Déclarations du ministre des Affaires étrangères Giorgos Gerapetritis, à l'issue de sa rencontre avec son homologue arménien Ararat Mirzoyan (Erevan, 10.01.2024)

Déclarations du ministre des Affaires étrangères Giorgos Gerapetritis, à l'issue de sa rencontre avec son homologue arménien Ararat Mirzoyan (Erevan, 10.01.2024)G. Gerapetritis : Je voudrais remercier le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan pour sa chaleureuse hospitalité.
Je suis à Erevan pour la première fois en ma qualité de ministre des Affaires étrangères de la Grèce pour confirmer l'excellent niveau de nos relations bilatérales et notre volonté d'approfondir notre coopération.
La Grèce et l'Arménie sont liées par des liens d'amitié historiques traditionnels forgés au fil des siècles.
Je suis en communication constante avec mon ami, le ministre des Αffaires étrangères. Nous nous sommes également rencontrés en septembre, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York et, plus récemment, en décembre, à l'initiative de la Grèce, en marge du Conseil des affaires étrangères à Bruxelles.
S’agissant de l'UE, nous soutenons l'approfondissement des relations avec Erevan et le renforcement de la présence de l'UE par le biais de l'EUMA (Mission de l'UE en Arménie). La Grèce œuvrera au renforcement du dialogue institutionnel entre l'UE et l'Arménie et apportera l'expertise qu'elle a acquise au fil des ans en tant que l'un des plus anciens États membres de l'UE.
Avec l'Arménie, nous coopérons étroitement et de manière constructive dans le cadre des organisations régionales et internationales. Nous soutenons la demande de l'Arménie pour la protection des sites du patrimoine mondial dans le cadre de l'UNESCO.
La Grèce suit de près l'évolution de la situation dans la région du Caucase. Dès les premiers instants, nous avons exprimé notre solidarité avec le peuple arménien et envoyé de l'aide humanitaire pour répondre aux besoins découlant de l'exode massif et violent de la population du Haut-Karabakh.
La Grèce mène sa politique étrangère sur la base des principes du droit international, du respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale. En tant que partisane de la résolution pacifique des conflits, elle est ouvertement opposée à l'usage de la force et favorable au dialogue et à la consultation.
À cette fin, nous avons salué la déclaration conjointe de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan annonçant la libération mutuelle de prisonniers et des mesures de confiance entre les deux parties.
Nous soutenons la reprise des pourparlers entre Erevan et Bakou en vue de consolider la sécurité et la stabilité dans le Caucase du Sud. Les deux parties doivent s'efforcer de parvenir à une paix régionale durable, juste et viable et d'établir des relations de bon voisinage. Le plan de connectivité présenté par l'Arménie, « Carrefours de la paix », que nous considérons comme réalisable et inclusif, va également dans ce sens.
Depuis cette tribune, j'aimerais réitérer l'importance que la Grèce attache à la nécessité de répondre aux besoins humanitaires des populations déplacées. Nous comptons sur l’augmentation des échanges bilatéraux dans tous les secteurs et le renforcement de nos relations.
Merci encore, Monsieur le Ministre, pour l'hospitalité et l'accueil chaleureux que vous nous avez réservés à Erevan.
JOURNALISTE : Monsieur le Ministre, venant d'une autre région complexe, croyez-vous vraiment que la paix entre Bakou et Erevan est possible dans un avenir proche ?
G . GERAPETRITIS : C'est une question à laquelle il est impossible de répondre en quelques minutes, comme vous pouvez l'imaginer. Nous croyons au dialogue. En Grèce, nous répétons sans cesse qu'il y a trois mots d'origine grecque qui pourraient être la solution à tout type de conflit international et d'agression - et ce sont la démocratie, la diplomatie et le dialogue. Nous sommes donc convaincus que les parties concernées doivent entretenir un dialogue permanent.
Je pense que les « Carrefours de la paix » présentés par le gouvernement arménien est une solution réalisable, viable et juste au problème. Nous pensons qu'un processus de paix devrait aborder clairement les questions spécifiques liées à la démarcation de la frontière, être aussi détaillé que possible, afin d'empêcher la reprise des hostilités à l'avenir. Je pense que les deux parties devraient continuer à s'engager dans ce processus. Je pense qu'il existe une possibilité sérieuse et réaliste de parvenir à une solution à l'avenir. La Grèce fournira de bons services dans ce sens, non seulement dans les forums internationaux, mais aussi dans ses relations avec l'Azerbaïdjan et la Türkiye. Dans l'ensemble, je pense que le gouvernement arménien se soucie de la prospérité et de la paix durable dans la région, et qu'il fait de son mieux pour trouver une solution qui ne profitera pas seulement au peuple arménien, mais qui sera également une solution réaliste pour une paix durable.

January 10, 2024