Déclarations du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias à l’issue de sa rencontre avec le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Maliki (16.03.2021)

Déclarations du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias à l’issue de sa rencontre avec le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Maliki (16.03.2021)Ν. DENDIAS : Cher ministre, bienvenue à Athènes. Je suis très heureux de vous accueillir aujourd’hui. Malheureusement, en raison du covid-19 nous avons été obligés de reporter votre visite à plusieurs reprises, mais je suis heureux que celle-ci puisse enfin avoir lieu malgré les mesures de restriction.

La Grèce entretient des liens historiques et étroits avec le peuple palestinien. Nous avons été à vos côtés à des moments difficiles et nous avons été un des pays occidentaux à vous avoir soutenu au moment où vous ne bénéficiez pas de la même reconnaissance et soutien international qu’aujourd’hui.

J’aimerais le dire car l’attitude de la Grèce a toujours été dictée par des principes et non par l’opportunisme et elle n’a jamais consisté à attendre quelque chose en retour.

La Grèce souhaite l’approfondissement des relations avec vous, tant au niveau bilatéral, que multilatéral. Au niveau bilatéral, nous aspirons à l’intensification des contacts et à la rencontre entre les secrétaires généraux de nos deux ministères, le 12 avril.

Par ailleurs, nous planifions ensemble, la formation des jeunes diplomates grecs et palestiniens au sein de notre académie diplomatique.

Enfin, nous sommes prêts à offrir un soutien, dès lors que vous le jugez opportun et le demandez, en vue de l’organisation et de la mise en œuvre des prochaines élections législatives et présidentielles.

Au niveau multilatéral, il y a toujours une marge d’amélioration pour le renforcement de la coopération bilatérale avec la participation de Chypre, mais aussi de la coopération multilatérale, comme par exemple dans le cadre du Forum pour le gazoduc de la Méditerranée orientale, l’East Med Gas Forum.

Dans ce contexte, nous nous attendons à une attitude constructive. Nous estimons que l’élargissement de l’East Med, avec de nouveaux membres, sera dans l’intérêt de la région tout entière.

Et bien sûr aujourd’hui – et je vous en remercie – nous avons eu l’occasion de discuter en détail des évolutions en Méditerranée orientale. Nous poursuivrons pendant le déjeuner qui suivra.

J’ai eu l’occasion de réitérer la position ferme de la Grèce que le Premier ministre de la Grèce, M. Kyriakos Mitsotakis a exprimé à plusieurs reprises concernant le processus de paix. La Grèce se positionne en faveur d’une solution équitable, durable et globale de deux Etats. Dans les frontières de 1967 avec Jérusalem comme capitale des deux Etats, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies et au droit international. C’est pourquoi nous soutenons le processus de paix et nous soutenons tout effort contribuant à la reprise du processus de paix.

Dans ce contexte d’ailleurs, la Grèce a posé sa candidature au poste d’envoyé spécial de l’Union européenne pour le processus de paix ; notre candidat, l’ambassadeur M. Thrasivoulos Stamatopoulos est un diplomate exceptionnel dont la candidature mérite d’être appuyée.

Par ailleurs, il est important de souligner que les accords de normalisation des relations entre Israël et quatre pays arabes créent une nouvelle dynamique dans la région. Nous espérons qu’elles contribueront à la promotion du processus de paix.

Permettez-moi, cher collègue, à ce stade d’ouvrir une parenthèse. Comme je l’ai dit à plusieurs reprises, les principes fondamentaux de la politique étrangère de la Grèce sont l’attachement plein et entier au droit international.

Le droit international inclut la Convention des Nations Unies pour le droit de la mer, qu’aussi bien nous, que vous, avons ratifié, ainsi que les résolutions y relatives du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Sur la base de ces principes inaliénables, notre position concernant le processus de paix est très claire. Et nous vous prions de bien vouloir formuler votre attachement à ces principes au-delà des questions qui vous concernent directement à savoir les questions concernant notre région élargie, comme par exemple la délimitation des zones maritimes dont nous discuterons pendant le déjeuner.

Aujourd’hui, j’ai également eu l’occasion de souligner à mon homologue palestinien l’importance particulière qu’accorde la Grèce au patriarcat orthodoxe grec de Jérusalem qui est reconnu comme le premier garant des pèlerinages saints. J’ai eu l’occasion d’informer M. al-Maliki du 62e tour des contacts exploratoires qui se tient aujourd’hui à Athènes, mais aussi du cadre des relations gréco-turques.

Comme chacun sait, la Grèce vient à ces pourparlers dans un esprit de bonne foi. Nous espérons qu’ils permettront de trouver un terrain d’entente pour pouvoir résoudre le seul différend qui nous oppose à la Turquie. A savoir la délimitation de la Zone économique exclusive et du plateau continental en Egée et en Méditerranée orientale, sur la base des principes du droit international et de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.

A cette occasion, j’aimerais observer que les griefs unilatéraux de la Turquie qui ont récemment été portés à l’attention du public, la Grèce y répondra le moment venu et de manière appropriée, par la voie diplomatique.

Enfin, je me suis référé brièvement aux consultations politiques entre les deux ministères des Affaires étrangères, de la Grèce et de la Turquie, qui se tiendront demain à Athènes.

J’ajouterais à ce stade, comme je l’ai dit dans le passé également, que je suis bien disposé à rencontrer mon homologue turc et ami, Mevlut Cavusoglu, mais pour qu’une telle rencontre ait un sens, elle devra se dérouler dans le climat adéquat.

Choukran Jazira, merci beaucoup, je me réjouis cher collègue de votre présence aujourd’hui à Athènes et espère effectuer une visite en retour à Ramala.

Je vous remercie.

March 16, 2021