Nous vous communiquons ci-dessous les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Nikos Kotzias, à l'issue de sa rencontre avec le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, au siège des Nations Unies :
Aujourd'hui, je me suis entretenu avec M. Nimetz avec lequel nous avons discuté de l'état d'avancement des négociations sur la question du nom de l'ARYM. Je l'ai briefé sur la discussion en cours au sujet des mesures de confiance. Comme vous le savez, je me suis entretenu il y a un mois avec le ministre des Affaires étrangères de l'ARYM et j'ai proposé à ce dernier de procéder à l'adoption de mesures de confiance. Il n'y a pas eu de réponse de sa part. Finalement, le gouvernement du pays voisin a consenti à l'engagement d'une telle discussion.
A Budapest où je me suis rendu il y a deux semaines, nous avons fait un échange de points de vue sur les mesures de confiance et il existe, comme nous l'avons constaté ces dix derniers jours, une convergence sur certains points ce qui pourrait servir de point de départ pour une discussion sur cette question. En outre, j'ai exprimé à M. Nimetz notre volonté de poursuivre le dialogue tout en signalant que derrière la question du nom se cachait une forme particulière d'irrédentisme ce qui entrave le rétablissement des relations de confiance.
Je viens de m'entretenir avec le Secrétaire général de l'ONU. Nous avons débattu des questions liées à la réalisation des progrès au niveau de la question chypriote et je lui ai fait part de notre espoir de parvenir à une solution par le biais de la négociation qui commencera suite à la décision y relative prise par le gouvernement chypriote.
Nous avons tenu une brève discussion sur l'ARYM car apparemment M. Nimetz l'avait déjà informé en la matière et nous avons abordé en détail les problèmes relatifs aux vagues migratoires en provenance de l'Afrique du nord et du Moyen-Orient. Nous avons constaté qu'il s'agissait d'une question que notre gouvernement a soulevée dès qu'il avait assumé ses fonctions.
Force est de souligner que le fait que j'ai signalé à toute l'Europe le risque de nous voir envahis par ces vagues migratoires a été mal interprété et certains ont même essayé à dire que c'était moi qui avait menacé d'envoyer des immigrés en Europe. J'ai tout simplement fait une analyse politique qui a été malheureusement confirmée.
J'ai proposé au Secrétaire général de l'ONU de soutenir l'Union européenne à travers les dispositifs institutionnels de l'organisation en mettant à disposition son expertise et ses moyens pour lutter contre ces phénomènes.
En outre, je lui ai présenté l'initiative que nous avons prise en vue de protéger les communautés chrétiennes et en général le caractère multinational et multireligieux du Moyen-Orient et ce non seulement pour protéger des vies humaines, mais aussi pour défendre les valeurs qui sont ancrées dans cette région depuis deux mille ans. Je lui ai présenté des propositions spécifiques concernant la revalorisation des capacités dont disposent les Grecs - des académiciens et d'autres hauts fonctionnaires - et ces propositions ont été très favorablement accueillies ce qui m'a rendu très heureux.
Suite aux discussions que j'ai eues avec des organisations ici à New York - des discussions que je poursuivrai jusqu'au soir - et aux entretiens tenus avec des organisations juives américaines, j’ai l’impression que, alors que lors de notre arrivée aux Etats Unis, l'ambiance à l'égard de la Grèce était un peu bizarre, par la suite, à Washington et ici, elle est devenue positive et ils ont bien reçu nos messages de la façon dont nous avons voulu les transmettre.
Je vous remercie.
Veiller lire ci-dessous les réponses du ministre des Affaires étrangères aux questions de la presse :
JOURNALISTE : Pourriez-vous nous donner plus d'informations sur la question chypriote et l'entretien que vous avez eu avec le Secrétaire général ?
N. KOTZIAS : S'agissant de la question chypriote, j'ai dit au Secrétaire général ce que je dis toujours, à savoir que toute prise de position fondamentale à l'égard du règlement intérieur de cette question revient à Nicosie. Et, dans le même temps, j'ai signalé que nous, en tant que puissance garante, étions en faveur de notre retrait et de celui de la Turquie de Chypre. Sinon, il n'y aura aucune solution substantielle qui rétablirait la République de Chypre en tant qu’Etat souverain jouissant de tous les droits dont dispose un Etat membre de l'UE. Et la solution atteinte serait une solution seulement en apparence, une pseudo - solution et nous ne faisons que de nous leurrer. Par conséquent, notre position, en tant que puissance garante, est que nous devons renoncer à nos droits émanant d'anciens traités tout comme doivent y renoncer les autres ayant les mêmes droits. Je pense que le message a été bien noté tant par l'administration américaine que par le Secrétaire général de l'ONU.
JOURNALISTE : Monsieur le ministre, monsieur Tsavusoglu avant sa rencontre avec M. Kerry, avait affirmé qu'il voulait l’atteinte d’une solution au cours de 2015. M. Davutoglu lors de son entretien avec le Secrétaire général, a proposé à ce dernier d'élaborer un Plan Ban Ki-moon selon le modèle du Plan Anan. Quelle est la position de la Grèce à l'égard de toutes ces questions?
N. KOTZIAS : Tout d'abord, comme vous le savez le 11 mai je me rendrai à Istanbul en vue de m'entretenir avec le Patriarche et le 12 mai j'aurai des discussions bilatérales en Turquie tandis que les 13 et 14 mais nous avons la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN à Antalya. Je pense que les Turcs, s’ils veulent vraiment une solution dans les plus brefs délais, n'auront qu'à quitter sans retard l'île.
JOURNALISTE : Pourriez-vous aussi nous parler de la visite d' Amos Hochstein la semaine prochaine à Athènes? Qu'attendons-nous exactement de l'envoyé spécial pour ce qui est des questions énergétiques?
N. KOTZIAS : S'agissant des questions énergétiques, l'envoyé spécial a affirmé qu'il présenterait une proposition très constructive et avantageuse du point de vue économique afin que la Grèce devienne un carrefour énergétique et j'espère que dans cette proposition seront également inclus les points que j'ai signalés à mon collègue, M. John Kerry.
JOURNALISTE : Quel est le bilan de votre visite aux Etats-Unis?
N. KOTZIAS : Les visites effectuées à Washington et à New York ont été plus constructives par rapport à ce que l’on s'attendait vu les expériences du passé, et je pense qu'il y a désormais un climat de confiance approprié. Force est de signaler que nous avons reçu de nombreuses propositions visant à soutenir notre économie et à promouvoir nos positions auprès des organisations siégeant ici aux Etats-Unis, telles que le Fond monétaire international et l'Organisation des Nations Unies.
Je souhaite à ceux qui resteront aux Etats Unis un bon séjour et à ceux qui partiront un bon retour.
April 25, 2015