Monsieur le Ministre Blinken,
Je vous remercie pour votre accueil chaleureux.
Permettez-moi tout d'abord d'exprimer mes sincères condoléances aux familles des cinq membres de l'équipage de l'hélicoptère militaire qui ont péri dans le tragique accident d'hier.
Notre rencontre d'aujourd'hui marque le début du 5e dialogue stratégique entre les États-Unis et la Grèce.
Je voudrais souligner l'importance de ces deux mots d'origine grecque.
Stratégique, qui vient du grec strategikos, qui signifie la plus haute hiérarchie.
Et dialogue, qui vient du grec dialogos, qui signifie discussion en utilisant la logique et l'argumentation.
Par conséquent, grâce à notre dialogue stratégique, nous pouvons définir une vision et renforcer des politiques fondées sur des valeurs communes, non seulement sur Terre, mais aussi dans l'Espace. Il est important que nous signions aujourd'hui les accords « Artemis ».
Cette coopération significative est plus que jamais nécessaire, compte tenu des défis mondiaux urgents tels que le changement climatique, les migrations et les pandémies qui affectent directement la vie de milliards de personnes.
Mais aussi dans le contexte de conflits régionaux critiques - de l'Ukraine au Caucase du Sud et de Gaza à la mer Rouge et à la région du Sahel - ayant des implications extraterritoriales directes.
Ce qu'il faut d'urgence, c'est une coopération mondiale fondée sur des engagements éthiques sous les auspices du droit international. Il s'agit, après tout, de la quintessence de la gouvernance mondiale qui appelle à un ordre international fondé sur des règles et une solidarité universelle.
À cet égard, il est de la plus haute importance de continuer à cultiver nos relations bilatérales, mais aussi la coopération transatlantique.
Et il est important que nous soyons ici, en tant que l'un des plus anciens membres de l'UE et de l'OTAN, pour discuter et trouver de nouveaux modes de coopération.
Nous soutenons activement l'élargissement de l'UE avec l'adhésion des Balkans occidentaux et de l'Ukraine.
Nous soulignons la nécessité de respecter le droit international et en particulier le droit international de la mer. Nous demandons instamment la reprise des pourparlers en vue d'une solution viable au problème chypriote, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
En ce qui concerne le Moyen-Orient, nous sommes en mesure, grâce à nos relations avec toutes les parties concernées, de travailler de manière constructive pour éviter que la situation humanitaire ne se détériore davantage. Je voudrais profiter de cette occasion pour souligner les efforts inlassables du Secrétaire d’Etat Blinken pour empêcher l'escalade et la catastrophe humanitaire au Moyen-Orient, d'où il vient de rentrer. Nous lui en sommes tous reconnaissants.
En ce qui concerne l'Ukraine, nous accueillerons la semaine prochaine, en coopération avec la Banque européenne d'investissement, une conférence internationale sur la reconstruction du pays.
En avril, nous accueillerons à Athènes la 9e conférence « Our Ocean », qui portera sur la protection des océans. J'ai eu l'occasion, plus tôt dans la matinée, d'avoir une discussion intéressante sur ce sujet avec l'envoyé spécial du président américain pour le climat, John Kerry.
Par ailleurs, notre économie a retrouvé une forte trajectoire de croissance. Cela est également dû à l'investissement direct étranger phare en provenance des États-Unis.
De plus en plus, nous devenons un acteur clé et une plaque tournante dans le secteur de l'énergie, en mettant l'accent sur les infrastructures et les interconnexions, ainsi que sur l'utilisation accrue des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique. Nous contribuons ainsi à la diversification et à la sécurité énergétiques de l'Europe. Le mois dernier, notre nouvelle unité flottante de stockage et de regazéification du GNL (FSRU) est arrivée à Alexandroupolis et commencera bientôt à fournir du gaz aux Balkans et à l'Europe de l'Est via la Grèce.
Nous continuons à développer notre capacité défensive. L'acquisition imminente de 40 chasseurs F-35 démontre la profondeur des relations gréco-américaines.
À la lumière de ce qui précède, j'ose affirmer que les États-Unis et la Grèce se complètent mutuellement, faisant tout ce qui est en leur pouvoir pour contribuer à la stabilité régionale et mondiale.
Permettez-moi de conclure en évoquant les liens entre nos deux peuples, qui constituent un fondement essentiel de notre dialogue stratégique.
La diaspora gréco-américaine est un excellent pont d'amitié et de compréhension entre les deux peuples.
Je ne peux que souligner l'importance du programme d'échange Fulbright, du German Marshall Fund of the United States et d'autres institutions éducatives américaines qui ont contribué de manière positive à la compréhension mutuelle entre nos deux peuples.
Et, bien sûr, nous apprécions également les 53 programmes liés à la Grèce dans les universités américaines, dont 11 chaires d'études grecques et 37 programmes de langue grecque.
Monsieur le Ministre,
Nous célébrons aujourd'hui la Journée mondiale de la langue grecque. À cette occasion, permettez-moi de conclure par quelques mots grecs universels. Je vous remercie de votre philoxenia (hospitalité) et je me réjouis de voir se développer des synergies entre nos gouvernements et nos nations sur la base de notre éthique commune, afin que nous puissions développer un monde pacifique et démocratique.
Je vous remercie.
February 9, 2024