Déclarations du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, à l’issue de sa rencontre avec son homologue de la République de Chypre à Nicosie (04.12.2020)

Déclarations du ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, à l’issue de sa rencontre avec son homologue de la République de Chypre à Nicosie (04.12.2020)«Cher Nikos,

Tout d’abord, c’est toujours un plaisir pour moi de me trouver à Chypre. Je te remercie de ton accueil qui est toujours très chaleureux.

Ma visite d’aujourd’hui, comme a dit Nikos, s’inscrit dans le cadre de la coordination permanente entre la Grèce et Chypre à tous les niveaux. Elle a lieu à un moment crucial pour l’ensemble de l’Hellénisme et l’Europe en général.

Le dénominateur commun est l’attitude illégale et provocatrice de la Turquie. Par ses actions dans la région élargie, la Turquie menace la paix, la sécurité et la stabilité. Elle essaie d’un côté de créer des faits accomplis et de l’autre d’éviter que des mesures à son encontre ne soient prises.

Dans le cadre de cette coordination, j’ai eu l’honneur d’être reçu tout à l’heure par le Président de la République de Chypre, M. Anastassiadis. Je l’ai informé des initiatives du Premier ministre de la Grèce, M. Kyriakos Mitsotakis, et de moi-même, en vue du Conseil européen.

Avec Nikos, nous nous sommes focalisés sur les discussions à venir au Conseil des Affaires étrangères et avons examiné l’éventail plus général des relations entre l’Union européenne et la Turquie.

Comme je l’ai affirmé à maintes reprises, le Conseil européen, en octobre dernier, a donné l’occasion à la Turquie de désamorcer la situation en Méditerranée orientale et dans la région élargie. Et ce, pour pouvoir élaborer un agenda positif vis-à-vis de la Turquie.

Malheureusement – ce qui n’a toutefois pas été une surprise – la Turquie a fait exactement le contraire. Dans un délai de quelques semaines, elle a émis six message Navtex illégaux pour mener ses recherches sismiques dans une zone qui recouvre le plateau continental grec en Méditerranée orientale. Dans le même temps – Nikos l’a également dit – elle a procédé à des actions totalement provocatrices avec le fameux « pique-nique » à Varosha et l’émission d’un Navtex illégale pour des recherches dans un espace maritime comprenant la Zone économique exclusive de Chypre.

Les actions de dernière minute de la Turquie au sujet d’une soi-disant désescalade ne sont pas convaincantes. C’est pourquoi nous avons conjointement invité les autres pays de l’Union européenne à assumer leurs responsabilités. Ils doivent prendre les décisions qui conduiront la Turquie vers la vraie voie de la désescalade et un dialogue constructif sur la seule base que nous pouvons accepter. Celle du droit international et du droit de la mer.

Et ces décisions sont importantes, non seulement comme signal clair à la Turquie, mais comme preuve de la fiabilité de l’Union européenne.

Permettez-moi de conclure en disant quelques mots sur la question chypriote, qui est toujours une priorité de premier rang de la politique étrangère grecque.

Il y a quelques jours, l’envoyée spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour Chypre, Mme Lute a effectué une visite à Athènes. Elle s’est entretenue avec le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères.

Dans le cadre de ces contacts, elle a été informée du fait que la Grèce est prête à participer à la rencontre informelle à cinq parties que convoquera le Secrétaire général de l’ONU.

Et nous nous sommes dits prêts de répondre à la relance du processus de négociation. Mais du point où il s’est arrêté à Crans Montana, en juillet 2017 et sur la base de ce qui a été convenu lors de la rencontre entre le Président Anastassiadis et le leader chypriote-turc Akıncı à Berlin en novembre 2019.

Par ailleurs, nous avons réitéré, de la manière la plus claire, la condamnation des actions unilatérales turques à Varosha. Des actions qui violent de la manière la plus flagrante les décisions du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Enfin, nous avons souligné de nouveau la nécessité de trouver une solution globale, équitable et durable à la question chypriote, mais sur la base des résolutions du Conseil de sécurité et de l’acquis européen.

Mon cher Nikos, je te remercie chaleureusement. Permets-moi, en conclusion, d’exprimer tous mes vœux pour notre fête, après-demain, et surtout pour ton anniversaire.

Merci beaucoup ».

December 4, 2020