C'est avec grand honneur et plaisir que j'accueille le ministre philippin des Affaires étrangères, M. Enrique Manalo, pour sa première visite en Grèce, qui est aussi la première visite d'un ministre philippin des Affaires étrangères en Grèce, ce dont je voudrais dire que je suis très heureux.
Il est extrêmement important, 74 ans après l'établissement des relations diplomatiques avec les Philippines, de recevoir aujourd'hui le ministre des Affaires étrangères.
Nos deux pays sont unis par des liens d'amitié et des valeurs communes. Nous soutenons un ordre international fondé sur des principes et des règles, le respect du droit international, en particulier le plein respect du droit international de la mer, le règlement pacifique des différends et le bien-être des peuples.
Nous sommes également unis par notre tradition maritime. La mer et la navigation font partie de l'identité des Grecs, tant en raison de notre position géographique et de notre géomorphologie qu'en raison de l'étendue de notre littoral, plus de 20 000 kilomètres avec des centaines d'îles et d'îlots, à l'instar du pays ami des Philippines.
Par ailleurs, la flotte grecque est la première au monde et contribue au bon déroulement du commerce mondial. Dans le secteur maritime, nos relations peuvent être considérablement améliorées. Aujourd'hui déjà, 50 compagnies maritimes d'intérêt grec opèrent à Manille, tandis que quelque 53 000 marins philippins offrent leur expertise sur les navires appartenant à la Grèce, précisément en raison de leur grande familiarité avec la mer.
L'importance que nous attachons au secteur maritime est clairement démontrée par notre coopération intensive dans le domaine de l'éducation et par notre soutien mutuel au sein des forums internationaux pertinents, comme ce fut le cas avec l'Organisation maritime mondiale pour la période 2024-2025.
En outre, la sécurité des marins est une priorité majeure pour la Grèce, sur tous les océans et surtout aujourd'hui, alors que les phénomènes de violence illégale en mer se multiplient. Actuellement, un nombre important de marins philippins sont détenus illégalement, ce qui constitue une violation de tous les principes du droit international.
Nous sommes à vos côtés, Monsieur le Ministre.
Je voudrais profiter de cette occasion pour remercier publiquement les Philippines pour leur soutien à l'élection de la Grèce au Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2025-2026, où la Grèce donnera la priorité au débat sur la sécurité maritime.
Au cours de notre mandat au Conseil de sécurité des Nations unies, nous aspirons à ce que la Grèce soit le pont entre le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest, et qu'elle mette en avant les questions d'intérêt commun avec les Philippines, telles que la résolution pacifique des différends et la lutte contre le changement climatique.
En ce qui concerne la crise climatique, les Philippines font partie des pays qui souffrent de ce phénomène et qui sont les plus vulnérables aux événements climatiques extrêmes. C'est dans ce contexte que nous saluons chaleureusement la volonté de Manille d'accueillir le siège du conseil d'administration du Fonds des pertes et dommages pour les pays en développement et de s'attaquer aux effets néfastes de la crise climatique.
En ce qui concerne la paix et la sécurité dans le monde, notre pays s'efforcera d'utiliser son rôle au sein du Conseil de sécurité des Nations unies pour jouer un rôle productif dans la lutte contre les effets dévastateurs des deux guerres majeures dans notre région, en Ukraine et à Gaza.
Pour ce qui est plus particulièrement de la tragédie qui se déroule à Gaza, la Grèce a adopté une position de principe claire. Un cessez-le-feu immédiat, l'ouverture de corridors humanitaires afin que l'aide puisse atteindre la zone touchée sans entrave. Libération immédiate et inconditionnelle des otages. Élaboration d'un plan pour la reconstruction de Gaza et le retour des personnes déplacées dans leurs foyers.
Monsieur le Ministre, la coopération entre nos deux pays peut être considérablement améliorée. À cette fin, il est particulièrement important que nous ayons décidé d'activer le processus de consultations politiques entre les ministères des Affaires étrangères de nos pays afin d'institutionnaliser et d'intensifier le dialogue qui a lieu entre nous aux niveaux politique et technique.
En ce qui concerne les relations entre l'Union européenne et les Philippines, la Grèce soutient la poursuite de leur promotion, tout en espérant que les négociations en vue de la conclusion d'un accord de libre-échange entre les deux parties seront couronnées de succès.
La Grèce se réjouit également de l'approfondissement des relations entre l'Union européenne et l'ANASE, une question dont nous avons eu l'occasion de discuter avec le ministre en février dernier à Bruxelles. Le rôle de coordination que jouent les Philippines dans ce dialogue est essentiel et crucial. La porte d'entrée économique et commerciale des pays de l'ANASE vers l'Union européenne peut être la Grèce.
Monsieur le Ministre, cher ami Enrique, la géographie des Philippines confère à votre pays une importance géostratégique majeure. Mais son plus grand atout réside dans ses ressources humaines. Des personnes qui sont particulièrement travailleuses, dévouées et d'une gentillesse qui dépasse l'ordinaire.
Comme le disent les paroles de l'hymne national philippin : « Terre sainte et chère, berceau de nobles héros ».
C'est avec ces pensées que je vous souhaite la bienvenue, Monsieur le Ministre, à Athènes et en Grèce.
June 20, 2024