Cher Ararat,
Je suis ravi de vous accueillir ici à Athènes aujourd'hui. C'est votre première visite à Athènes. Votre première fois dans la ville. Par conséquent, c'est pour moi un très grand plaisir et une très grande opportunité.
Nos pays ont historiquement entretenu d'excellentes relations et nos peuples ont des relations qui remontent à des siècles.
Nous avons des liens forts, la très importante communauté arménienne en Grèce, qui comprend des milliers de citoyens grecs. Je dois aussi vous dire qu'elle comprend beaucoup de mes amis proches.
Et nous avons aussi la communauté grecque en Arménie.
Je tiens à dire que la Grèce a soutenu l'Arménie dans les moments difficiles. Ce sera toujours le cas.
Je me suis rendu à Erevan en octobre 2020, alors que les hostilités dans la région du Haut-Karabagh étaient déjà en cours. La raison de ma visite était d'exprimer ma solidarité avec la partie arménienne.
Une solidarité qui s’est vraiment concrétisée, sans être limitée à de belles paroles. En réponse à la demande des organisations arméniennes dans notre pays et avec la coordination du ministère des Affaires étrangères, une aide humanitaire a été envoyée à deux reprises en Arménie.
L'environnement géopolitique a radicalement changé depuis lors.
Mais notre position, la position grecque sur le Haut-Karabagh n'a pas changé.
Elle est immuable. Nous sommes favorables à l’atteinte d'une solution pacifique et mutuellement acceptable dans le cadre du droit international, qui a toujours été l'évangile de notre politique étrangère.
Le dialogue doit se poursuivre et les actions unilatérales qui mettraient à nouveau en danger la paix et la sécurité doivent être évitées.
La Grèce soutient la reprise des négociations dans le cadre du Groupe de Minsk, ainsi que la contribution de l'Union européenne à ces questions.
Nous pensons que les questions humanitaires doivent être résolues immédiatement et que le droit humanitaire international doit être respecté.
Et je voudrais également donner suite à ce dont nous avons discuté en exprimant notre soutien à l'envoi d'une commission indépendante de l'UNESCO dans la région pour examiner les questions relatives à la protection du patrimoine culturel.
Mon cher Ararat,
Aujourd'hui, nous avons fait le point sur nos excellentes relations bilatérales. Comme je l'ai déjà dit, nous avons tellement de choses en commun.
L'histoire, tout d'abord. Le Parlement grec a reconnu le génocide arménien en 1996 et le Parlement arménien a reconnu le génocide des Grecs et des Assyriens en 2015.
Notre coopération au sein des organisations internationales est toujours exemplaire et je dois remercier l'Arménie, à l'occasion de votre visite, pour son soutien accordé aux positions grecques.
Et, bien sûr, pour le soutien sur les questions concernant l'occupation illégale d'une partie du territoire de la République de Chypre, que ce soit à l'ONU, au Conseil de l'Europe ou à l'UNESCO.
Je voudrais également dire combien nous sommes heureux de notre décision de soutenir mutuellement nos candidatures au Conseil de sécurité des Nations unies et combien nous sommes heureux de tenir la première réunion trilatérale entre la Grèce, l'Arménie et Chypre sur les questions de diaspora. Une réunion convoquée par le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Andreas Katsaniotis à Patras il y a quelques jours, au cours de laquelle le protocole de coopération correspondant a été signé.
Je pense que les possibilités de renforcer notre coopération dans le domaine de la diaspora sont illimitées. Nous avons une diaspora très puissante, vous avez une diaspora très importante. Les personnes unies par des liens historiques peuvent travailler ensemble.
Je tiens également à exprimer mon soutien aux formes de coopération tripartites, qui ont malheureusement, en raison de la pandémie, diminué.
Nous sommes convenus d'organiser dès que possible à Erevan une réunion des ministres des affaires étrangères entre la Grèce, l'Arménie et Chypre, comme première étape en vue d’organiser par la suite la réunion des dirigeants de nos pays.
Et le Premier ministre, M. Mitsotakis, a eu l'occasion de vous dire combien il était favorable à une telle rencontre, de même que la Présidente de la République, Mme Sakellaropoulou, a déjà exprimé sa volonté de se rendre à Erevan lorsque son agenda le lui permettra.
Un point sur lequel nous sommes convenus de la nécessité d'améliorer nos relations concerne la question des transactions économiques entre nous. Malheureusement, les échanges commerciaux et les investissements mutuels sont très limités. Mais il y a eu un accord et le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères responsable, M. Kostas Fragogiannis, veillera à ce qu'il y ait une approche ciblée, avec des réunions ciblées entre les hommes d'affaires, afin que nous puissions travailler sur le seul domaine où nous n'avons pas été très performants.
Je voudrais également vous dire publiquement, ce que je vous ai dit en privé, que la Grèce soutient l'initiative visant à créer un corridor de transit international entre le Golfe et la mer Noire.
Et aussi, combien nous sommes favorables au renforcement des relations de l'Arménie avec l'Union européenne. Nous pensons, comme le montre clairement la carte, que l'Arménie peut être un pont entre l'Union européenne et la région du Caucase plus élargie et bien au-delà de celle-ci.
C'est pourquoi je suis particulièrement heureux que nous venions de signer le protocole de coopération sur les questions relatives à l'Union européenne.
Bien entendu, nous n'avons pas manqué de discuter, et nous continuerons à le faire pendant le déjeuner de travail, des développements dans la région au sens large.
Les questions découlant de l'invasion de l'Ukraine, qui affectent la sécurité et la mer Noire. Et bien sûr, j'aurai l'occasion de vous informer en détail du comportement de plus en plus transgressif turc, tant en termes de rhétorique que de violations et d'approche générale consistant à adopter un comportement révisionniste qui déstabilise des régions plus élargies, que ce soit en mer Égée, dans les Balkans, au Moyen-Orient ou dans le Caucase.
Mon cher Ararat, je suis très heureux de votre visite à Athènes aujourd'hui. Nous attachons une grande importance à cette première visite de votre part ici.
Le fait que vous ayez été reçu par la Présidente de la République et que vous ayez rencontré le Premier ministre montre à quel point nous apprécions votre présence ici aujourd'hui, mais permettez-moi de vous dire que nous considérons votre visite comme une première et non comme une dernière étape.
Nous nous réjouissons de vous revoir ici bientôt. Nous avons tant de choses à faire, tant de choses à nous dire.
Merci beaucoup.
June 27, 2022