N. DENDIAS :
Cher Gabrielius,
Je suis très heureux de vous accueillir aujourd'hui lors de votre première visite ici à Athènes.
En privé, j'ai eu l'occasion de vous accueillir en Grèce à d'autres occasions, mais je suis particulièrement heureux car votre présence ici aujourd'hui est la preuve du renforcement des relations entre nos pays.
Pour ma part, j'ai visité Vilnius en juin 2021. Et à l'occasion du 100e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques, la Présidente de la République hellénique s'est rendue en Lituanie en juin dernier et je tiens à vous remercier pour l'excellent accueil qui lui a été réservé.
Vous aurez également très prochainement l'occasion de recevoir le Premier ministre, M. Mitsotakis, car malgré notre distance géographique, nos pays partagent de nombreux éléments communs.
Nous sommes tous deux à la périphérie de l'Union européenne. Nous sommes confrontés à des défis communs, à des problèmes communs. L'invasion de l'Ukraine par la Russie constitue un défi majeur pour les deux pays.
Il s’agit d’une violation flagrante de l'indépendance, de la souveraineté, de l'intégrité territoriale de ce pays et de la Charte des Nations unies.
Vous êtes le premier homologue que je rencontre depuis mon retour de Kiev, bien sûr, car je viens de rentrer ce matin, donc j'ai vécu très brièvement la situation dans laquelle vivent les Ukrainiens à cause des bombardements.
J'ai rencontré notre homologue Dmytro Kuleba, que vous connaissez également très bien. Notre rencontre a eu lieu dans l'abri du ministère des Affaires étrangères.
Je l'ai assuré que tous les pays européens continueront à travailler ensemble pour soutenir l'Ukraine, c'est-à-dire pour défendre le droit international et les principes de la Charte des Nations unies, ainsi que pour lutter conjointement contre le révisionnisme.
Un récit auquel la Lituanie et la Grèce ont toutes deux été confrontées au cours de leur histoire. Elles ont été confrontées à des politiques telles que celle que le Kremlin met actuellement en œuvre en Ukraine.
J'ai eu l'occasion à Kiev de déclarer que la société grecque est confrontée à des défis similaires. Parce que nous avons aussi un grand et puissant voisin à l'est.
Un voisin qui a lancé une menace de guerre, un casus belli explicite contre notre pays, un voisin qui demande la démilitarisation d'une partie de notre territoire, qui a rassemblé d'importantes forces militaires en face de nos îles.
Un voisin qui revendique une partie de notre territoire en prétendant que celle-ci lui appartient, un voisin qui nous dit qu'il peut venir soudainement au milieu de la nuit, un voisin qui nous dit que si nous n'acceptons pas ce qu'il dit, nous aurons le sort de l'Ukraine.
Eh bien, la société grecque, à cause de cela, peut facilement s’identifier au peuple ukrainien qui se bat pour son indépendance et sa souveraineté territoriale.
Mais nous avons beaucoup d'autres sujets que nous aborderons lors du déjeuner de travail, comme la question de l'instrumentalisation de la migration, une menace à laquelle nos deux pays ont été confrontés. Nous discuterons de la protection des frontières extérieures de l'Union européenne.
J'ai également eu l'occasion de vous informer des développements en Méditerranée orientale, du mémorandum de coopération illégal et nul et non avenu entre le gouvernement de Tripoli et la Turquie, comme je l'ai dit à notre Conseil il y a quelques jours. Je tiens également à vous remercier publiquement pour la participation de la Lituanie à l'UNFICYP, la force de maintien de la paix à Chypre.
Enfin, nous avons étudié et étudierons des moyens de renforcer nos relations bilatérales. Nous parlerons de la sécurité énergétique, nous avons partagé et nous partageons les préoccupations de la Lituanie au sujet de la centrale nucléaire d'Astravyets, en Biélorussie, nous comprenons parfaitement vos préoccupations, elle n'est qu'à 50 kilomètres de Vilnius. Nous avons des préoccupations similaires concernant la construction d'une autre centrale utilisant la technologie russe à Akkuyu, en Turquie, dans une zone exposée aux tremblements de terre.
Mon cher Gabrielius, le gouvernement grec considère la Lituanie comme un partenaire crucial et utile dans nos efforts pour défendre mutuellement la légitimité internationale, avec une base solide, des valeurs communes, des principes communs sur lesquels notre maison européenne, l'Union européenne, a été construite.
Nos principes et valeurs communs sont énoncés dans le droit international et dans le droit international de la mer, qui fait également partie de l'acquis européen. Ils sont fondés sur le respect de la souveraineté, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale de tous les pays du monde.
Et nous devons nous opposer à tout effort révisionniste, à toute idéologie qui veut détruire cet ordre des choses que défend l'Union européenne.
Une fois encore, je tiens à vous remercier chaleureusement pour votre visite à Athènes aujourd'hui, visite qui s’inscrit dans la suite d'une série de contacts permanents entre nous.
Je vous souhaite la bienvenue.
October 20, 2022