N. KOTZIAS : Je souhaite la bienvenue à mon cher ami et ami de notre pays, Riyad Al-Maliki. Il est un ami de notre pays et représentant d'un peuple qui lutte pour faire valoir ses droits. Avec la Palestine nous entretenons de longue date des liens politiques et historiques et le soutien de notre pays à la cause palestinienne est bien connu de tous. Par ailleurs, nous avons voté en faveur de la revalorisation de la position de la Palestine au sein de l'ONU et de son adhésion à l'UNESCO.
J'aimerais encore une fois dire que notre pays, notre gouvernement et moi personnellement, nous soutenons fermement la solution à deux Etats au Moyen-Orient, de l'Etat d'Israël et de l'Etat de la Palestine. La solution à deux Etats est une solution qui contribue à l'instauration de la paix dans la région, qui démolit les arguments des groupes extrémistes, qui sauvegarde les droits de la Palestine et du peuple palestinien et qui donne des garanties à Israël pour ce qui est de son existence.
En outre, notre pays est un Etat membre actif de l'Union européenne et j'ai promis à Son Excellence, le ministre des Affaires étrangères de la Palestine que j'entamerais dès cet après-midi à Bruxelles où j'effectuerai un déplacement, la mise en place d'un groupe d'amitié entre la Palestine et l'Union européenne et aussitôt que ce groupe sera mis en place, j'espère que cela sera fait immédiatement après l'été, nous inviterons ce groupe à Bruxelles. En outre, vers le milieu du mois de juillet, j'effectuerai un déplacement en Israël et en Palestine et j'espère avoir de bonnes nouvelles pour ce qui est de cette perspective.
Nous avons abordé avec Son Excellence les initiatives que nous pourrions prendre . Tout d'abord, nous attendons avec intérêt la visite du Président Abbas dans notre pays, dans l'avenir proche, la promotion et la mise en place d'un Mémorandum de compréhension sur les consultations politiques entre les deux ministères des Affaires étrangères, à savoir le renforcement de notre coopération et l'élaboration d'un plan d'action par les deux ministères, dans lequel seront inclus tous les accords conclus dans le passé et ceux qui seront conclus dans le future entre les deux parties.
Nous avons décidé en tant que ministère des Affaires étrangères et avons donné des instructions y relatives à l'administration publique grecque, d'utiliser le terme Palestine pour désigner le pays ami.
Nous continuons d'accorder des bourses aux étudiants palestiniens et nous allons augmenter le nombre de bourses accordées dans la mesure de nos moyens, et, en dépit des difficultés auxquelles est confronté notre pays, nous avons fourni à la Palestine, dans la mesure de nos moyens, une aide financière et matérielle.
La Palestine a une place spéciale dans notre cœur et notre pensée. Elle est synonyme d'un rêve de liberté, de démocratie et des droits qui nous a accompagné tout au long de notre jeunesse et pour moi, en tant que ministre des Affaires étrangères, c'est un grand plaisir d'accueillir mon collègue Riyad dont la sagesse et les expériences sont connues de tous ici au ministère des Affaires étrangères.
Riyad, je te remercie beaucoup d'être venu, je te remercie de nos discussions et de leur poursuite.
RIYAD AL MALIKI: Votre Excellence, Monsieur le Ministre, c'est un très grand plaisir pour moi de me trouver ici. Les discussions et les consultations que nous avons eues ainsi que le bon climat amical et sincère dans lequel notre rencontre s'est déroulée, m'ont fait sentir comme si nous nous connaissions depuis très longtemps.
Et je pense que nous sommes allés au-delà des limites de l'histoire et du temps et c'est pourquoi je me suis senti lors de notre rencontre comme si je m'entretenais avec un vieux ami, avec lequel nous nous souvenions d'une époque révolue et, dans le même temps, nous nous mettions d'accord sur un très grand nombre de questions, en examinant tous les dossiers dans la même perspective et en pensant à la façon dont nous pourrions coopérer en vue de régler les questions et les comprendre en profondeur.
Cela dit, je vous remercie M. le ministre de ces sentiments que vous m'avez fait éprouver, pour le climat dans lequel s'est déroulée notre rencontre et pour l'aide que vous nous apportez. Vous êtes à nos côtés et nous pourrons ensemble atteindre tous ces objectifs.
Votre Excellence, le ministre, nous nous trouvons tous ici en vue de présenter nos remerciements à la Grèce pour son soutien continu à la Palestine au sein de différents forums régionaux et internationaux. Vous avez vous aussi évoqué, entre autres, l'Unesco ainsi que l'Assemblée générale des Nations Unies.
Nous nous trouvons ici pour adresser nos remerciements, mais aussi pour souligner notre intention de continuer de soutenir la Grèce en ces temps difficiles. Par ailleurs, c'est en temps difficiles qu'il faut avoir recours aux amis et même si nous ne disposons pas de moyens et de ressources, nous sommes ici pour faire preuve de notre amitié.
N. KOTZIAS : Vous avez un cœur et une âme!
RIYAD AL MALIKI: C'est justement pour cela que nous nous trouvons ici pour prendre des engagements et nous avons fait preuve de notre solidarité et de notre compréhension à l'égard de la Grèce afin que celle-ci sorte de la situation actuelle. Nous espérons que cela se produira bientôt.
Monsieur le ministre, vous nous avez donné l'occasion de discuter de nombreuses questions différentes, nous avons abordé nos relations, la façon dont nous envisageons notre avenir, nous avons parlé des perspectives relatives à la réouverture des négociations entre Israël et la Palestine. Nous avons également parlé de l'engagement pris par la Grèce de nous aider ce qui revêt une importance vitale, et, bien entendu, nous apprécions beaucoup sa contribution.
Cela dit, je voudrais vous remercier du dévouement dont vous avez fait preuve au sein du Conseil des ministres à Bruxelles. Par ailleurs, nous comptons toujours sur le soutien et le dévouement de la Grèce dans le cadre de l'Union européenne puisque la Grèce défend toujours le droit de la Palestine et des Palestiniens à un Etat indépendant et libre. Je pense que cela est très important et nous apprécions beaucoup cette attitude de la Grèce.
Bien évidemment, lors de notre rencontre, nous avons également abordé nos relations bilatérales et comme le ministre l'a tout à l'heure affirmé, des actions seront prises en vue de consolider, d'approfondir et d'élargir nos relations bilatérales dans plusieurs domaines, dans le but de consolider le travail accompli et d'élargir le cadre des moyens que nous avons à notre disposition pour étendre notre coopération dans d'autres domaines.
Et nous allons également consacrer nos efforts sur la coopération entre nos ministères afin de voir si nous pouvons conclure d'autres accords par rapport aux accords déjà conclus, des accords qui pourront approfondir davantage nos relations bilatérales.
Nos deux pays ont pris des engagements en matière de leur coopération et les deux parties sont déterminées à aller de l'avant et nous sommes très contents que les choses vont dans le bon sens.
J'apprécie le fait que la Grèce salue et attende avec intérêt la visite du Président Abbas très prochainement. Nous sommes en train de réfléchir sur cette question et de toute façon nous l'aborderons de nouveau puisque maintenant nous attendons, le mois prochain, une visite de votre part en Palestine Monsieur le ministre lors de laquelle nous discuterons de la visite imminente du Président Abbas ainsi que de toutes les questions relevant de nos relations bilatérales.
Après ma rencontre avec M. le ministre je suis plus optimiste et j'entretiens de grands espoirs que nous irons de l'avant et j'attends avec un très grand intérêt notre prochaine rencontre Monsieur le ministre. Je vous remercie encore une fois.
JOURNALISTE: Une question pour le ministre des Affaires étrangères de la Palestine. Monsieur le ministre, de quelle manière vous faites face et vous ferez face à l'avenir aux attaques lancées par l'Etat islamique contre la Syrie, vu que de nombreux Palestiniens vivent dans la région élargie? Je vous remercie.
RIYAD AL MALIKI: Vous savez qu'en Syrie il y a à peu près 600 000 réfugiés palestiniens lesquels ont trouvé refuge dans ce pays en 1948 et depuis ils ont pu coexister avec les citoyens syriens pendant des années et des décennies entières.
L'Etat islamique lance des attaques contre le camp de réfugiés de Yarmouk situé à quelques kilomètres de Damas. Ces attaques ont coûté la vie à plusieurs Palestiniens et dans le même temps des maisons et des infrastructures ont été détruites
Il est donc évident que ces attaques visent des Palestiniens et nous avons le sentiment de faire partie de l'alliance élargie qui œuvrera de manière efficace en vue de lutter contre ce mal.
Et nous sommes prêts et déterminés à contribuer et à participer à cette alliance, s'il est besoin d'échanger ou de collecter de renseignements et de prendre de décisions, mais aussi à entreprendre des actions visant à protéger les vies des Palestiniens qui vivent dans le camp de Yarmouk et ailleurs en Syrie.
Nous nous trouvons toutefois ici pour assurer que cet ennemi farouche appelé erronément Etat islamique, soit vaincu, car son objectif est en fait d'assassiner de simples citoyens, non seulement en Syrie, mais partout. La même chose se passe en Irak et dans d'autres pays.
JOURNALISTE: Monsieur le ministre, êtes-vous optimiste concernant la réouverture des négociations après la formation du nouveau gouvernement en Israël? Est-ce que M. Netanyahu a fait certains pas dans ce sens?
RIYAD AL MALIKI: Si vous me demandez si je suis optimiste après ce que j'ai vu et entendu, je vous dirai que je ne le suis pas. Les déclarations de M. Netanyahu ainsi que de ses collègues qui participent au gouvernement israélien actuel, ne sont guère encourageantes.
Il paraît qu'ils n'ont pas l'intention d'aller dans le sens de la réouverture des pourparlers et qu'ils n'ont pris aucun engagement à l'égard de la paix et de la stabilité dans la région.
Toutes les actions et toutes les déclarations qui ont été faites dès la formation du nouveau gouvernement attestent du contraire. Il paraît que le gouvernement ne veut pas honorer les engagements qui étaient pris pour ce qui est de l'instauration de la paix et de toute évidence, ils n'ont pas l'intention de revenir sur la table des négociations.
Mais est-ce que nous devrons accepter notre sort et céder à l'inertie? Tout à fait le contraire, je pense que la Palestine, et vous le savez à mon sens, demeure attachée à son objectif et nous persévérons dans nos efforts tant que nous aurons des amis partout dans le monde et notamment en Grèce. Et M. Kotzias a justement fait preuve de cette intention. Tant que nous aurons des amis, nous continuerons d'être optimistes.
La communauté internationale œuvrera dans ce sens. Il parait que la communauté internationale fera tout ce qui est en son pouvoir pour sauver le processus de paix, afin qu'il y ait de la paix et de la stabilité, afin d'éviter la guerre et de créer des conditions favorables à la coopération et à la coexistence pacifique et afin de lutter contre la haine.
Et d'après ce que j'ai entendu aujourd'hui, d'après ce que M. Kotzias a affirmé, je peux être dans une certaine mesure optimiste et cet optimisme nous permet de commencer à voir apparaître des changements imminents.
Je vous remercie beaucoup.
June 8, 2015