N. DENDIAS : Mon cher Konstantinos, je vous souhaite la bienvenue à Athènes, à l'occasion de votre première visite en tant que ministre des Affaires étrangères de la République de Chypre, et je voudrais vous féliciter et vous souhaiter beaucoup de succès dans vos nouvelles fonctions.
Malheureusement, notre réunion d'aujourd'hui a lieu à un moment où la Grèce et l'hellénisme sont en deuil à cause du tragique accident de train à Tempi. Parmi les victimes que nous pleurons figurent deux étudiants chypriotes.
Je voudrais profiter de cette occasion pour remercier mes homologues de tous les pays qui ont fait preuve de solidarité dès les premiers instants. Le ministère des Affaires étrangères et nos autorités ont reçu de nombreux messages de soutien et des dizaines d'homologues étrangers m'ont contacté - y compris vous et je vous remercie - pour exprimer leurs condoléances à notre pays.
Des gestes, comme ceux des gouvernements albanais et chypriote qui ont décrété le deuil national, nous touchent profondément.
Mesdames et Messieurs, notre réunion d'aujourd'hui s'inscrit dans le cadre de la coopération et de la coordination continues entre la Grèce et la République de Chypre.
Nous avons eu l'occasion de discuter des questions relatives aux relations bilatérales, mais aussi des développements internationaux importants, en mettant l'accent, comme vous le comprenez - et naturellement - sur les efforts visant à résoudre le problème chypriote.
Le problème chypriote est une priorité nationale absolue, une priorité absolue de la politique étrangère grecque. Nous continuons à soutenir pleinement la recherche d'une solution juste et viable au problème chypriote, sur la base des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Autrement dit, la solution d’une fédération bicommunautaire et bizonale, compatible avec l'acquis européen.
Nous avons également discuté des efforts visant à empêcher le renforcement du pseudo-État sur le plan international. Nous avons également discuté de notre mobilisation au sein de l'Union européenne et des États-Unis d'Amérique, ainsi que de nos partenaires stratégiques et régionaux.
J'ai eu l'occasion de déclarer à Konstantinos que la Grèce continuera à soutenir la République de Chypre dans ses efforts pour éviter de nouveaux faits accomplis. En outre, en ce qui concerne le statut de Varosha, les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies sont absolument claires.
Le paramètre fondamental, bien sûr, pour une solution mutuellement acceptable au problème chypriote est la position turque.
La Turquie, Mesdames et Messieurs, vit une tragédie humanitaire. La Grèce s'est empressée d'aider la Turquie avec une volonté sincère. Avec mon homologue turc, Mevlüt Çavuşoğlu, j'ai été le premier ministre européen des Affaires étrangères à me rendre dans les zones touchées, où les équipes grecques de l'EMAK étaient déjà à pied d'œuvre. La Grèce a continué et continue d'envoyer de l'aide humanitaire à la Turquie.
De hauts fonctionnaires turcs ont publiquement remercié le gouvernement et le peuple grecs pour notre solidarité concrète et les sentiments que nous avons exprimés.
Pour sa part, je tiens à reconnaître que la Turquie, dès que l'accident tragique de Tempi a été connu, a envoyé des messages de soutien similaires. Le ministre turc des Affaires étrangères a été le premier de mes homologues à m'appeler pour exprimer ses condoléances.
Les événements tragiques survenus en Grèce et en Turquie ont rapproché nos deux sociétés et créé une atmosphère entre nous. Il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives quant au maintien de ce climat au niveau politique. Cependant, je crois que nous devons l'utiliser pour normaliser les relations gréco-turques, ce qui, je pense, aura un impact positif sur les efforts visant à résoudre le problème chypriote.
La Grèce est résolument en faveur du dialogue, fondé, bien entendu, sur la Charte des Nations unies, le respect du droit international et du droit international de la mer, et la condamnation de la menace ou de l'usage de la force.
Avec Konstantinos, nous avons eu l'occasion de parler de la perspective d'un renforcement des relations entre la Grèce et Chypre dans différents domaines : l'économie, le commerce, l'investissement.
Nous avons décidé de poursuivre notre coopération sur des questions d'intérêt mondial, telles que les migrations, le changement climatique et l'énergie.
J'ai eu l'occasion de l'informer de l'organisation par la Grèce de la conférence « Our Ocean 2024 ». Cette discussion sera répétée lundi lors de la visite du Président Christodoulidis.
La conférence « Our Ocean 2024 » met en avant la Méditerranée orientale en tant que région jouant un rôle de catalyseur dans la protection de l'environnement et, bien sûr, dans l'indépendance énergétique de l'Union européenne. La Grèce et Chypre peuvent jouer un rôle clé dans ce sens.
Nous avons également eu l'occasion de discuter des formats trilatéraux et multilatéraux auxquels nous participons dans la région de la Méditerranée orientale : Grèce-Chypre-Égypte, Grèce-Chypre-Israël, « 3+1 » avec les États-Unis ou « 3+1 » avec la France.
Nous avons discuté de notre coopération, excellente, au sein des organisations internationales. Je remercie publiquement Konstantinos pour le soutien chypriote à notre candidature au Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2025-2026. J'aurai l'occasion de présenter la candidature grecque à New York la semaine prochaine.
Et, bien sûr, nous avons parlé de l'invasion russe de l'Ukraine, qui menace la sécurité de l'Europe, la paix et la stabilité mondiales. Elle viole de manière flagrante le droit international, elle viole de manière flagrante la Charte des Nations unies. Elle remet en cause le système multilatéral des règles internationales dans son ensemble.
Le révisionnisme, l'expansionnisme doivent, Mesdames et Messieurs, être vaincus. Le droit international, l'inviolabilité des frontières doivent être respectés.
Mon cher Konstantinos, permettez-moi de vous remercier chaleureusement pour votre première visite aujourd'hui - je suis sûr que beaucoup d'autres suivront - en tant que ministre des Affaires étrangères de la République de Chypre.
Bienvenue en Grèce.
Je vous remercie.
March 9, 2023