C'est avec un grand plaisir que j'accueille la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mme Mélanie Joly, au ministère des Affaires étrangères.
L'amitié entre la Grèce et le Canada est historique. En accueillant la ministre, j'ai eu l'occasion de lui montrer les décrets royaux de 1895, 1920 et 1937, qui ont établi nos consulats généraux, nos bureaux consulaires et notre ambassade au Canada. Il y a deux ans, en 2022, nous avons célébré les 80 ans de nos relations diplomatiques.
Au fil des ans, les liens entre nos peuples sont devenus sincères, profonds et inébranlables.
Nous sommes liés par une compréhension commune et des principes communs fondés sur la défense de la démocratie, de l'État de droit et de l'humanité. Nous unissons nos voix dans les forums internationaux pour défendre ces valeurs universelles.
Nous sommes particulièrement préoccupés par l'attaque russe contre l'Ukraine, qui constitue une grave menace pour la paix et la stabilité non seulement en Europe, mais aussi dans le monde entier.
La Grèce et le Canada se sont opposés dès le début au révisionnisme, à la remise en cause du droit international et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, que nous aidons tant sur le plan bilatéral que dans le cadre de la coopération internationale multilatérale.
Sur l'autre grand front de notre région, le Moyen-Orient, nous vivons une catastrophe humanitaire. Nous sommes très préoccupés par les effets déstabilisateurs et diffuseurs de la guerre à Gaza et au Moyen-Orient.
Il est plus que jamais nécessaire de mettre fin immédiatement aux hostilités et à l'effusion de sang et d'acheminer sans entrave l'aide humanitaire à Gaza.
La Grèce apporte une contribution productive à la résolution du problème. En participant aux processus de paix, de manière bilatérale, mais aussi par l'intermédiaire de l'Union européenne et de l'ONU. Pour parvenir à une solution dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, à la solution à deux États avec la création d'un État palestinien ayant Jérusalem-Est pour capitale, sur les frontières d'avant 1967.
Nous avons également discuté avec la ministre de nos relations bilatérales.
L’occasion m’a été offerte de souligner le climat économique et d'investissement en Grèce, qui a radicalement changé. La Grèce est désormais un pays favorable aux investissements, comme en témoigne la présence d'investissements canadiens dans le nord de la Grèce et à l'aéroport Eleftherios Venizelos.
Nous cherchons à renforcer les relations bilatérales et à accroître ces investissements, compte tenu de la trajectoire de croissance de l'économie grecque, de la position géopolitique de la Grèce et de la stabilité politique et économique de notre pays.
Notre étroite coopération a également été scellée par l'achat par la Grèce de 7 avions canadairs, qui seront utilisés pour la lutte contre les incendies de forêt.
Le changement climatique est malheureusement implacable. Nous sommes témoins de la dévastation causée par les incendies de forêt ces jours-ci, en particulier dans l'ouest du Canada. Je voudrais également profiter de cette occasion pour exprimer la solidarité de la Grèce avec le gouvernement canadien et le peuple canadien, de la part des Grecs, qui ont connu ces dernières années un véritable drame et des souffrances liées aux phénomènes extrêmes de la crise climatique.
Investir dans les énergies vertes est une voie à sens unique et est vital pour notre survie.
La Grèce aspire à devenir une plaque tournante géostratégique, soutenant des projets énergétiques tels que les corridors verticaux de gaz, les projets d'infrastructure et de transport, ainsi que les interconnexions avec les ports grecs.
Afin de promouvoir toutes les politiques susmentionnées, nous coordonnons nos efforts avec le Canada et dans le cadre d'organisations internationales.
Nous remercions chaleureusement le Canada et la ministre pour son engagement à soutenir la candidature de la Grèce en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité pour les années 2025-2026.
Nos priorités seront, entre autres, la lutte contre la crise climatique, ainsi que la défense des droits des femmes et des enfants. Des valeurs qui ont toujours été fortement soutenues par la société libérale canadienne.
La devise de la candidature grecque est Dialogue, Démocratie, Diplomatie.
Trois mots grecs qui ont une grande signification, une grande profondeur et une résonance mondiale.
En ces temps incertains, il est de notre devoir de maintenir le dialogue et de soutenir le règlement par la voie diplomatique des différends internationaux et bilatéraux.
Madame la Ministre,
En tant que Grec, je suis reconnaissant que dans votre grand pays, la langue grecque soit enseignée dans le cadre d'un excellent système éducatif et que les grandes universités canadiennes disposent de départements d'études grecques modernes.
Aujourd'hui, l'hellénisme du Canada, les Grecs et les personnes d'origine grecque, compte environ 350 000 personnes. C'est le pont qui relie les deux pays et les deux cultures.
Le Premier ministre grec en a été le témoin direct lors de sa récente visite au Canada et de sa rencontre avec le Premier ministre Trudeau, la première visite d'un Premier ministre grec au Canada depuis 41 ans. Comme il l'a déclaré en quittant le Canada :
« En fin de compte, ce que je retiendrai le plus de ma visite, c'est l'image de jeunes enfants chantant les hymnes nationaux canadien et grec avec la même fierté, la même énergie, le même enthousiasme ».
Madame la ministre des Affaires étrangères, chère Mélanie,
C'est un grand honneur de vous accueillir à Athènes aujourd'hui.
May 17, 2024