Déclarations du ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias lors de sa rencontre avec le ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares Bueno (Athènes, 14.12.2021)

Déclarations du ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias lors de sa rencontre avec le ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares Bueno (Athènes, 14.12.2021)C'est avec grand plaisir que j'accueille aujourd'hui à Athènes le ministre espagnol des Affaires étrangères, M. Jose Manuel Albares Bueno. Nos discussions sont toujours particulièrement bénéfiques et utiles.

Tout d'abord, nos pays ont beaucoup de choses en commun. Ce sont des pays méditerranéens, ce sont des pays du Sud de l'Europe. Ils sont partenaires au sein de l'Union européenne depuis les années 1980, ils sont alliés au sein de l'OTAN.

Ils se distinguent par leur attachement à des valeurs communes, telles que la démocratie, l'État de droit, les droits de l'homme. Aujourd'hui, j'ai eu l'occasion d'avoir une discussion fructueuse et franche avec mon homologue espagnol sur l'ensemble de nos relations bilatérales.

Et nous avons constaté qu'il y a beaucoup de possibilités de développement dans de très nombreux domaines, dans le commerce, dans le tourisme, dans l'énergie.    

Cela ressort également de nos relations qui se développent rapidement dans le secteur économique. L'Espagne est désormais une source importante de biens et d'investissements destinés à la Grèce.

Cela se reflète également dans l'évolution rapide de nos relations dans le domaine économique. L'Espagne est désormais une source importante de biens et d'investissements destinés à la Grèce.

Nos échanges bilatéraux dépassent les 2 milliards. Je pense qu'ils dépassent les 3 milliards, ce qui crée un grand potentiel de renforcement.

Nous avons également eu l'occasion de discuter d'un large éventail de questions de politique étrangère. Nous avons convenu de la nécessité d'une coopération plus étroite entre nous, de réunions plus régulières entre nous.

Nous avons avancé sur la question de la signature d'un protocole d'accord entre nous, afin qu'il y ait des contacts réguliers tant au niveau des ministres qu'au niveau des secrétaires généraux des ministères.

J'espère que nous serons très bientôt en mesure de conclure le texte de ce mémorandum et de le signer lors d'une prochaine visite réciproque de ma part à Madrid.   

Nous avons également convenu d'approfondir nos relations économiques en créant des forums de coopération entre les hommes d'affaires des deux pays.

Et nous avons également pensé qu'il serait extrêmement bon que les contacts politiques soient combinés avec un forum économique à chaque fois qu'ils ont lieu. Je pense que cela contribuerait à la fois à la compréhension mutuelle et au progrès des relations très importantes entre nous.

En tout état de cause, l'échange de vues s'est déroulé dans une atmosphère très amicale compte tenu de la profondeur historique des liens entre nos deux peuples. L'un des artistes les plus éminents de la Renaissance espagnole s'est fait connaître sous le nom d’« El Greco », « le Grec ».    

Permettez-moi également, mon cher collègue, de faire référence à une bataille navale historique qui s'est déroulée ici, dans les eaux grecques, au large de Naupacte, à Lépante. Cette année marque le 450e anniversaire de cette bataille navale. En fait, elle a eu lieu le même jour que mon anniversaire.

Par ailleurs, l’Europe chrétienne constituait une entrave contre les projets expansionnistes de l'Empire ottoman, en place depuis l'époque de Soliman le Magnifique. À l'époque, le sultan croyait pouvoir transformer la Méditerranée en un lac turc.

L'histoire, bien sûr, ne se répète pas. Mais j'ai eu l'occasion de faire remarquer à mon collègue que la Turquie d'aujourd'hui est un facteur de déstabilisation en Méditerranée avec une manifestation de premier plan, le casus belli, la menace de guerre contre la Grèce. C'est du jamais vu. C'est le seul pays sur la planète à avoir émis une menace de guerre contre un autre pays, et ce, si l'autre pays exerce son droit légal.

Mais ce n'est pas tout. Le mémorandum turco-libyen, illégal et sans fondement, est également une action turque condamnée par tous les États membres de l'Union européenne.

Nous avons l'occupation illégale d'une partie de la République de Chypre. Vous serez à Chypre demain. Vous en discuterez avec notre collègue, Nikos Christodoulidis. Il y a aussi l'instrumentalisation de la question migratoire, que le Belarus a également imitée.

Le dénominateur commun de toutes ces actions est le manque total de respect du droit international et du droit de la mer. Cependant, le droit international et le droit de la mer font, tous deux, partie de notre propre acquis, l'acquis européen.

Et bien sûr, ces pratiques sont en contradiction directe avec la Charte des Nations unies et avec les valeurs et les principes que défend l'Union européenne, valeurs et principes que la Grèce et l'Espagne défendent et respectent. Et j'étais sincère dans notre discussion, car de bons amis devraient toujours parler avec sincérité.

J'ai exprimé mon inquiétude quant à l'intention éventuelle de l'Espagne de renforcer sa coopération militaire avec la Turquie. Et j'ai souligné que déjà, depuis 2008, avec notre position commune 944 du Conseil du 8 décembre (2008) établissant des règles communes régissant le contrôle des exportations de technologies militaires, les États membres se sont engagés à ne pas exporter des technologies et des équipements, des technologies et des équipements militaires qui pourraient être utilisés pour des actions offensives ou pour la déstabilisation régionale.

Et je veux dire avec grand plaisir que j'ai reçu l'assurance de mon collègue espagnol que l'Espagne agit et agira toujours dans le cadre européen et dans le cadre des décisions européennes.

Et je tiens à le remercier pour cette position claire.

Après tout, les positions que j'ai exprimées à mon collègue aujourd'hui, je les avais également formulées dans une lettre que j'ai envoyée il y a un an à son prédécesseur.

Et certainement pas seulement en Espagne. J'avais envoyé des lettres similaires à mes autres homologues de l'Union européenne, car ces positions sont celles du gouvernement grec et le Premier ministre, M. Mitsotakis, les a exprimées à plusieurs reprises à ses homologues du Conseil européen.

En conclusion, je voudrais souligner une fois encore que la Grèce se réjouit de renforcer sa coopération avec l'Espagne.

Tant dans le cadre de l'Union européenne et du programme MED 9 qu'au niveau bilatéral. Nous nous réjouissons de renforcer la coopération entre la Grèce et l'Espagne et dans le cadre de la solidarité européenne sur toutes les questions qui concernent les deux pays.

Parce que nous aussi, nous avons l'obligation évidente de soutenir l'Espagne dans tous les défis auxquels elle est ou sera confrontée. La solidarité européenne n'est pas à la carte. Nous sommes solidaires les uns des autres.

Mon cher José Manuel, permettez-moi de vous remercier encore une fois d'être présent aujourd'hui. Et je voudrais souligner, en vous remerciant, combien le gouvernement grec et la société grecque ont apprécié le fait qu'immédiatement après mon appel téléphonique, vous ayez exprimé votre intention de venir à Athènes et que vous ayez tenu votre promesse en un peu plus d'une semaine.

J'attends avec grand intérêt la poursuite de nos entretiens immédiatement après les déclarations, qui porteront sur le développement de notre coopération bilatérale.

December 14, 2021