERAPETRITIS : La reprise est une étape importante pour que le problème chypriote, qui est en fait un coup très fort porté à la légitimité internationale, un terrain de division à des moments critiques, puisse être résolu. Je crois que l'attitude de la République de Chypre revêt un caractère créatif et bénéfique. Elle tente de synthétiser, sous l'égide des Nations Unies et des résolutions qui ont été adoptées, les contradictions qui existent. La République de Chypre est disposée à adopter ce ton créatif. Le gouvernement grec sera à ses côtés. Chypre doit à nouveau s'unir. C'est une exigence de l'époque et de l'histoire.

JOURNALISTE : Bonsoir. Lefteris Papadimas, Reuters. Je voudrais demander à M. Gideon s'il peut nous dire où en sont les pourparlers à Doha et combien de temps elles vont encore durer, et aux trois ministres s'il y a une nouvelle initiative sur l'aide humanitaire à Gaza.

G. GERAPETRITIS : La Grèce soutient tous les efforts visant à ce que l'aide humanitaire puisse entrer dans la bande de Gaza et atteindre ceux qui sont en fait les victimes et qui ont besoin de recevoir cette aide, sans autre médiation.

C'est pourquoi nous félicitons particulièrement Chypre pour le corridor maritime d'Amalthea, ainsi que pour les efforts déployés par d'autres pays, tels que la Jordanie, pour faire passer l'aide humanitaire. Ainsi que, bien sûr, Israël, qui a veillé à ce que les points de passage soient ouverts afin qu'un plus grand nombre de camions transportant de l'aide humanitaire puissent passer. Je tiens à remercier tout particulièrement Israël pour son aide.

La Grèce a pris l'initiative au sein de l'Union européenne pour que les États membres de l'Union européenne prennent l'obligation de traiter les enfants blessés de Gaza et les patients.

Dans ce contexte, nous avons reçu dix enfants de Gaza et leurs familles, qui sont actuellement soignés dans des hôpitaux grecs. Cela a été rendu possible grâce à l'aide des autorités israéliennes et égyptiennes.

Nous devons - une fois de plus, permettez-moi de le souligner - avoir la paix, qui garantira la sécurité. Et la paix et la sécurité sont le minimum que nous pouvons exiger des pays et de la communauté internationale.

Mars 13, 2025

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