Mon cher Ivica,
Permettez-moi de vous remercier pour votre très chaleureuse hospitalité et pour l'aimable invitation à venir à Belgrade le jour où vous célébrez Sveti Nikola, le patron de tant de familles serbes, qui est également le jour de ma fête. Et je vous remercie également de l'honneur qui m'est fait de rendre visite au Président Vučić chez lui le jour du saint protecteur. C'est un honneur pour moi. C'est un honneur pour le Premier ministre Mitsotakis, mais aussi, permettez-moi de le dire, c'est un honneur pour le peuple grec.
J'ai noté que la moitié de la Serbie est en fête aujourd'hui. Et je suis si fier et si heureux d'en faire partie. Encore une fois, je vous remercie pour votre cadeau. Saint Nicolas me protège toute ma vie. Il a toujours une place, non seulement dans mon bureau mais, si vous me permettez de le dire, dans ma maison avec ma famille et, surtout, dans mon cœur.
Nous avons parlé de nos relations très étroites et je vous remercie encore une fois pour toutes ces références à Corfou, mon île natale. Elle occupe une place très spéciale dans l'histoire de la Serbie. Et convenons que notre prochaine rencontre, comme par le passé quand nous étions ministres de l'Intérieur, aura lieu là-bas.
Je dois dire que notre étroite coopération, la coopération, non seulement entre le gouvernement, mais entre nous et entre le Président Vucic et le Premier ministre Mitsotakis, est essentielle pour la stabilité de la région. La Grèce s'engage à renforcer davantage nos relations stratégiques dans tous les domaines. Je suis accompagné aujourd'hui de l'ambassadrice Sofia Grammata, qui est notre envoyée spéciale pour les Balkans occidentaux. Permettez-moi de souligner un message clair. Que la Grèce a toujours été et sera toujours en faveur de la perspective d'adhésion à l'Union européenne de la Serbie et des Balkans occidentaux. Nous pensons que la Serbie fait partie intégrante de l'Europe et que sa place est dans l'Union européenne. Et nous continuerons à aider la Serbie dans cette voie. De même, nous devons maintenir l'élan de la région vers le processus d'adhésion et nous ne devons pas permettre à des tiers de profiter des retards. Nous pensons que tous les habitants de la péninsule des Balkans doivent avoir un avenir commun. Et un avenir que nous devons façonner ensemble.
Et je dois dire que j'insiste sur ce point non pas pour vous, mon ami, non pas pour le président Vučić uniquement, non pas pour le gouvernement serbe uniquement, mais pour la société serbe, pour nos frères, le peuple serbe. Nous devons être optimistes quant à l'avenir commun et nous devons nous projeter dans 20 ans, alors que toute la région appartient à l'UE.
Nous devons être optimistes quant à l'avenir commun et nous devons nous projeter dans 20 ans, alors que toute la région appartient à l'UE.
Je dois dire aussi que nous souhaitons voir la Serbie poursuivre sa route dans les domaines fondamentaux conformément à l'acquis européen. Et nous sommes prêts à l'aider autant que nous le pouvons.
Nous avons également discuté du Kosovo. J'ai réitéré notre position sur le Kosovo. Nous soutenons pleinement la poursuite du dialogue Belgrade-Pristina, en vue de parvenir à un accord global et juridiquement contraignant. La mise en œuvre de ce qui a été convenu entre les deux parties - la signature est là - est importante. Et comme nous le disons toujours, « pacta sunt servanda ». Comme je vous l'ai dit, je serai à Pristina demain et je répéterai exactement ce que je dis ici à Belgrade.
Nous avons discuté de la manière de promouvoir notre coopération régionale. C'est d'une extrême importance. Nous avons discuté de deux schémas trilatéraux : un entre la Grèce, la Serbie et la Macédoine du Nord. Et un autre entre la Grèce, la Serbie et l'Albanie.
Nos relations bilatérales couvrent également [d'autres] questions : l'énergie, les communications, le tourisme, le commerce, les énergies renouvelables. Il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire ensemble. Mais il était également très important de souligner notre volonté de renforcer cette relation très étroite.
Et j'ai été très heureux, grâce à vous, de parler à mon ami Želimir Obradović qui était à Belgrade aujourd'hui. Permettez-moi de dire qu'il nous manque, que son rôle d'entraîneur de basket-ball nous manque. Je pense que Želimir Obradović est l'un des entraîneurs de basket-ball les plus précieux au monde aujourd'hui. Et nous avons eu beaucoup de chance de l'avoir.
Malheureusement, mon cher Ivica, nous ne vivons pas des temps calmes. Je parle aussi du révisionnisme qui, combiné aux aspirations néo-ottomanes et aux menaces de guerre, est quelque chose que la Grèce doit affronter tous les jours, dans le récit irrationnel de la Türkiye.
Mais je voudrais dire d'ici, à Belgrade, ouvertement, que la Grèce continuera à défendre sa souveraineté et ses droits souverains dans le cadre du droit international et du droit international de la mer. Et nous n'épargnerons aucun moyen légal pour défendre ces droits.
Encore une fois, dans ce contexte, je tiens à vous remercier, ici à Belgrade, pour vos déclarations à Athènes le mois dernier. Et aussi, pour votre interview avec le journal Kathimerini concernant la souveraineté et les droits souverains de la Grèce. Je voudrais également exprimer notre gratitude pour votre position claire sur la question de Chypre.
Encore une fois, mon cher Ivica,
Je suis reconnaissant d'être ici aujourd'hui avec vous, mais je fais aussi une promesse : je reviendrai le 16 novembre 2023, le jour de la Saint-Georges. Car comme vous le savez, j'ai deux noms, Nicolas et Georgios. Je ferai donc en sorte que, tant que je le pourrai, ce soit une tradition de venir à Belgrade [le jour de la Saint-Georges].
Merci beaucoup pour votre hospitalité.
December 19, 2022